Laura Dahlmeier exceptionnelle !
L'Allemande Laura Dahlmeier est la première biathlète de l'histoire à signer le doublé sprint/poursuite aux Jeux olympiques, à l'issue d'une formidable démonstration sur le stade d'Alpensia, lundi. Une seule erreur au couché le plein sur les deux derniers debout et une avance colossale sur la Slovaque Anastasia Kuzmina et la Française Anaïs Bescond à l'arrivée!
Auteure d'une extraordinaire saison 2016-2017, avec un record de 5 médailles d'or et une en argent aux championnats du monde de Hochfilzen (Autriche), et en Coupe du monde, 10 victoires dans toutes les épreuves pour enlever le gros globe de cristal, elle s'annonçait comme une star des Jeux de PyeongChang, surtout en considérant qu'elle avait magistralement gagné le sprint et la poursuite lors de l'étape pré-olympique disputée en mars à Alpensia.
"C'est vraiment un sentiment génial, merveilleux. Je ne sais pas quoi dire, parce que je me sentais très très fatiguée avant cette course, et aussi durant le premier tour. J'ai juste essayé de rester concentrée, et je suis encore là !", déclare à chaud Laura Dahlmeier.
Malade au début de l'hiver olympique, la championne de Garmisch-Partenkirchen avait commencé doucement sa saison, laissant la Slovaque Anastasia Kuzmina et la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen se battre en tête du classement général de la Coupe du monde. Mais les Jeux sont arrivés, et Laura Dahlmeier reprend un rythme royal qui pourrait bien la voir briller aussi dans les quatre épreuves restant au programme.
Un doublé inédit chez les femmes aux Jeux d'hiver
En attendant, elle réalise ce que seul le légendaire norvégien Ole Einar Bjørndalen avait réussi, à Salt Lake City en 2002, mais qui n'avait jamais été réalisé chez les femmes. Victoire dans le sprint, victoire dans la poursuite ! Sa compatriote Kati Wilhelm avait elle aussi gagné les deux épreuves, mais pas dans les même Jeux (sprint en 2002, poursuite en 2006).
Lundi, sa victoire prend une tournure définitive après le troisième passage au stand, le premier tir debout. Partie en tête avec 24 secondes d'avance et auteure d'une faute au 2e tir couché, elle est rejointe à mi-course par la Slovaque Anastasia Kuzmina, partie du 13e rang avec 54 secondes de retard. Mais cette dernière craque avec deux erreurs, et Laura Dahlmeier s'en va seule vers un succès imparable, parachevé au dernier tir avec un nouveau sans-faute, et un beau sourire en remettant son fusil dans son dos. Dans la ligne droite d'arrivée, elle aura le temps d'attraper un drapeau allemand et d'attendre de voir qui montera sur le podium avec elle.
Avec une seule faute au 3e tir, la Française Anaïs Bescond, 19e après le sprint, revient dans les skis d'Anastasia Kuzmina, et tout se joue au sprint. Kuzmina (4 fautes en tout) prend le meilleur pour 2/10e de de seconde, et remporte une troisième médaille olympique après l'or en sprint en 2010 et en 2014. Anaïs Bescond, pour sa part, ouvre le compteur de l'équipe de France en biathlon à PyeongChang 2018.
Le bonheur pour Kuzmina et Bescond
"La pression est la même dans toutes les course, parce que vous devez rester concentrée sur vos propres cibles, et je suis en quelque sorte maître en termes de persévérance", dit encore la double championne olympique. "Courir seule à l'avant dans le dernier tour, c'est super, j'avais fait la même chose ici l'hiver dernier, il n'y avait personne derrière moi !".
Anastasia Kuzmina est ravie de monter sur le podium, remarquant : "En temps de ski, c'est très bon. J'ai fait quelques erreurs au tir, mais c'est très bon aussi compte tenu des conditions venteuses. Peut-être que j'étais trop stressée? Je voulais faire le match avec Laura et les autres filles, et au final, je pense que c'est un bon résultat pour moi. C'était difficile, mais je suis contente d'être revenue après avoir été la favorite du sprint et m'être classée 13e samedi".
Anaïs Bescond est, elle "fière" de donner à la France sa première médaille en biathlon. "C'est quand même chouette. J'espère qu'on en aura plein d'autres parce qu'on a une belle équipe, que ce soit chez les filles ou chez les garçons il y a du potentiel C'est fou, il y a deux jours j'étais 19e, et je me disais, franchement, est-ce que ça ne vaudrait pas mieux de rester au chaud et de garder de l'énergie pour l'individuelle, est-ce que 19e ce n'est pas trop loin pour une poursuite?". Ça n'était pas trop loin....