JO de Paris 2024 | Volleyball - Earvin Ngapeth : « Une colonie de vacances avec une grosse rigueur de travail »
« On s'est regardés, on s'est dit qu'il fallait lâcher un peu les chevaux. On jouait un peu sous pression, un peu stressé, un peu crispé, et on a dit qu'il fallait qu'on retrouve du plaisir. C'est ce qu'on a fait directement dans le troisième set, on a réussi à retrouver du plaisir à jouer comme si c'était un jeu. »
Ces quelques mots ont tout changé dans le tournoi olympique de volleyball hommes des JO de Paris 2024. En quarts de finale, la France est menée deux sets à rien par l'Allemagne et se retrouve dos au mur dans la défense de son titre.
Deux manches et un tie-break plus tard, les médaillés d'or de Tokyo 2020 arrachent leur qualification pour le dernier carré. Le public est extatique, la joie immense. Plus que leur jeu, les volleyeurs français ont retrouvé l'état d'esprit qui leur a permis de gravir des montagnes et atteindre les plus beaux sommets.
Ça a encore été le cas au cours des deux dernières semaines. Ils ont complété leur quête olympique dans une Arena Paris Sud qui avait des airs de nirvana en finissant avec deux matchs « parfaits » face à l’Italie (3-0) et la Pologne (3-0). Les hommes d'Andrea Giani étaient euphoriques à tous les niveaux et ont pu exulter au moment de leur deuxième ration de bonheur, leur deuxième médaille d'or olympique.
« C'était encore plus grand qu’à Tokyo 2020, encore plus fort. Les émotions étaient quadruplées et franchement, ça a été vraiment incroyable. Une médaille d'or à Paris, c'est quelque chose d'impensable. On n'aurait jamais pu penser qu'on pourrait un jour jouer un titre olympique, jouer une finale olympique à Paris. On est vachement privilégiés. On a profité de ce moment et on va en profiter pendant quatre ans », a expliqué Earvin Ngapeth dans une interview exclusive avec Olympics.com.
La joie a été le fil rouge de la Team Yavbou depuis le début de son histoire, et encore plus dans un tournoi aussi exigeant que les Jeux Olympiques.
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Les volleyeurs français s'amusent ensemble pour gagner
La réussite de cette équipe de France ne se mesure pas qu’au nombre de médailles gagnées ces dernières années. Elle respire la joie de vivre et dégage quelque chose de plus. Ce groupe qui se connaît depuis longtemps, depuis l’âge de « douze ans, treize ans » pour certains d’entre eux a une véritable âme.
De tels liens rendent les émotions ressenties dans la victoire encore plus particulières.
« On a un groupe fou, un groupe incroyable. C'est vraiment notre force depuis le départ, ce groupe, cette équipe. On est vraiment une famille, on aime passer du temps ensemble, on aime partir en préparation ensemble pendant trois mois, quatre mois alors quand on arrive à l'objectif, c'est encore plus fort », poursuit le numéro 9 des Bleus.
À chaque retrouvaille, cette bande de potes vit de véritables moments de réjouissances, « comme en colonie de vacances mais avec une grosse rigueur de travail. ». De la préparation à la vie au village olympique, le bonheur est au beau fixe avec une entente de tous les instants.
Les Tricolores n’ont pas eu peur « de se faire ch*er ensemble sur le balcon » de leur bâtiment au village olympique pour trouver certaines ressources une fois sur le terrain. Ils savent très bien qu'une partie de leur réussite vient de ces moments de plaisir loin du terrain.
« Ça a été un choix de notre part de ne pas sortir du village. Tu nourris un peu une impatience quand tu es ensemble dans cet appartement en attendant le match. Après, il y a tout qui sort pendant le match. C'était vraiment un choix de notre part, et je pense que c'est dû à nos précédentes expériences aux JO. »
Ce groupe vit tellement bien qu’il pourrait tenter de repousser les limites après avoir brisé certains plafonds de verre. Alors que les cadres ont désormais tous plus de 30 ans et qu’une fin en beauté aux JO de Paris 2024 avec la médaille d’or semblait se dessiner, la donne pourrait avoir changé. Quand on aime, on ne compte pas, alors pourquoi pas viser un troisième titre olympique consécutif aux JO de Los Angeles 2028 ?
Cet exploit encore jamais accompli dans l’histoire du volleyball hommes pourrait motiver une troupe qui veut toujours plus s’éclater.
« On est tous bien, on se sent bien tous ensemble et physiquement, ça va. Les moments qu'on vient de passer là, on n'a pas envie que ça s’arrête. Après les Jeux Olympiques, c'est dans quatre ans, on va avoir étape par étape. Pour l'instant, il y a le Championnat du monde l'été prochain et c'est le titre qui nous manque, donc je pense qu'on ira tous chercher ce titre-là l'année prochaine, et après, on verra saison après saison. »
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Un plaisir contagieux
Aux JO de Paris 2024, la joie des volleyeurs français après chacune de leur victoire s’est répandue jusqu’aux tribunes de l’Arena Paris Sud.
Et même au-delà.
Un véritable élan s’est formé derrière cette équipe de plus en plus suivie. Alors que les handballeurs et les basketteurs ont souvent été mis en lumière, les volleyeurs se font une place de plus en plus importante.
C’est une autre victoire pour eux qui ont su gagner des titres, mais surtout le cœur des Français.
« On a quand même réussi la mission qu'on s'était fixée, remonter le volleyball français à un certain niveau dans le milieu des sports en France. À chaque fois qu'on rentre en France pour jouer, on remplit des salles, même grandes, donc on est super content. Il y a dix ans, ce n’était pas possible », explique Earvin Ngapeth qui est lui même spectateur de cet engouement en voyant que des enfants jouent au volleyball dans la cours de récréation de l’école de ses enfants.
Le volleyball n’est qu’un jeu à cet âge-là et c’est en le considérant de la même manière à l’âge adulte que les volleyeurs français ont gagné une médaille d’or aux JO de Paris 2024.
Une preuve de plus que la clé du succès est bien souvent trouvée en s'amusant.
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