Le Centre Aquatique aux JO de Paris 2024, un exemple phare d’infrastructure écoconçue et pensée pour l’héritage
Seul établissement entièrement construit en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024 de façon pérenne, le Centre Aquatique – basé à Saint-Denis – a vu les choses en grand avec ce projet d’infrastructure écoresponsable. Le site, qui accueillera la natation artistique, le plongeon et le water-polo du 27 juillet au 11 août, n’a pas ménagé ses efforts pour penser à l'après-Jeux.
Lorsque Paris a été choisi par le Comité International Olympique pour assurer le déroulement des Jeux en 2017, il était difficile d’imaginer où les épreuves aquatiques allaient bien pouvoir se dérouler. Si la natation a trouvé son refuge à La Défense Arena, la natation artistique, le plongeon et le water-polo ont, comme bon nombre de disciplines, pris place dans le département de la Seine-Saint-Denis.
Remplaçant un ancien site industriel, les travaux, menés par la Métropole du Grand Paris, ont ainsi commencé en mars 2020. Imaginé par les agences d’architecture française Ateliers 2/3/4 et néerlandaise Venhoeven CS, l’établissement a petit à petit pris forme et la construction – réalisée par Bouygues Bâtiment Île-de-France – s'est achevée fin 2023, avec des premiers plongeons effectués en mars de cette année.
Choisi pour son accessibilité, l’établissement est connecté au Stade de France par une passerelle enjambant l’autoroute A1 et à proximité du village olympique. La zone est aussi très bien desservie, via les transports en commun ou à vélo.
Je découvre le Centre Aquatique
Le saviez-vous ?
Si 95% des sites aux Jeux de Paris 2024 sont existants ou ne vont être que temporaires, seul le Centre Aquatique Olympique a demandé à être entièrement édifié. Situé au cœur de la ZAC de la Plaine Saulnier, il a immédiatement fait l’objet d’un projet de grande envergure, conçu et imaginé pour l’avenir.
Une démarche différente de celle des éditions précédentes, Londres ayant construit 6 sites en plus du village olympique, tandis que Tokyo et Rio ont dû en ériger 9 supplémentaires.
Le Centre Aquatique, une infrastructure respectueuse des enjeux environnementaux
La construction du Centre Aquatique Olympique s'inscrit dans la vision de Paris 2024 d'organiser des Jeux plus responsables, avec pour objectif de diviser par deux ses émissions carbone par rapport aux éditions précédentes. Depuis la première pierre posée en présence du Premier Ministre de l’époque, Jean Castex, en novembre 2021, les équipes de chantier ont suivi à la lettre le projet établi par les architectes.
Parmi ces équipements, on y retrouve notamment une immense charpente en bois de forme concave, dont le format permet de réduire de 30% le volume d’air à chauffer et donc les besoins énergétiques.
Des aménagements intérieurs privilégiant les matériaux bas carbone ou issus du réemploi sont également utilisés. Parmi les 5000 sièges au total dans les gradins, 3000 sont par exemple intégralement fabriqués en France, à partir de plastique collecté et recyclé localement. Ce sont ainsi 30 tonnes de déchets qui ont trouvé une nouvelle vie durable.
Les bassins seront maintenus à température grâce à la récupération de la chaleur du réseau urbain, incluant celle d’un data center à proximité. Enfin, la toiture – de 5000 m² – est recouverte de panneaux photovoltaïques, qui couvrent au moins 20% des besoins en électricité, ce qui en fait l’une des plus grandes fermes solaires sur un bâtiment public en Île-de-France.
Conçu pour les JO de Paris 2024, et après ?
L’un des points les plus importants du projet était que cette infrastructure puisse ensuite être réutilisable pour le grand public. Après les Jeux, les bassins seront ensuite réaménagés pour combler le déficit d'équipements sportifs dans le département de la Seine-Saint-Denis (un enfant sur deux entre au collège sans savoir nager).
Dès juillet 2025, les tribunes seront réduites de moitié (de 5000 à 2500 places), les bassins ne seront plus que deux (un de 50 mètres et l’autre de 25 mètres) – permettant l’installation d’un espace de fitness, d’une salle d’escalade ou encore d’un terrain de foot à cinq, d’un lieu de restauration et d’une recyclerie sportive.
L’espace polyvalent, destiné aux familles, scolaires et clubs sportifs, sera aussi exploité par la Fédération française de Natation, qui va s’en servir comme centre d’entraînement fédéral de haut niveau pour que ses meilleurs athlètes puissent bénéficier de cette installation. Celle-ci devrait également servir dans les prochaines années pour être le théâtre de compétitions sportives – et notamment les championnats d’Europe de natation en 2026. Les plongeoirs, pour leur part, resteront pour accueillir le pôle France plongeon.