Myriam Bédard réalise un doublé historique en biathlon
Dans sa jeunesse, Myriam Bédard était une patineuse sur glace talentueuse, mais son parcours sportif s’est déroulé bien loin d’une patinoire. À 15 ans, en effet, elle rejoint les cadets de l’armée canadienne et montre tout de suite des dispositions pour le tir.
C’est ce qui la conduit vers une carrière sportive assez prévisible, puisqu’elle est déjà une skieuse confirmée. La combinaison de l’excellence en ski et au tir signifie que l'adolescente est naturellement armée pour le biathlon et, trois ans plus tard à peine, elle devient championne nationale junior de cette discipline.
Trois ans plus tard encore, elle remporte son premier titre de championne du monde et elle est repérée par les sélectionneurs olympiques canadiens. Ces derniers réfléchissent à la composition de leur équipe de biathlon pour les Jeux d’Albertville 1992, où le biathlon féminin est inclus pour la première fois au programme olympique. Myriam Bédard y fait impression, ramenant avec elle une médaille de bronze et l’envie de continuer à progresser.
Deux ans plus tard, elle est de retour sur la ligne de départ olympique pour trois épreuves, le 7,5 km et le 15 km à nouveau, ainsi que le relais.
Elle n’est favorite d’aucune de ces épreuves, mais le sort va lui donner un coup de pouce. Dans sa première épreuve, le 15 km, c’est Nathalie Santer qui est supposée remporter la médaille d’or. Mais cette dernière, tout comme d’autres favorites, est dans un mauvais jour au tir, alors que la Canadienne ne rate que deux des vingt cibles et se retrouve meilleure tireuse du plateau. Si elle ne termine que sixième en ski, Myriam Bédard a été suffisamment brillante au pas de tir pour sceller sa médaille d’or.
Moins d’une semaine plus tard, elle se présente au départ du sprint. L’épreuve se déroule de manière assez classique et l’Ukrainienne Valentyna Tserbe-Nessina signe le premier temps de référence, en 26 min 10 s 0. Visiblement, elle a frappé fort et ce temps semble de nature à lui offrir la victoire, jusqu’à ce que la Biélorusse Svetlana Paramygina ne termine une fraction de seconde plus vite, en 26 min 9 s 9. La suivante à l’arrivée est Myryam Bédard, qui pénètre dans le stade dans le même temps exactement que les leaders, mais dans un ultime coup de reins, elle décroche la médaille d’or en s’imposant pour 1 seconde et 1 dixième.