Para athlétisme : une diversité qui fait sa force
Grâce à une compétition intégrant une large variété de catégories de handicaps, l’athlétisme est le premier sport paralympique en quantité d’épreuves. Tant et si bien qu’il représente à lui seul plus de 30% de la programmation des Jeux Paralympiques. Impossible de passer à côté !
Débutons avec un chiffre évocateur : 30. Trente, comme le nombre de médailles d’or qui seront attribuées sur la seule épreuve mythique du 100 mètres. Un exemple qui symbolise parfaitement le poids du Para athlétisme qui se veut inclusif en intégrant un large panel de handicaps.
800m T34, saut en longueur T11, lancer de poids F40…, du 30 août au 7 septembre, 160 épreuves se tiendront sur la nouvelle piste du Stade de France. Alors, pour ne pas vous perdre dans le dédale de la classification en Para athlétisme, nous vous proposons de faire un tour d’horizon complet des différentes catégories.
Une lettre, deux chiffres
Paraplégie, tétraplégie et assimilées, amputation et assimilée, handicap visuel et cécité, paralysie cérébrale, handicap intellectuel, personnes de petite taille, vous le voyez, le panel des situations de handicaps permettant de concourir en Para athlétisme est très large. De fait, près d’un quart des athlètes présents aux Jeux Paralympiques sont inscrits en Para athlétisme, discipline originelle puisque déjà présente à Rome en 1960.
Pour pouvoir profiter pleinement de la compétition et des belles performances à venir, prenons le temps de comprendre le système de classification qui repose sur 3 éléments. À commencer par deux lettres capitales, le T et le F.
T pour “track”, traduction de “piste” en anglais pour les coureurs et sauteurs.
F pour “field”, traduction de “terrain” en anglais pour les compétitions de lancers.
Derrière la lettre, deux chiffres.
* Le premier donne une indication sur le type de handicap :
1 = Hanicap visuel
2 = Handicap intellectuel
3 = Handicap de coordination
4 = Petite taille ou handicap des membres supérieurs sans utilisation de prothèse
5 = Blessés médullaires
6 = Déficits des membres inférieurs avec l'utilisation de prothèse(s)
* Le second vous informe sur le degré du handicap. 1 étant le degré le plus élevé, jusqu’à 8, degré le plus faible.
Après la lettre T ou la lettre F, vous trouverez donc ces chiffres dont la signification est :
-
11 à 13 : 11 pour une cécité totale (un guide accompagne la course), 12 (un guide peut ou non accompagner l'athlète s'il le souhaite) et 13 (pas de guide) pour les malvoyants
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20 : concerne les athlètes en situation de handicap mental
-
31 à 38 : ces catégories sont liées à un handicap moteur cérébral :
courses en fauteuil (T33-34)
lancers assis (F31-34)
les athlètes ayant une fonction suffisante pour courir et sauter (T35-38)
les athlètes ayant une fonction suffisante dans la capacité de lancer debout (F35-38) -
40 à 47 : les catégories 40 et 41 sont celles des athlètes de petite taille.
Les athlètes catégorisés 42, 43 et 44 ont une puissance musculaire altérée au-dessus ou au-dessous du genou (simple et/ou bilatérale).
Les athlètes en catégorie 45, 46 ou 47 sont amputés des deux bras (45) ou d'un seul au-dessus du coude (46), ou entre le coude et le poignet (47). -
51 à 57 : les courses en fauteuil roulant (T51-54) et les lancers assis (F51-57).
-
61 à 64 : concourent ici les athlètes amputés de membres inférieurs et portant des prothèses : bi-amputés fémoraux (61), bi-amputés tibiaux (62), amputé fémoral (63) et amputé tibial (64).
Que chacun puisse s'exprimer
Pour que chacun puisse défendre ses chances avec équité et respect, les règles ont été adaptées. Ainsi, chaque para athlète a le droit de concourir et de ressentir le frisson paralympique dans les meilleures conditions ! Certains peuvent donc courir ou lancer en fauteuil roulant, d’autres utilisent des prothèses spécifiques tandis que des guides accompagnent les athlètes en situation de handicap visuel. Sur la piste, ces duos prennent logiquement davantage de place sur les 8 couloirs. De ce fait, ils ne sont que 4 paires à concourir simultanément.
Autre adaptation, lors des épreuves de lancer assis. Du fait de la nécessité de fixer solidement le siège de l’athlète au sol et le lanceur à son siège via un système de sangles, chaque athlète effectue tous ses lancers à la suite et non alternativement comme le font les lanceurs olympiques.
À savoir
- Le Para athlétisme fait partie des trois seules disciplines paralympiques ouvertes aux athlètes en situation de handicap intellectuel. Les deux autres sont la Para natation et le Para tennis de table.
- Le lancer de massue est une discipline propre au Para athlétisme, ouverte aux athlètes ayant des difficultés à tenir un poids, un disque ou un javelot.
- Les épreuves de lancer assis nécessitent un équipement spécifique, notamment une plaque de fixation au sol, pour permettre à l’athlète d’être stable et en position sécurisée.
- Les athlètes en fauteuil font partie des catégories allant de 31 à 34 et de 51 à 54. Le poids des fauteuils varie de 8 à 10 kilos et leur longueur de 170 à 185 centimètres. En plein effort, les athlètes sont capables d’atteindre jusqu'à 36 km/h.
- Le record du monde du saut en longueur en T64 est de 8,72m. Il a été réalisé en juin 2023 par le champion allemand Markus Rehm (3 médailles d’or paralympiques). Cette performance le place à seulement 23 centimètres du record du monde dans la catégorie olympique (8,95m réalisés par Mike Powell en 1991). Avec une telle performance, il aurait même été champion olympique en 2021 puisque Miltiádis Tedóglou avait remporté le concours de saut en longueur avec une marque à 8,41m.
Une piste pensée pour la performance et l’avenir
La nouvelle piste d’athlétisme installée au Stade de France souhaite elle aussi rentrer dans l’histoire. Confectionnée par Mondo, entreprise experte en conception de pistes pour les plus grands événements sportifs au monde, elle espère marcher sur les traces de ses aînées sur lesquelles 300 records du monde ont déjà été battus depuis 1972 (date du premier record réalisé sur une piste Mondo).
D’autant plus que cette piste a été conçue pour répondre à des attentes sportives mais aussi environnementales. Ainsi, Mondo privilégie l'utilisation des produits non fossiles (50 % de matériaux renouvelables et non fossiles pour la piste de Paris 2024 contre 35 % pour celle de Londres en 2012) ainsi qu’une réutilisation de ses infrastructures en fin de vie.
Pour tout savoir sur la nouvelle piste d'athlétisme du Stade de France