Patinage de vitesse à PyeongChang 2018 : suivez le guide avec Ronald Mulder

Simple, direct et complètement prenant, le patinage de vitesse est l’un des sports les plus accessibles des Jeux Olympiques d’hiver. "Le sport à l’état pur, c’est être le plus rapide et le patinage de vitesse, c’est exactement cela", déclare le Néerlandais Ronald Mulder, champion d’Europe 2018 du 500 m.

Patinage de vitesse à PyeongChang 2018 : suivez le guide avec Ronald Mulder
(2014 Getty Images)

"La première chose à laquelle je pense quand je suis en piste, c’est d'aller le plus vite possible et de tenir jusqu’à l’arrivée", indique Ronald Mulder, médaillé de bronze du 500 m aux Jeux Olympiques de Sotchi 2014. "Ce que j’aime le plus, c’est la vitesse dans les virages : on va à 60 km/h et on vole."

"Dans les épreuves de sprint (à PyeongChang 2018), je pense que 20 patineurs sont en mesure de gagner l’or. Ça va être très serré et vraiment passionnant. Un centième de seconde peut tout changer."

C’est justement par cette marge que Michel Mulder, le frère jumeau de Ronald, a battu leur compatriote Jan Smeekens sur deux courses, et remporté la médaille d’or du 500 m, il y a quatre ans à Sotchi.

Les bases

Les patineurs de vitesse courent par paires autour d’une piste ovale de 400 m, l’un étant placé à l’extérieur et l’autre à l’intérieur. À l’issue de chaque tour, ils échangent leurs positions, dans un souci d’équité puisque le patineur placé dans le couloir intérieur couvre beaucoup moins de distance que son adversaire (il n’y a cependant pas de changement de couloir dans la première ligne droite du 1 000 m et du 1 500 m). Dix des quatorze épreuves de patinage de vitesse à PyeongChang seront courues contre la montre et le classement sera effectué uniquement en fonction des temps.

Les hommes s’alignent en individuel sur 500 m, 1 000 m, 1 500 m, 5 000 m et 10 000 m, alors que les femmes disputent les 500 m, 1 000 m, 1 500 m, 3 000 m et 5 000 m.

Deux épreuves en patinage de vitesse diffèrent de la norme : la poursuite par équipes et le départ en ligne, nouvellement introduit. Dans la poursuite par équipes, deux équipes de trois patineurs s’affrontent et le chrono s’arrête à l’instant même où le troisième patineur de chaque équipe franchit la ligne d’arrivée.

Le départ en ligne

"C’est un grand changement", confie Ronald Mulder au sujet de la nouvelle épreuve, qui met aux prises un maximum de 24 patineurs. Ils s’affrontent sur une piste ouverte (pas de couloirs intérieurs ou extérieurs) et patinent au coude-à-coude pendant 16 tours. La course est agrémentée de trois sprints intermédiaires qui attribuent à chaque fois des points aux trois premiers (respectivement 5, 3 et 1 points). En outre, lors du sprint final, les trois premiers patineurs à franchir la ligne d’arrivée obtiennent respectivement 60, 40 et 20 points.

"Pour moi, le patinage de vitesse, ce sont des courses contre la montre, mais le départ en ligne est une épreuve divertissante. Le public peut bien voir la course et profiter de l’enthousiasme. Tout le monde joue des coudes dans le peloton pour être bien placé en vue du sprint. C’est une épreuve à part, et ce n’est pas forcément le plus rapide qui gagne."

Compétences majeures et conseils

Tout d’abord, il faut maîtriser la transition entre la position debout et la pleine vitesse. Selon Ronald Mulder, il n’y a pas vraiment de recette miracle.

"On est debout, immobile, le starter donne le départ et il faut aller aussi vite que possible. Ce n’est pas si difficile, il suffit d’y arriver", déclare-t-il en riant.

Une fois redressé et en action, c’est la manière de virer qui détermine qui va être médaillé.

"Si vous arrivez à 60 km/h dans un virage, il s’agit de bien le négocier, explique-t-il. Tout le monde peut virer, mais tout le monde n’est pas capable de bien virer. Il s’agit d’être compact et de garder sa position. Ton corps veut aller vers l’extérieur, mais tu dois le faire aller vers la gauche. C’est difficile à expliquer sans entrer dans des détails techniques, mais il faut simplement se baisser et rester dans une bonne position."

Dans l’épreuve qu’affectionne Ronald Mulder, le 500 m, c’est le règne du tout ou rien.

"Il n’y a pas le moindre moment où on peut se relâcher et lever un peu le pied. Il n’y a pas un seul instant de répit dans cette course où il faut en permanence aller le plus vite possible, dit-il. Il est très important d’atteindre sa vitesse maximale le plus rapidement possible et de la conserver. Dans le 10 000 m, on peut défier son adversaire, mais il n’y a aucune chance que ça se passe dans le 500 m."

Naturellement, en tant que sprinteur, Ronald Mulder n’a guère d’atomes crochus avec les 25 tours que réclame le 10 000 m. "Ce n’est pas ma tasse de thé et je n’ai pas le profil requis. Mes muscles ne sont pas d’accord."

Il est intéressant de noter que, dans un sport où les millisecondes sont souvent décisives, les patins utilisés par le gratin mondial ne diffèrent guère de ceux que Monsieur tout le monde chausse dans une patinoire publique. Pour les combinaisons, en revanche, c’est une autre histoire.

"Elles ne sont pas vraiment confortables, mais elles permettent de se mettre en position et elles sont évidemment plus aérodynamiques", sourit-il. "Le matériel n’arrête pas d’évoluer et chaque pays utilise des combinaisons légèrement différentes. En ce moment, la tendance semble dire qu’on est plus rapide avec une combinaison bleue. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis d’accord : les combinaisons que nous porterons aux Jeux comportent beaucoup de bleu !"

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