Nicolas Navarro sur le marathon de Paris 2024 : « Passer dans le Louvre, ça va être dingue »

Par Guillaume Depasse | Created 5 October
4 min|
Nicolas Navarro of Team France
Photo de KMSP/FFA

Premier Français du marathon des JO de Tokyo 2020 et des Championnats d’Europe de Munich 2022, Nicolas Navarro a réagi à l’annonce du parcours du marathon des JO de Paris 2024.

Le parcours du marathon des Jeux Olympiques de Paris 2024 est désormais connu, et les athlètes peuvent maintenant se projeter.

Dans moins deux ans, les meilleurs coureurs du monde se défieront sur les 42,195 km historiques qui longeront certains des plus beaux monuments de Paris comme la Tour Eiffel, le Musée du Louvre, ainsi que le Chateau de Versailles. Mais ce n’est pas le seul côté historique. Avec un dénivelé positif de 436 m et des pentes qui atteindront 13,5 % en montée, ce marathon sera exigeant.

Selon Nicolas Navarro, douzième et premier Français du marathon des JO de Tokyo 2020 et cinquième des Championnats d’Europe 2022, cette particularité offrira un « marathon très ouvert ».

Avec un record personnel à 2 h 8 min 29 s, il pourra légitimement prétendre à une belle place lors du marathon de Paris 2024, d’autant plus qu’il affectionne les efforts en montée. Cette saison, il a remporté le semi-marathon du Mont Ventoux, qui présente 1 610 m de dénivelé positif, en 1 h 34 min 50 s, avec le record de l’épreuve à la clé.

Pour Olympics.com, le coureur du SCO Sainte Marguerite à Marseille révèle son ressenti sur le parcours, sur les chances du double champion olympique Eliud Kipchoge, ainsi que sur les monuments qui jalonneront le parcours.

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Le parcours du marathon de Paris 2024

« Ça va être un marathon vraiment atypique. Je ne crois pas qu'il y ait un marathon comme ça. J’adore le parcours, il y a vraiment un côté excitant, et ça donne encore plus envie d'y être. »

Le dénivelé du marathon de Paris 2024

« Je suis plutôt à l'aise sur ce type d’efforts, donc je vois ça comme un avantage, et ça me booste car j'ai encore plus ma carte à jouer. Ces conditions rebattent les cartes. La course sera encore plus ouverte et ce n'est pas forcément celui qui aura le meilleur chrono d'engagement qui va gagner. Ça va être vraiment très ouvert. »

Le scénario de course éventuel

« Si tout le monde aura fait une reconnaissance, je pense que ça va jouer tactique et ça ne va pas partir fort. Pour celui qui part trop vite et qui arrive au km 14/15, où il y a la première côte, déjà entamé [physiquement], rejoindre les Invalides va être un long chemin de croix.

Ensuite, jusqu'au retour sur les Quais de Seine aux alentours du km 32, c'est une succession de montées et de descentes. Il ne va pas falloir se cramer dans les montées, ni dans les descentes qui ont un fort pourcentage. On peut vraiment casser de la fibre [musculaire] et après, tu peux avoir très mal aux jambes. Une fois que tu as mal, c'est compliqué de relancer. Il va falloir partir prudemment. »

La plus grosse côte, dans la forêt de Meudon

« On arrive de Versailles avec un faux plat descendant jusqu'au pied de la côte. Il y a une première grosse montée d'environ 300/400 m, puis une petite descente de 250/300 m. Ensuite, on voit la montée devant nous, une route de deux voies quasiment en ligne droite, on sera aux alentours du km 30... J'ai vraiment hâte d'y être ! J'espère qu'il y aura beaucoup de monde à ces endroits, une ambiance de Tour de France. »

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La beauté du parcours

« On passe dans le Louvre, ça va être fou. Ils l'ont fait sur le Tour de France, et ce sera assez similaire. C'est dingue de se dire qu'on va passer en courant dans le Louvre pour le marathon des Jeux ! La chambre d'appel sera à l'intérieur de l'Hôtel de Ville, ça aussi c’est incroyable. On n'aurait jamais pensé pouvoir faire ça. Se dire qu'on sortira de l'Hôtel de Ville pour rejoindre le départ avec, j’espère, des milliers de personnes... Ça va être vraiment fou. »

Les chances de Kipchoge de réaliser le triplé

« Il a une grosse marge d'avance sur tout le monde... Il maîtrise tellement son sujet que je pense qu'il est au-dessus. Il connaîtra le parcours et il va se préparer en conséquence. Après, ça reste un championnat et il est humain. Les côtes, il va aussi falloir qu'il les monte, pareil pour les descentes. Il peut aussi avoir une défaillance ce jour-là, mais sur le papier, il est quand même meilleur que tout le monde. Je l'ai déjà vu quand j'ai fait un stage au Kenya, il s'entraînait sur piste. Quand tu le vois, tu te dis que c'est le boss…Il m'inspire beaucoup. Déjà, on se dit que si lui le fait, pourquoi pas nous. Mais il dégage une sérénité dans l'effort, c'est impressionnant. Il maîtrise son sujet. »

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