Jeux Paralympiques de Paris 2024 : les couples en lice ensemble dans la ville de l'amour
Alors que Tara Davis-Woodhall remportait sa première médaille olympique - l'or au saut en longueur à Paris 2024 -, la première personne avec qui elle s'est empressée d'aller célebrer ce titre était son mari, Hunter Woodhall, tout aussi heureux qu'elle.
Alors qu'elle sautait dans ses bras avec la force de celle qui pratique son métier depuis de nombreuses années, il s'est écrié : « Tu es championne olympique ! »
La native de Californie a tourné son visage vers son conjoint-athlète, et se regardant dans les yeux, il a répété : « Tu es championne olympique ! » Les deux ont ensuite ri ensemble.
À présent, l'inverse pourrait se produire aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 alors que Hunter se présentera sur la piste violette du Stade de France le 1er septembre pour les séries du 100 m T64 hommes.
Avec déjà trois médailles paralympiques à son actif – l'argent et le bronze à Rio 2016 et le bronze à Tokyo 2020 –, il pourrait en ajouter une qui aura une saveur bien particulière.
« Nous apportons beaucoup de diversité dans notre relation », a déclaré celui qui est né avec une hémimélie fibulaire, une maladie qui empêche les membres inférieurs de se développer correctement. « Nous voulons être transparents à ce sujet. Tara est une femme de couleur. J'ai un handicap. Nous voulons que les gens sachent que peu importe qui vous êtes, quelle que soit votre situation, tout va bien. C'est ça qui vous rend spécial et unique. »
Ainsi, alors que ce couple passe du sport olympique au sport paralympique, Olympics.com fait le tour de certains couples paralympiques qui s'apprêtent à vivre ensemble un événement unique pendant onze jours, sur la plus grande scène sportive de toutes.
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Tara Davis-Woodhall of Team USA celebrates with husband and Para athlete Hunter Woodhall after winning the gold medal in the women's long jump at Olympic Games Paris 2024
Deux couples de para triathlètes hors du commun
Le 1er septembre, Thibaut Rigaudeau et son guide Cyril Viennot seront au départ du para triathlon réservé aux déficients visuels. Ils s’élanceront du pont Alexandre III quelques minutes avant Héloïse Courvoisier et sa guide Anne Henriet. Une paire masculine, une paire féminine, direz-vous ? Sauf que les deux femmes sont respectivement les conjointes des deux premiers !
Partenaires dans la vie et dans leur discipline, tous les quatre ont créé une véritable complicité entre eux. Tout a commencé en 2019, lorsque Cyril Viennot, ancien champion du monde de triathlon longue distance, est contacté par la FFTri pour devenir guide : « Être à deux me plaisait », a-t-il raconté dans une interview donnée à L’Équipe. « Ça me permettait de repartir sur un fonctionnement différent. Et puis, avec Anne on est prof (d'EPS), donc tout ce qui est transmission et partage, ça fait partie de notre ADN. »
Il rencontre alors Thibaut Rigaudeau, 33 ans, para triathlète et déficient visuel. Après une quatrième place ensemble à Tokyo 2020, ils ambitionnent à Paris la deuxième place. « C'est notre objectif réaliste, on a fait deux fois deuxièmes aux Championnats du monde, mais ça dépendra des circonstances. »
Héloïse Courvoisier, sa compagne, est également para triathlète. Son objectif avec sa guide, Anne Henriet, était la sélection. Maintenant, les deux femmes s’élancent pour le plaisir de l’aventure paralympique, sans limite.
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Focus sur les Jeux Paralympiques de Paris 2024 avant le mariage
Hannah Cockroft et Nathan Maguire ont un bel été devant eux, et pas seulement sur la piste d'athlétisme du Stade de France dans leurs épreuves respectives. À la fin des Jeux, le couple va se marier.
Les noces sont en veille pour le moment, la priorité immédiate de Cockroft étant de poursuivre sa série de sept médailles paralympiques, toutes en or. Maguire, quant à lui, espère ajouter une ligne à son palmarès après la médaille d'argent obtenue au relais universel 4 x 100 m à Tokyo 2020 - la seule épreuve de relais en para athlétisme qui met en lumière quatre athlètes avec quatre handicaps différents sur la piste.
Les conversations à table tournent autour des nuances de leur sport admet Cockcroft, cinq fois recordwoman du monde et titrée à 14 reprises sur la scène mondiale. « Nous vivons et respirons les courses en fauteuil. Nous ne déconnectons jamais de ça. »
« Notre seul autre sujet de conversation, c'est la plannification de notre mariage, mais je préfère ne pas en parler pour être honnête ! »
Des chaussons de salle de bain à une raquette de tennis de table pour Paris 2024 avec l'aide de son partenaire
Les Nigérians Christiana Alabi et Kayode Alabi sont du même acabit et ont réalisé de belles performances lors de leurs premiers Jeux Paralympiques.
Le duo de para pongistes s'est rencontré lors des essais nationaux à Lagos en 2017. Christiana s'était alors approchée de Kayode pour lui demander des conseils sur son jeu. Celle qui a grandi en utilisant des chaussons de salle de bain comme battes pour frapper des balles de golf dans la rue lorsqu'elle était enfant avait des compétences pour le moins rudimentaires.
Le couple a commencé à s'entraîner ensemble en 2019, et en 2022 ils se sont mariés.
« Je l'ai aimé dès que j'ai posé mes yeux sur elle parce qu'elle est très calme dans tout ce qu'elle fait », a déclaré Kayode.
« Il m'a tout appris sur le tennis de table – comment servir, comment être dans la bonne position – tout ! », a raconté de son côté Christiana.
Le duo est également confronté à d'autres défis dans leur vie quotidienne, comme les déplacements vers la salle de sport où ils s'entraînent ensemble.
« Ce n'est pas évident d'être une personne en situation de handicap », a expliqué Kayode, double médaillé d'or aux Championnats d'Afrique 2023. « Nous nous entraînons ici pour être ce que nous voulons être dans la vie. Nous n'avons pas de voiture et nous devons prendre un bus. C'est beaucoup d'efforts d'aller à l'entraînement depuis chez nous. »
Malgré ces difficultés qui les obligent parfois à rester à la salle de sport entre les séances à cause de l'organisation des déplacements, tous les deux font désormais partie des meilleurs para athlètes nigérians, dans leurs disciplines respectives.
Comme Cockcroft et Maguire, ils étudient leurs performances à la vidéo tous les soirs après leur retour chez eux. Une manière d'augmenter de manière significative leurs performances à l'approche de Paris 2024.
Ce travail archarné a un but précis alors que le couple arrive dans la capitale française avec de grandes ambitions.
« Je crois que si nous sommes tous les deux n°1 dans notre pays et n°1 en Afrique, nous pouvons être n°1 dans le monde », a expliqué Kayode. « On ne vient pas juste pour participer, nous sommes là avec une véritable mission à accomplir. »
« Nous voulons l'or ! »
Le soutien mutuel : la clé du succès pour Prachi Yadav et Manish Kaurav
Les para canoéistes Prachi Yadav et Manish Kaurav ont tellement aimé remporter des médailles ensemble lors des Jeux para asiatiques de 2022, que le couple souhaite reproduire l'exploit dans la ville de l'amour.
Aucune nation asiatique n'est encore parvenue à remporter de médaille en para canoë aux Jeux Paralympiques. Le Stade Nautique de Vaires-sur-Marne semble donc être le lieu idéal pour concrétiser leur ambition.
Pour cela, Yadav devra contrôler ses nerfs pour y parvenir. Pas pour elle, mais lorsque son mari se met à l'eau. « Je suis toujours très heureuse quand il remporte une médaille parce que dans son épreuve, la concurrence est rude », a-t-elle déclaré.
À Tokyo 2020, il est devenu le premier para athlète indien à participer aux Jeux en para canoë. Il avait terminé à la quatrième place. « Je suis heureuse dès qu'il remporte une médaille », a-t-elle encore ajouté.
De son côté, Kaurav décrit sa femme comme son « idole ».
« Parfois, je me sens très stressé, et Prachi est celle qui me soutient toujours. Elle me motive en disant : 'Oui, tu peux faire mieux. Tu peux le faire'. C'est comme ça que nous nous encourageons entre nous. »
Le travail d'équipe sur le parquet, aussi utile dans la vie de famille
Faire équipe, ça se passe sur le terrain, mais aussi parfois en dehors avec le challenge délicat d'élever un enfant ensemble. C'est ce qu'on découvert les joueuses de basket fauteuil Robyn Love et Laurie Williams.
Après la naissance de leur fille Alba en avril dernier, elles ont mis leur expérience de coéquipières à profit pour leur vie privée.
« Je pense que nous formons une équipe parfaite, même dans les situation de haute pression, donc nous avions l'expérience requise pour gérer au mieux l'arrivée de ce petit bébé », a déclaré Love.
« Avec le sport, vous êtes obligés de bien communiquer, donc depuis le début on a exprimé ce que l'on ressentait et ce que l'on trouvait difficile », a reconnu Williams.
Love a regardé Williams concourir aux Jeux Paralympiques de Londres 2012 avant de la rencontrer deux ans plus tard. Elles se sont instantanément aimées. Aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, l'équipe de Grande-Bretagne a été éliminée dès les quarts de finale. Les deux femmes n'ont alors pas eu besoin d'échanger pour partager le même sentiment de déception.
Alors, à Paris, elles veulent plus, mais pas seulement sur le plan sportif. Cette fois-ci, elles s'élanceront sous les yeux de leur fille et fêteront également une décennie de vie commune dans la ville où elles se sont fiancées, sous la Tour Eiffel.
Paris s'avère être un lieu plein de magie pour toute la famille et une médaille en ajouterait encore un peu plus à ce magnifique tableau.