Léon Marchand sur le record du monde de Michael Phelps : « Je pense que ça pourra se faire la prochaine fois »
À 20 ans, Léon Marchand a offert le premier titre mondial pour la France en quatre nages, après la médaille d’argent de son père Xavier Marchand en 1998. « C’est très spécial pour moi », a-t-il déclaré.
Léon Marchand est champion du monde du 400 m quatre nages en 4 min 4 s 28. Le premier titre de la France dans cette catégorie, remporté 24 ans après la médaille d’argent de son père Xavier en 1998.
Désormais entraîné par Bob Bowman, l’ancien coach de Michael Phelps, Marchand a battu le record d'Europe, avec la deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps. Il était proche de battre le record du monde de la légende américaine (4 min 3 s 84), et il estime qu’il est à sa portée pour le prochain 400 m quatre nages.
À quelques jours de ses deux nouvelles épreuves individuelles, les 200 m quatre nages et papillon, il a réagi en conférence de presse, où Olympics.com était présent.
Vous remportez le titre 24 ans après la médaille d’argent de votre père sur 200 m quatre nages. Ça représente quoi pour vous ?
C’est très spécial pour moi, car mon père me soutient tous les jours. Il m’a donné beaucoup de conseils sur la natation, sur tout en fait. Je suis juste très content de lui rapporter cette médaille et de perdurer la tradition familiale.
Quels conseils vous a-t-il délivré ?
Il m’a dit dès le départ que la natation était compliquée, et que pour être à ce niveau, il faut beaucoup s’entraîner. Je crois que ça fait cinq ou six ans que je dédie ma vie à la natation et je pense que c’est un beau cadeau pour moi et ma famille car ils devaient me réveiller tous les jours et m’amener aux entraînements, donc c’est plutôt cool.
Comment avez-vous géré le temps entre votre série et votre finale ?
J’ai essayé de penser à autre chose. C’est de la natation et j’essaie de rester un peu à part sinon j’ai la tête comme une pastèque. J’avais le meilleur temps, ce n’est pas facile, mais j’étais content d’être dans cette position. J’ai fait les choses juste ce matin, et j’ai su me lâcher en finale.
Vous équilibrez un peu plus sur le premier 200 m...
Ce matin, l’objectif était de partir vite sur le premier 200 m, cet après-midi je voulais finir fort et c’est une finale, donc il faut la gagner. Mais mentalement, j’étais plus facile au premier 200 m. J’ai nagé 1 min 7 s en brasse, c’est ce qu’il fallait. Je n’ai pas pu aller chercher le record du monde en crawl, mais je pense que ça pourra se faire la prochaine fois.
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Comment Bob Bowman vous permet-il d’être meilleur ?
Bob me créé un environnement qui me permet de bosser très dur tous les jours et de m’améliorer. Tous les entraînements sont bien, je ne fais pas des longueurs pour faire des longueurs. Je sens que je suis beaucoup plus efficace. Il m’apporte beaucoup de sérénité, il s’adapte en fonction de ma fatigue et de mes envies. C’est parfait.
Depuis que vous êtes arrivés aux USA, vous avez énormément progressé...
Avec Bob, on s’entraîne pour aller petit à petit. Aujourd’hui, je n’ai pas fait ça ! Le premier objectif était de mieux nager en papillon et en dos, ce que j’ai fait, et je sais que je suis peut-être le plus rapide du monde en brasse, ma nage de prédilection. Ce matin, j’essayais de nager tranquille car je savais que j’avais l’après-midi. Mon but était de nager 4 min 07 s ou 4 min 06 s, et j’ai nagé 4 min 04 s... Je ne sais pas trop quoi dire !
Ça fait quoi de battre le champion olympique Chase Kalisz, avec qui vous vous êtes entraîné ?
Je me suis entraîné avec Chase Kalisz pendant un mois en altitude dans le Colorado, et c’est un bon partenaire. Je suis très reconnaissant de l’avoir dans mon équipe en ce moment. C’était sympa de faire la course avec lui car quelques années plus tôt, je me disais “c’est une légende” et aujourd’hui, je bas son record et je m’amuse avec ces gars qui vont super vite.
Vous remportez le bronze lors des Mondiaux juniors 2019 et l’or aujourd’hui...
C’est une grande étape. Je connais beaucoup de nageurs qui étaient rapides en junior mais plus tellement maintenant. Je suis très heureux de m’être bien amélioré. Cinq ans plus tôt, je regardais les [Mondiaux 2017 à Budapest] avec ma famille, donc je pense que c’est une belle amélioration.
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