Natation : les conseils de la championne olympique Sarah Sjöström
Avant de devenir championne olympique et championne du monde et d’Europe à répétition, la Suédoise Sarah Sjöström nageait avec enthousiasme chez les juniors, histoire de parfaire son apprentissage, tout comme les 400 jeunes athlètes qui s’affronteront dans le bassin de Buenos Aires 2018. La multiple détentrice de records du monde livre ici ses meilleurs conseils à tous les champions en herbe.
« L’un des meilleurs conseils que j’ai reçus quand j’étais junior, c’est qu’il faut toujours garder en tête que la victoire et l’échec font partie intégralement du parcours de l’athlète. Il faut apprendre à les gérer tous les deux », dit Sarah Sjöström.
« Ils font tous deux partie du processus. Parfois, quand on gagne tout le temps, on a du mal à faire face quand on n’obtient pas ce qu’on veut. Il faut apprendre à vivre (bien) avec ça et à gérer tout ce qui est autour. »
L’histoire de Sarah Sjöström est la preuve du bien-fondé de ces affirmations.
Début août, la Suédoise est devenue la nageuse la plus titrée dans les annales des Championnats d’Europe en remportant quatre médailles d’or à Glasgow 2018 pour porter le total de sa carrière à 23 médailles européennes. Mais cela n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.
En triomphant sur 100 m papillon à Rio 2016, la jeune femme de 25 ans a décroché son premier titre olympique au bout de ses troisièmes Jeux. Jusque-là, l’omnipotente championne d’Europe avait souvent quitté la plus grande scène qui soit frustrée, soit en raison d’une méforme, d’adversaires redoutables ou de malchance. L’adoption d’une perspective différente a joué un rôle essentiel dans l’inversion de cette tendance.
Sarah Sjöström est persuadée que personne ne peut réussir sans s’entraîner et vivre dans l’environnement adéquat. La natation a beau être un sport individuel, on ne peut pas s’en sortir tout seul.
« Il faut s’entourer de bons partenaires qui peuvent vous aider à passer ces longues et difficiles séances », dit la Suédoise qui détient des records du monde dans six épreuves.
« Si on le fait, c’est ensuite beaucoup plus facile. Si on est entouré de personnes qui se plaignent sans cesse ou qu’on s’entraîne seul, on ne peut pas aller au bout de ses limites. »
Il est crucial aussi d’avoir le bon entraîneur. Mais, aux yeux de Sarah Sjöström, il est tout aussi important de savoir ce qu’on veut.
« Il est nécessaire de discuter avec son entraîneur, de lui faire part de ses objectifs ou de lui demander si ce que l’on fait est suffisant pour atteindre un objectif donné ou s’il faut faire autre chose », dit-elle. Et d’ajouter, avec conviction : « Il ne faut pas avoir peur de discuter avec son entraîneur. »
La décuple championne du monde partage son temps entre des stages d’entraînement à Stockholm et d’autres en Turquie. Parfois, des nageurs juniors intègrent les deux groupes et Sarah Sjöström va volontiers les voir pour leur donner un maximum de conseils.
Du haut de son 1,82 m et forte de son assurance, de sa franchise et de ses centres d’intérêt qui vont du football à la décoration intérieure, la Suédoise n’a jamais été du genre à rester dans l’ombre. Ce n’est donc pas une surprise si son message insiste toujours sur la prise de responsabilités.
« Être athlète fait partie d’un tout, dit-elle, il ne s’agit pas seulement de travailler dur dans l’eau. Il faut maîtriser beaucoup de paramètres pour devenir un très bon athlète professionnel, comme avoir un bon régime alimentaire, dormir suffisamment, effectuer les exercices de musculation appropriés. Il faut trouver ce qui vous convient le mieux. »
« Il y a un million de façons différentes de s’entraîner. Je ne peux pas m’entraîner comme les autres dans mon groupe, j’ai besoin de quelque chose de différencié. »
« N’attendez pas que les autres vous disent comment procéder, il faut faire les choses à sa façon. »
De ce point de vue là, la méthode de Sarah Sjöström fonctionne assurément. Et elle vaut la peine d’être suivie.