Patinage de vitesse hommes : le festival des « Oranje »

Trois triplés, cinq médailles d’or sur six épreuves, présence sur l’ensemble des podiums masculins pour un total de treize médailles (5 or, 4 argent, 4 bronze). Tout comme leurs homologues féminines, les patineurs néerlandais dominent les compétitions dans l’arène Adler.

Patinage de vitesse hommes : le festival des « Oranje »

Sven Klamer conserve son titre olympique du 5000m en abaissant son record olympique de presque quatre secondes (6:10.76). Le roi Willem-Alexander présent parmi les spectateurs dans l’Adler Arena assiste à un triplé des patineurs « oranje », avec Jan Blokhuijsen (6:15.71) et Jorrit Bergsma (6:16.66) en argent et en bronze pour ce qui est le 100e podium de l’histoire olympique du patinage de vitesse.

A l’issue d’une première journée de compétition qui marquera l’histoire du patinage de vitesse, Sven Kramer devient seulement le deuxième athlète a conserver son titre sur 5000m, après le Suédois Tomas Gustafson en 1984 et 1988. C’est une remarquable consécration pour Kramer, qui domine la distance depuis plusieurs années, ayant notamment remporté 15 courses consécutives sur le circuit ISU depuis 2012.

Sur la glace de l’Ovale Adler, Kramer prend un départ relativement lent. Avec six tours encore à parcourir, il semble que cette approche relâchée pourrait lui coûter cher, puisqu’il se retrouve en retard d’1.77 sur le meilleur chrono alors détenu par le Russe Denis Yuskov. Mais il patine clairement selon un plan préétabli, puisque durant les trois tours suivants, il accélère progressivement pour se retrouver en avance de 1.93 sur le meilleur chrono. De façon ahurissante, lorsque Kramer passe la ligne, il a étendu son avance à presque 9 secondes sur Yuksov. Son temps final de 6:10.76 est un nouveau record olympique et lui permet de devancer son compatriote Jan Blokhuijsen de 4.95 au final.

« La pression était énorme ! » dit Sven Kramer. « Les dernières 48h ont été complètement folles, vraiment très dures. Je suis donc très satisfait de ce que j’ai réussi aujourd’hui ». Pour sa part, son dauphin sur le podium explique qu’il est un peu déçu. « J’aurais pu aller plus vite, mais je n’ai pas vraiment réussi à avancer comme je l’aurais voulu. Ca doit être la pression des Jeux, car je n’ai pas su pousser jusqu’à la fin » dit Jan Blokhuijsen.

10 février : L’Arène Adler vire à l’orange !

Le Néerlandais Michel Mulder est sacré champion olympique du 500 m, l'épreuve-phare du patinage de vitesse et monte sur la plus haute marche d'un nouveau podium 100% « oranje ». Avec un temps cumulé de 69.312 sur la glace de l'Adler Arena, il devance ses compatriotes Jan Smeekens, 2e (69.324), et son frère jumeau Ronald Mulder, 3e (69.460).

Les Néerlandais prennent l’avantage sur leurs  concurrents asiatiques. le patineur de la République de Corée Mo Tae-bum, champion olympique du 500 m à Vancouver et double champion du monde de la distance, termine au pied du podium, 4e. Le Japonais Joji Kato, en bronze à Vancouver en 2010, finit 5e, devant son compatriote Keiichiro Nagashima, vice-champion olympique à Vancouver, 6e.

Les jumeaux Mulder deviennent la deuxième paire à monter sur un podium olympique d'hiver après les skieurs alpins américains Phil et Steven Mahre en 1984. « Quand j’ai passé la ligne, je ne savais pas où j’en étais. Puis j’ai vu que j’avais gagné et je ne pouvais pas y croire. Après tout ce travail, j’ai la médaille d’or. C’est incroyable » déclare Michel Mudler.

12 février : L’hymne néerlandais, tube de l’hiver dans l’arène Adler

Sur 1000m, le Néerlandais Stefan Groothuis, champion du monde du sprint et du 1000m en 2012, devance le Canadien Denny Morrison de 4/100e de seconde. Ce dernier patine en paire avec  Michel Mulder, médaillé d'or sur 500m, et se montre plus rapide que lui de 31/100e. Morrison ajoute donc un peu de rouge (la tenue des athlètes canadiens) au milieu de la couleur en vogue dans l’arène Adler.

Stefan Groothuis remporte à 32 ans le titre le plus important d'une carrière interrompue en 2011. Le patineur est retourné sur les pistes de glace en 2012 pour retrouver les sommets en coupe du monde, en championnats du monde et maintenant aux Jeux Olympiques ! « Quand j ‘ai démarré, je ne savais même pas qui avait le meilleur temps et quand j’ai franchi la ligne, j’ai vraiment été surpris. C’est le meilleur chrono que j’ai jamais réalisé au niveau de la mer » dit Sefan Groothuis. « C’est génial et c’est en même temps très étrange. Ces derniers jours, j’y pensais un peu… et soudainement, me voilà champion olympique ! C’est bizarre, mais je vais m’y habituer »

Denny Morrison, avec un temps de 1:08.43 vient s'intercaler entre les deux Néerlandais, manquant donc de 4/100e la première marche du podium occupée par Groothuis (1:08.39): une belle récompense après avoir accumulé les place dans les 10 premiers cette saison en Coupe du monde. Morrison empoche ainsi sa troisième médaille olympique après l'or en poursuite par équipes à Vancouver et l'argent en poursuite par équipes à Turin.

15 février : Zbigniew Brodka crée l’histoire pour 3/1000e de seconde !

Le Polonais Zbigniew Brodka crée la sensation sur l’ovale Adler, en stoppant la domination néerlandaise sur les épreuves masculines de patinage de vitesse avec sa victoire sur 1500m pour seulement 3/1000e d’avance sur le patineur « oranje » Koen Verweij ! Le Canadien Danny Morrison est en bronze à 22/100e.

Avec un chrono de 1 minute 45 secondes 006/1000e, le patineur de Lowicz qui a débuté sa carrière en short-track, prend le meilleur sur tout le monde. Avec un soupçon de chance, puisque son dauphin, le Néerlandais Koen Verweij, qu patine dans la dernière paire, est crédité d'un chrono de 1 minute 45 secondes 009/1000e. Après un moment de flottement (le temps que les deux patineurs soient départagés au millième de seconde), Brodka peut lever les bras en signe de victoire.

Cette médaille d'argent pour Verweij, qui ne cache pas sa tristesse lors de la cérémonie protocolaire, a un goût de défaite. Même tristesse pour son compatriote Mark Tuitert, champion olympique en titre et doyen des engagés (33 ans) qui doit se contenter de la 5e place (1:45.42).

« Je ne peux pas croire ça. Les Mondiaux et les Jeux Olympiques, ça a toujours été mon rêve, et maintenant j’ai une médaille d’or ! » explique Zbignew Brodka. « Avant la course, j’étais nerveux. Après, je n’ai été sûr de rien puisque le tableau d’affichage montrait Verweij vainqueur. Mais j’ai ensuite vu que j’avais gagné. Un sentiment indescriptible m’a alors envahi ». 

Quant à Koen Veweij, il ne peut que déplorer à chaud : « Ce n’est pas ce que je voulais faire. Ce n’étais pas assez. Je devrais être content de remporter l’argent, mais je ressens cet instant comme une grosse défaite, comme si j’avais travaillé si dur, couru de façon si consistante, pour rien. Après ma belle saison, je savais que je pouvais le faire et je me sentais bien… »

18 février : nouveau triplé néerlandais sur 10.000m hommes.

Le règne de l’armada orange se poursuit de plus belle sur l’Ovale Adler, mais les résultats ne sont pas exempts de belles surprises ! Sven Kramer, le grand favori du 10.000m, est battu de près de quatre secondes par son compatriote Jorrit Bergsma qui explose le record olympique. Bob de Jong, 37 ans, complète un nouveau triplé des « oranje », le troisième chez les hommes à Sotchi.

Jorrit Bergsma, 28 ans et auteur du doublé 5000m/10.000m m en 2013 lors des championnats du monde sur la glace de l'Adler Arena, prive Sven Kramer de sa revanche. Ce dernier avait en effet été disqualifié à Vancouver en 2010 alors qu’il filait vers la victoire, à cause d’un changement de ligne intempestif effectué sur une indication erronée de son entraîneur. Quatre ans plus tard à Sotchi, Bergsma assomme Kramer, qui part dans la paire suivante, avec un chrono de 12:44.45, pour exploser le record olympique (12:58.55 en 2010 par le Sud-Coréen Lee Seung-hoon, 4e ce mardi) et échouer à une poignée de secondes du record du monde (12:41.69 par Kramer en 2007).

Kramer tente bien d'améliorer le chrono de Bergsma en étant dans un premier temps plus rapide, mais il faiblit dans les trois derniers tours pour accuser au final près de quatre secondes de retard. La médaille de bronze revient au vétéran Bob de Jong, 37 ans, pour sa quatrième médaille olympique sur la distance après l'or en 2006, l'argent en 1998 et le bronze en 2010, une première aux Jeux Olympiques.

« C’est fabuleux ! Je savais que je pouvais le faire compte tenu de ma forme actuelle, mais ce sont les Jeux Olympiques ! Il faut composer avec la pression, contrôler ses nerfs. Je savais qu’avec une bonne course, je pouvais gagner ici. Je voulais aller vite, il ne fallait toutefois pas pousser trop fort, il fallait patiner régulièrement. J’ai été capable de le faire jusqu’au bout. C’est très satisfaisant » explique Jorrit Bergsma.

« Je cours pour gagner. Je savais au départ que Jorrit avait le meilleur temps, qu’il avait fait un superbe travail. Mais ma course n’a pas été assez bonne », déclare pour sa part Sven Kramer, « Je n’ai pas su trouver le rythme ni la fluidité. Je suis en bonne forme, mais aujourd’hui, trop de petites choses sont allées de travers ».

22 février : Les Néerlandais volants battent le record olympique

Le trio néerlandais formé de Jan Blokhuijsen, Sven Kramer et Koen Werweijgagne la médaille d’or de la poursuite hommes, dernière épreuve de patinage de vitesse dans l’Ovale Adler. La formation orange l’emporte avec plus de trois secondes d’avance sur l’équipe de la République de Corée dans la finale A, en établissant un nouveau record olympique de 3:37.71.

« Ca a été une course fabuleuse, la meilleure que nous avons jamais courue ensemble » dit Jan Blokhuijsen en expliquant que les membres de cette équipe orange avaient sacrifié une partie de leur programme d’entraînement individuels ces quatre dernières années pour s’assurer d’aller chercher la victoire collective aux Jeux de Sotchi. Ce triomphe des patineurs « oranje » est le dernier d’une quinzaine où ils auront porté leur compte de médailles à 23, hommes et femmes dans le même élan, dont huit titres. Jamais une équipe n’aura autant dominé sa discipline aux Jeux d’hiver. 

Dans cette épreuve spectaculaire, le rythme des trois néerlandais est été trop élevé pour la totalité de leurs adversaires au fil des trois tours de la compétition, y compris en finale contre les coréens Joo Hyong-Jun, Kim Cheol-Min et Lee Sung-Hoo, qui pour leur part, remportent leur seule médaille masculine en patinage de vitesse à Sotchi.

« Bien sûr, nous savions que les Néerlandais deviendraient champions olympiques. Ils ont tous travaillé avec acharnement pour remporter l’or » observe le médaillé d’argent Lee Sung-Hooon. « Nous vivons pour ce sport, nous travaillons bien ensemble, nous donnons tout. C’est notre truc » souligne Jan Blokhuijsen. Quant à Sven Kramer qui devient avec sept médailles le plus médaillé des patineurs néerlandais, dépassant le légendaire Rintje Ritsma, il explique : « C’est un vrai soulagement. Ca nous aura pris trois éditions des Jeux Olympiques pour gagner la poursuite par équipes. Je suis très heureux que nous l’ayons fait. C’était notre meilleure course ».

Dans la finale B, la Pologne (Zbigniew Brodka, Konrad Niedwiedzki, Jan Szymanski) domine l’équipe tenante du titre, le Canada (Mathieu Giroux, Lucas Makowsky, Denny Morrison) en  la devançant de 2.33 pour enlever la médaille de bronze.

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