Marie-Thérèse Nadig, la double jeune surprise du chef
Les débuts de la skieuse suisse Marie-Thérèse Nadig lors de ces Jeux ont été fascinants. Alors qu’elle n’a que 17 ans, elle a régulièrement progressé dans les mois qui ont précédé Sapporo et obtenu son premier podium sur le circuit de la Coupe du monde, laissant entendre qu’elle pourrait frapper à la porte du podium.
À Sapporo, elle est inscrite dans trois épreuves : la descente, le slalom géant et le slalom. Il s’agit d’un programme chargé pour une jeune skieuse, mais elle semble hermétique à la pression et saute à spatules jointes sur l’occasion.
Anecdote touchante, l’adolescente raconte qu’elle puise sa principale source d’inspiration dans le film Un Amour de coccinelle, en référence à Choupette, la petite voiture du long-métrage qui surprend tout le monde par son endurance et sa vitesse. Ce sont précisément ces qualités qu’elle met en avant dans sa première course, la descente.
La grande favorite est l’Autrichienne Annemarie Pröll, qui n’a elle-même que 18 ans, mais est considérée comme la meilleure skieuse du monde après avoir gagné le classement général de la Coupe du monde 1972, ainsi que ceux de la descente et du slalom géant. Elle est la dernière skieuse de la première série à s’élancer, et elle connaît donc le temps à battre. Et ce chrono de référence, c’est Marie-Thérèse Nadig qui l’a établi.
La jeune Suissesse a stupéfié le public en battant d’une grosse seconde le meilleur temps signé par Susan Corrock. Toutefois, sa position de tête semble précaire tant Pröll apparaît confiante. L’Autrichienne signe un bon temps, mais pas assez pour décrocher la victoire. à la place, c’est Marie-Thérèse Nadig, qui obtient l’or, du haut de ses 17 ans, avec 32 centièmes d’avance, exploit remarquable.
Trois jours plus tard, Nadig et Pröll croisent à nouveau le fer dans le slalom géant. Cette fois, c’est l’Autrichienne qui s’élance la première, pour signer un temps de 1’30’’75 qui lui permet de compter 1’’6 f’avance sur sa compatriote autrichienne Wiltrud Drexel.
Nadig s’élance en dixième position et elle semble être la seule skieuse à pouvoir contester l’or à Annemarie Pröll. Elle assure le spectacle et franchit la ligne en signant un temps de 85 centièmes plus rapide que celui de l’Autrichienne, et s’adjuge sa deuxième médaille d’or des Jeux.
Cette double performance donne le coup d’envoi à une carrière longue et fructueuse qui verra la Suissesse accumuler les podiums en Coupe du monde, même si elle ne retournera pas aux Jeux d’hiver pour défendre ses titres olympiques. De son côté, Pröll finira par remporter une médaille d’or, huit ans plus tard à Lake Placid.