Des cadeaux de Noël qui donnent naissance à de grands champions
Trotinettes, casques, vélo... Parfois, un cadeau de Noël anodin peut avoir des conséquences inespérées. Des olympiens et champions du monde partagent leurs souvenirs de Noël qui ont changé leur vie.
Pendant les fêtes de fin d'année, de nombreux cadeaux vont être ouverts. Et si ce qui se cache sous la boîte allait changer votre vie ?
Pour certains des plus grands athltètes du monde, c'est ce qui est arrivé. Un jour, ils ont reçu un cadeau qui leur a permis de tutoyer les sommets de leur discipline.
Olympics.com a demandé à des athlètes de nous raconter ce moment si particulier.
La légende des sports urbains aux JO a commencé sous le sapin
Le skateur américain Torey Pudwill ne pouvait pas contenir sa joie lorsqu'il a déballé son cadeau de Noël, il y a 30 ans.
« Ça va être un peu cliché mais lorsque j'ai vu que j'avais eu un skate pour Noël, j'ai pleuré », confie le vice-champion du monde 2014.
« Je devais avoir trois ou quatre ans. Ma mère me l'a rappelé, car je ne m'en rappelle plus. Mais il y a des vidéos ! »
Aurélien Giraud n'avait que 16 ans lors que Pudwill a décroché la médaille d'argent mondiale. Mais huit ans plus tard, c'était à son tour de monter sur le podium, mais sur la plus haute marche.
Le skateur lyonnais est devenu le premier champion du monde français et, pour lui aussi, tout a démarré avec un cadeau.
« J'ai commencé le skate à l'âge de quatre ans, un peu par hasard. À l'époque, mon père m'avait acheté des petits patins à roulettes », racontait Giraud.
« Puis un jour, il m'a dit ‘je vais t'amener à un endroit pour en faire’. Cet endroit-là, c'était en fait le skatepark de Lyon, mais la partie extérieure. Dans la partie intérieure, on pouvait faire un peu de roller mais moi j'étais trop petit. »
Même son de cloche pour sa compatriote Laury Perez, mais dans un sport différent. La Française de 20 ans vient de remporter son quatrième titre de championne de France de BMX freestyle, en décembre,
« On m’a offert un BMX quand j’avais 10 ans je pense », confie la jeune rideuse, également médaillée de bronze européen en 2022 et 2023. « Il y avait une compétition dans mon village et j’ai su que c’était ça que je voulais faire. »
Première championne olympique de BMX freestyle, la Britannique Charlotte Worthington a d'abord débuté en... trotinette. À l'âge de 13 ans, elle a même suscité l'incompréhension de sa famille, mais elle a néanmoins réussi à la convaincre.
« Je me souviens que ma famille m'avait acheté une trotinette en se disant ‘Que va-t-elle bien pouvoir faire avec ça ? Mais bon, si elle le veut, on va lui acheter’. Ça m'a rendue tellement heureuse. Je n'ai jamais été très fan des sports collectifs, je n'arrivais pas vraiment à m'épanouir. Mais la trotinette pouvait être mon propre outil d'expression créative. Je pouvais penser à de nouvelles idées et faire de nouvelles figures. »
Quelques années plus tard, elle a changé d'outil, mais sa créativité est restée intacte. À Tokyo 2020, où le BMX freestyle a fait sa première apparition olympique, elle a décroché le titre.
Tout vient à point à qui sait attendre
Le coup de foudre n'est pas forcément immédiat. Pour le vice-champion olympique de BMX freestyle Daniel Dhers, il a même mis huit ans à venir.
« L'un de mes parains m'a offert un vélo lorsque j'avais quatre ans. Mais ça ne me plaisait pas du tout. Je me rappelle que j'avais des petites roues et une fois, lorsque je descendais la rue, je suis tombé et j'ai dit à ma mère que je ne le voulais plus. Et je n'ai jamais revu ce vélo. »
Mais six ans plus tard, le Vénézuélien a pris une décision qui a changé sa vie.
« À 12 ans, mes amis du quartier ont commencé à faire du vélo et je me suis retrouvé tout seul. Alors j'ai ressorti mon vélo. Je me suis caché pour qu'ils ne puissent pas voir que j'étais en train d'apprendre. Et j'ai appris. »
Tellement appris qu'il est devenu l'un des meilleurs spécialistes au monde.
Un cadeau qui a forgé la légende
À l'âge de 15 ans, le futur détenteur de record du monde Marcel Hug faisait déjà de la course en fauteuil roulant, mais c'est bien le cadeau de Noël qu'il a reçu en 2000 qui a mis le Suisse sur la route du succès.
Son entraîneur de longue date Paul Odermatt avait préparé un cadeau spécial après être revenu des Jeux Paralympiques de Sydney 2000, où il aidait l'équipe nationale.
« Je me rappelle encore lorsque j'ai reçu ce cadeau, lorsque je l'ai déballé... », raconte Hug. « C'était super ! »
Un casque en argent se cachait dans le paquet. Un peu plus tard, c'est grâce à lui qu'il a reçu le surnom de balle d'argent et ça l'a aidé à gagner six titres paralympiques, douze titres de champion du monde et quelques records du monde en marathon et semi-marathon, sur 10 000 m et 1 500 m.
« Dès que j'ai ce casque en argent sur la tête, je passe en mode athlète, très concentré et déterminé », explique-t-il. « C'est devenu ma marque de fabrique. »
Certains cadeaux ne peuvent pas s'acheter
Pour la skateuse brésilienne Gabriela Mazetto, le plus beau cadeau ne peut pas se trouver sous un arbre. Enfin si, mais il sera en train de voguer autour de tous les paquets, cherchant le prochain à ouvrir.
« Passer le premier Noël avec ma fille Liz a été le plus beau cadeau que je n'aie jamais reçu », affirme la maman d'une petite fille née trois jours avant les JO de Tokyo 2020. « Elle adore Noël, les lumières, les sapins [...]. Elle est super excitée par tout ça. »
Sa compatriote Pamela Rosa n'a pas encore connu ce plaisir, mais cela ne saurait tarder.
« Ma nièce Maria Rosa va bientôt naître, ça va être un super cadeau de Noël », confie Rosa. « Avoir les plus belles personnes autour de moi, qui me soutiennent, est aussi le plus beau cadeau. »
L'archer brésilien Marcus D'Almeida considère également la famille comme le meilleur cadeau qu'il puisse avoir.
« C'est ça l'esprit de Noël : être ensemble. Généralement, Noël implique toute la famillle. Mon arrière-grand-mère était avec nous lorsqu'elle était vivante. Une bonne partie de la famille était réunie. Je n'arrive pas à penser à quelque chose de matériel à propos de Noël. »
L'Américain Torey Pudwill approuve et conclut : « Le plus beau cadeau est de pouvoir aimer. Aujourd'hui, je ne sais pas ce que je voudrais comme cadeau. Mais pouvoir recevoir de l'amour est ce qu'il y a de plus beau pendant les fêtes de fin d'année. »