Les stars des JOJ Aline Danioth et Mélanie Meillard en route pour Beijing 2022
Deux jeunes skieuses suisses, Aline Danioth et Mélanie Meillard, avaient illuminé les deuxièmes Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver à Lillehammer en 2016 alors qu’elles n’avaient que 17 ans. Depuis, elles ont répondu aux attentes placées en elles, avec un podium en coupe du monde pour l’une et un titre mondial par équipes pour l’autre. Elles se projettent déjà vers l’avenir et rêvent de briller ensemble lors des Jeux Olympiques de Beijing 2022…
Avec des championnes comme Dominique Gisin, sacrée en descente à Sotchi en 2014, ou Wendy Holdener, championne olympique du combiné alpin à PyeongChang en 2018, la Suisse brille par sa présence dans les différentes disciplines du ski alpin. Il y a presque quatre ans, deux immenses talents naissaient sur les neiges norvégiennes de Lillehammer à l’occasion des deuxièmes Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver.
"Stars pendant une semaine"
Aline Danioth d’Andermatt et Mélanie Meillard de Neuchâtel avaient multiplié les exploits à Lillehammer pour conquérir à elles deux pas moins de six médailles (trois en or, une en argent et deux en bronze). Aline n’a pas oublié : "C’était un moment tellement intense. Je pense que c’est une chance immense pour une jeune athlète de pouvoir vivre une expérience comme ça. C’est tellement énorme, c’est comme les vrais Jeux Olympiques. Pendant une semaine, nous étions des stars. C'était extraordinaire de vivre dans le village olympique avec des athlètes pratiquant d'autres disciplines sportives. L'ambiance était incroyable."
Quatre médailles à la suite
Il faut dire que tout s’était passé comme dans un rêve sur le plan sportif, avec une médaille de bronze inespérée pour Aline Danioth dès le super-G. "Je ne m’attendais vraiment à rien", se souvient-elle. "Ce n’est pas une discipline dans laquelle j'excelle et je ne m’étais pas trop entraînée. J’ai quand même fini troisième et ça m’a libérée. Le lendemain, j’ai gagné en combiné avant d’obtenir une médaille en géant, puis l’or en slalom. Tout s’est enchaîné facilement."
Pour Mélanie Meillard, les souvenirs de Lillehammer sont également très présents. "Je me souviens bien sûr d’être montée sur la première marche, mais je me souviens aussi qu’on avait partagé un podium avec Aline. Et c’est vrai que partager ça avec une Suissesse qui est aussi une amie, cela reste un grand moment. C’était complètement différent de ce que j’avais vécu auparavant."
Blessées à un an d'écart
Si Mélanie Meillard et Aline Danioth ont été unies dans la victoire lors des JOJ, leur rivalité n’est pas nouvelle. "Cela fait longtemps qu’on court ensemble, explique Mélanie Meillard. On fait partie des mêmes groupes d’entraînement. On était dans le groupe Coupe d’Europe quand on a eu ces médailles ; maintenant, nous sommes dans le groupe Coupe du monde. On est vraiment amies mais bon, sur la piste, on est rivales."
Leur progression a été régulière même si toutes deux se sont blessées à un an d’écart. Aline Danioth s’est blessée au genou gauche fin 2016 à Sestrières et a dû s’arrêter pendant plus de six mois à la suite d’une rupture des ligaments croisés. Son retour n’a pas été facile mais progressivement, elle a repris son ascension, en Coupe d’Europe d’abord avec un premier succès en slalom parallèle, puis aux Championnats du monde juniors, et enfin avec l’élite du ski en Coupe du monde avec des premiers points marqués fin 2017 à Lienz en Autriche et une dixième place à Flachau en 2019.
Pour Mélanie Meillard, l’ascension a été encore plus fulgurante avec une sixième place lors du slalom de Levi en Coupe du monde, quelques jours à peine après son 18e anniversaire en 2016. Son sens de la glisse et sa vitesse de pied font des merveilles et elle multiplie les places d’honneur jusqu’à un premier podium obtenu à Oslo lors du City Event du 1er janvier 2018, suivi de cinq places dans le top 10 au cours du même mois. La voilà en pleine confiance avant son premier rendez-vous avec les Jeux Olympiques, à PyeongChang en 2018. Mais patatras, à la veille de la cérémonie d’ouverture, c’est la chute lors d’un entraînement en slalom géant. Rupture du ligament croisé au genou gauche, lésion au ménisque, la blessure est complexe. L’opération n’est pas couronnée de succès en raison d’une nécrose du ligament greffé et elle est contrainte de subir une deuxième intervention au mois d’octobre suivant. Mais un an après ce coup d’arrêt, elle a retrouvé le sourire. "La rééducation a été longue, mais le pire est passé", souligne-t-elle en février 2019. "J’espère rechausser les skis très bientôt. Mon objectif est de pouvoir reskier rapidement. Pour les courses, on verra. J’ai beaucoup appris sur moi au cours de cette période. Je sais beaucoup plus de choses sur mon corps. J’apprends à ne pas forcer. On a toujours envie d’en faire trop."
La consécration d'Åre
Mélanie Meillard a suivi de loin la réussite d’Aline lors des Championnats du monde 2019 d’Åre en Suède. En effet, sa copine a connu la joie d’une première médaille d’or chez les grands : la Suisse a remporté le titre lors de l’épreuve par équipes avec Ramon Zenhäusern, Daniel Yule, Wendy Holdener et la benjamine Aline Danioth. "C’était vraiment un grand bonheur pour moi d’être dans l’équipe et de décrocher cette première médaille d’or pour la Suisse dans cette discipline", souligne-t-elle.
Désormais, l’objectif est de se retrouver ensemble dans l’équipe nationale et de partir en quête de nouvelles victoires. "Oui, j’espère bien qu’on va se retrouver la saison prochaine", précise Aline Danioth. "Nous avons été blessées toutes les deux, mais à un an d’écart." Il est probable qu’elles seront les fers de lance de la nouvelle génération suisse qui a pour objectif de briller aux Jeux Olympiques de Beijing 2022. En attendant, elles auront peut-être l’occasion de venir partager un peu de leur expérience avec les jeunes Suissesses sélectionnées pour les troisièmes Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de 2020 organisés à la maison, à Lausanne et sur les pistes vaudoises des Diablerets et de Villars-sur-Ollon…