Oshin Derieuw, première boxeuse belge à obtenir un quota pour les JO : « Rien n’est impossible »
La boxeuse belge de 36 ans a décroché la victoire en quarts de finale des Jeux européens contre la Française Émilie Sovinco, chez les 66 kg femmes. Grâce à ce succès, elle a assuré un quota pour les JO de Paris 2024. Une première historique et pleine d’émotions, notamment lorsqu’elle a retrouvé sa compagne après s’être confiée à Olympics.com.
Elles se serrent dans les bras. Elles s’embrassent. Elles n’en reviennent pas.
Lorsque Oshin Derieuw retrouve sa compagne Charlotte Deldaele, les larmes coulent tant l’émotion est intense.
À 36 ans, Oshin est devenue la première boxeuse belge à obtenir un quota* pour les Jeux Olympiques et sa partenaire de vie et ancienne triathlète, qui a représenté la Belgique aux JO de la jeunesse de Singapour 2010, n’aurait raté ce moment pour rien au monde.
« Elle travaille tellement dur, elle donne tout au quotidien pour ce qu’elle aime le plus. La voir devenir la première Belge à se qualifier en boxe aux Jeux Olympiques… Je ne peux même pas le décrire, c’est incroyable », confie-t-elle en essuyant les quelques larmes restantes dans ses yeux.
Dans l’Arena de Nowy Targ, à une centaine de kilomètres au sud de Cracovie, Oshin Derieuw a remporté son quart de finale 3-2 contre la Française Émilie Sovinco. Une victoire synonyme de quota olympique dans cette catégorie des 66 kg où quatre quotas pour Paris 2024 sont attribués lors des Jeux européens 2023.
Avant ce mercredi 28 juin, aucune femme n’avait réussi à se qualifier en boxe aux Jeux Olympiques. Chez les hommes, le dernier boxeur belge à s’être qualifié était Abdelkader Wahabi, lors des JO de Barcelone 1992 mais dans la même journée, Vasile Usturoi a lui aussi obtenu son billet pour les Jeux chez les -57 kg hommes.
Une journée lors de laquelle l'histoire a parlé fort alors que rien n'était joué d'avance.
*Les Comités Olympiques Nationaux (CNO) étant les seules autorités habilitées à déterminer qui représentera leur pays aux Jeux Olympiques, la participation de chaque athlète français aux Jeux de Paris 2024 sera de fait du ressort de la Commission consultative des sélections olympiques (CCSO) du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), qui sélectionnera sa délégation nationale à Paris.
« J’ai commencé le sport et tout a changé »
Au delà de l’aspect historique, l’émotion était d'abord intense parce que le parcours a été tortueux et saupoudré de doutes.
« C’est un rêve que j’ai depuis que j’ai commencé la boxe », se rappelle-t-elle dans un discours rempli de fierté. « J’ai connu beaucoup de hauts et de bas. Je suis tellement contente de réaliser mon rêve. C’est beaucoup de sacrifices. »
« J’ai connu une blessure au genou et ces trois dernières années m’ont appris beaucoup de choses. Réaliser ce rêve, c’est toute ma vie ! »
Derieuw a commencé la boxe sur le tard, à l’âge de 20 ans. Son frère, Chilo Derieuw, était skateur professionnel et le voir vivre sa passion a donné des idées à Oshin. Elle a alors suivi un ami lors d’un entraînement. Une décision qui a changé sa vie, autant sur le plan personnel que sportif.
« Cet aspect passionnel me manquait. Un ami faisait de la boxe, je l’ai accompagné puis je suis tombée amoureuse de ce sport. J’ai vécu une jeunesse un peu turbulente et la boxe a été mon école de vie. J’ai commencé à faire du sport chaque jour et tout a changé. »
Tout a changé, même l’histoire olympique de la Belgique.
« Pour une femme de 36 ans, créer cette histoire est belle. Surtout en Belgique, la boxe n’est pas très populaire pour les femmes », note-t-elle au passage.
Oshin Derieux veut inspirer les jeunes générations
En parallèle de la boxe, Derieuw a toujours continué de travailler et elle est aujourd’hui cheffe d’entreprise. Elle a fondé la société Be Your Own Legend afin de partager son expérience et encourager ceux qui pensent ne pas en avoir les moyens, à réaliser leurs rêves.
« Tout le monde a un talent. Il faut le découvrir et l’exploiter », confie-t-elle.
Mais depuis trois mois, elle s’entraînait à temps plein pour tenter de se qualifier pour les Jeux. C’est désormais chose faite et grâce à cet accomplissement, la Belge espère inspirer les autres à ne jamais rien lâcher.
« Les Jeux Olympiques, ça a tellement de valeur. Je pensais que ce n’était pas possible pour moi mais rien n’est impossible. Je veux que tout le monde le retienne. »