Peres Jepchirchir mène le Kenya au doublé et remporte l’or du marathon féminin
Peres Jepchirchir a pris le meilleur sur la recordwoman du monde Brigid Kosgei pour s’adjuger le marathon olympique et offrir au Kenya le doublé or-argent au terme d’une course physiquement éreintante. L’Américaine Molly Seidel décroche le bronze.
Peres Jepchirchir a remporté un duel pour la gagne cent pour cent kenyan sur le marathon féminin, devant la recordwoman du monde Brigid Kosgei.
Jepchirchir a franchi la ligne d’arrivée après 2 heures, 27 minutes et 20 secondes d’effort, sa meilleure performance de la saison, et terminé en tête d’une course physiquement éreintante à travers les rues chaudes et humides de Sapporo.
La double championne du monde du semi-marathon a devancé Kosgei de 16 secondes. L’Américaine Molly Seidel, relativement néophyte sur la distance, a remporté la médaille de bronze en 2 heures, 27 minutes et 46 secondes.
« Cela fait du bien », sourit Jepchirchir au sujet de cette médaille d’or. « Je suis tellement, mais tellement heureuse, car nous avons gagné en tant que Kenya. Première et deuxième ».
« Je remercie mon Dieu si fort. Je suis heureuse pour ma famille. Je suis heureuse pour mon pays, le Kenya ».
« J’ai augmenté le rythme, et (quand j’ai fait le trou) je me suis dit, ‘wow, je vais y arriver. Je vais l’emporter’ ».
Les organisateurs des Jeux ont décidé de donner le départ de la course une heure plus tôt, soit à 6h du matin heure locale, en raison de la chaleur intense annoncée à Sapporo.
Au départ de la course de 42km dans le parc Sapporo Odori, 88 athlètes sont alignées, parmi lesquelles 14 ne verront pas la ligne d’arrivée, à l’image de la championne du monde kenyane Ruth Chepngetich.
« Il faisait si chaud, ce n’était pas facile », résume Jepchirchir. « Je suis juste reconnaissante d’avoir réussi à gérer ce temps. Il fait très chaud, mais nous avons essayé de faire de notre mieux », ajoute pour sa part Kosgei.
Le film du marathon olympique féminin de Tokyo 2020
Chepngetich et Kosgei se chargent de prendre les commandes de la course dès le départ, un groupe de 10 coureuses se détachant pour suivre leur rythme. Durant les 30 premiers kilomètres, aucune concurrente ne prend le risque de partir seule en tête, toutes choisissent de suivre ce rythme soutenu dans les rues de Sapporo. La course s’emballe finalement à partir du 36ème kilomètre.
Un petit groupe d’échappées, composé par Kosgei, Jepchirchir, Seidel et l’Israélienne Lonah Chemtai Salpeter, se détache du reste du peloton, creusant rapidement un écart de 11 secondes.
Kosgei passe de la sixième à la première place et allonge la foulée aux côtés de sa compatriote kenyane. Si bien que juste avant le 38ème kilomètre, elles prennent seules la tête de la course et courent vers la victoire.
Alors que les Kenyanes pensent le large, Seidel commence à lâcher du terrain. Puis c’est au tour de Salpeter de lâcher prise.
Pis, quelques centaines de mètres plus tard, Salpeter est contrainte de s’arrêter, frappée par la chaleur des rues de Sapporo. Elle arrive finalement à repartir et termine la course à la 66ème place.
À moins d’un kilomètre de l’arrivée, Jepchirchir produit un ultime effort pour lâcher sa compatriote et s’affirmer comme la meilleure marathonienne du monde. Et Kosgei finit par faiblir, laissant partir seule Jepchirchir vers la médaille d’or et un temps canon de 2:22:01, sa meilleure performance de l’année.
Cette médaille d’or de Jepchirchir offre au Kenya son second titre olympique consécutif sur le marathon féminin. Déjà à Rio 2016, la course longue distance avait été remportée par Jemima Sumgong.
Un dénouement fabuleux pour la dixième édition du marathon féminin aux Jeux Olympiques depuis son intégration au programme de Los Angeles 1984.
Sur ces dix courses olympiques, le Kenya est reparti avec l’or à sept reprises. Mais aujourd’hui, pour la première fois, il s’est offert le doublé or-argent dans un marathon olympique.