Le Budokan, foyer spirituel du judo

Ce sont des championnats du monde de judo proches de la perfection qui se sont tenus à Tokyo et qui ont enchanté organisateurs, athlètes et fans. Avec le Japon en tête du tableau des médailles, l'effervescence est montée d'un cran à un an des Jeux Olympiques de 2020. 

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Le Budokan, foyer spirituel du judo
(2019 Getty Images)

Dans le monde des arts martiaux, le Nippon Budokan est considéré comme un lieu sacré. Construit pour les Jeux Olympiques de 1964 à Tokyo et utilisé depuis pour les compétitons de judo, d'aïkido et de lutte, ainsi que pour des concerts (les Beatles et Janet Jackson s'y sont notamment produits), il est aux sports de combat ce que le Maracanã et Wembley sont au football.

Il n'est donc guère surprenant que ce temple japonais des arts martiaux ait été choisi comme site des compétitions de karaté et de judo pour les Jeux de Tokyo 2020 – ni que la première épreuve test à y avoir été organisée du 25 août au 1er septembre 2019, à savoir les Championnats du monde de judo, ait connu un succès retentissant.

Le Budokan, avec ses 11 000 places assises, a vibré tout entier durant le tournoi, en partie grâce à la première place occupée par l'équipe nationale au tableau des médailles dans un sport où les Japonais excellent et pour lequel ils figureront parmi les grands favoris l'été prochain. Le Japon a remporté cinq médailles d'or, six médailles d'argent et cinq médailles de bronze au total, loin devant la France classée deuxième (avec trois médailles d'or, une d'argent et deux de bronze).

Pour le public japonais, le combat le plus incroyable a peut-être été celui de la jeune Akira Sone dans la catégorie des +78 kg. La jeune fille l'a emporté en finale face à la double championne du monde et médaillée d'or aux Jeux Olympiques de 2012, la Cubaine Idalys Ortiz.

"J'ai eu la chance de concourir chez moi, au Japon. Le public était derrière moi ; il m'a donné l'énergie nécessaire pour me dépasser", a-t-elle confié, parlant de l'ambiance extraordinaire qui régnait dans le Budokan. "Remporter l'or ici est assez exceptionnel. Je vais prendre les choses les unes après les autres, mais mon objectif final reste l'or à Tokyo dans un an."

Autre héroïne nationale, Uta Abe a remporté son deuxième titre consécutif de championne du monde chez les -52 kg en battant la Russe Natalia Kuziutina. Uta Abe a elle aussi attribué sa bonne performance au public et au soutien qu'il lui a apporté.

"Je suis tellement heureuse d'avoir gagné ici, à Tokyo, et d'être double championne du monde", a-t-elle déclaré. "Je mentirais si je disais n'avoir ressenti aucune pression. La pression était énorme au contraire. Mais les spectateurs m'ont donné la force de battre mes adversaires. Je tiens à les remercier de m'avoir aidée à obtenir ces résultats."

Les athlètes étrangers n'ont pas tari d'éloges eux non plus sur la compétition. La Française Marie-Ève Gahié, médaillée d'or dans la catégorie des -70 kg, a ainsi confié : "Je voudrais simplement dire merci. Je suis tellement heureuse. C'est un lieu magnifique. C'est un honneur pour moi d'être ici. Le Japon est la patrie du judo."

Le comité d'organisation s'est déclaré satisfait dans l'ensemble du bon déroulement des tournois. "Nous sommes ravis des résultats des Championnats du monde de judo 2019", a indiqué le porte-parole de Tokyo 2020, Masa Takaya. "Les athlètes ont pu donner le meilleur d'eux-mêmes devant des milliers de fans réunis dans le Nippon Budokan, le temple japonais des arts martiaux."

Et de poursuivre : "En servant d'épreuve test pour Tokyo 2020, les Championnats du monde ont permis à nos équipes d'approfondir leurs connaissances, ce qui offre une garantie supplémentaire pour le bon déroulement des Jeux l'année prochaine. C'est extrêmement gratifiant et très exaltant. Nous sommes impatients d'accueillir à nouveau le judo dans le lieu où il fait ses débuts aux Jeux Olympiques."

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