JO de Paris 2024 | Des Jeux arc-en-ciel : la Pride House Paris 2024, située sur les rives de la Seine, a fière allure
La cérémonie d’ouverture extraordinaire de Paris 2024 a donné un ton résolument moderne à ces Jeux Olympiques. Son extravagance flamboyante — véritable hommage à la diversité — a placé la communauté LGBTQIA+ au centre de la scène. La nouvelle Pride House · Paris 2024 vise à poursuivre cette tendance en perpétuant un héritage commencé il y a plus de 10 ans aux Jeux d’hiver de Vancouver 2010.
Vendredi soir, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, la drag queen Piche a dansé sur Freed From Desire de Gala, Nicky Doll, l’hôtesse de Drag Race France, a fait un lipsync sur Dalida et GG Palmer, Germain Louvet et Princess Madoki ont toutes fait des apparitions dans l’opus de Thomas Jolly.
Les divas mondiales que sont Lady Gaga et Céline Dion ont contribué également à l’idée que ces Jeux seraient des Jeux arc-en-ciel, où la diversité est célébrée ouvertement et fièrement.
Aux Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024, « personne ne doit cacher qui il est »
Certains furent surpris par cette focalisation contemporaine, mais la communauté LGBTQIA+ joue un rôle central dans l’idéologie olympique depuis de nombreuses années maintenant.
La première Pride House olympique a été inaugurée aux Jeux d’hiver de Vancouver en 2010. C’était l’idée de Dean Nelson, un homme d’affaires canadien spécialisé dans le tourisme LGBTQIA+. Il y a déjà plus de dix ans, l’objectif de Nelson était de fournir un endroit accueillant pour les athlètes LGBTQIA+ et leurs proches.
Selon Outsports, un site web qui a compilé une base de données d’Olympiens ouvertement queers, 191 athlètes LGBTQ+ participent aux Jeux de Paris en 2024, et ce nombre dépasse le précédent record de 186 aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Dans ce contexte, les Pride Houses fournissent un espace sûr essentiel pour un nombre croissant de concurrents et de concurrentes venant de pays qui punissent cruellement leurs communautés LGBTQIA+ avec des lois draconiennes.
Comme le souligne Jérémy Goupille, co-président de Fier Play, et l’un des organisateurs de la Pride House Paris, « personne ne doit cacher qui il est ».
« Quand il se réconcilie avec lui-même, en accueillant toutes les dimensions de sa grandeur, et tous ces publics, tous ces citoyens, sans discrimination, il est le plus beau pays du monde »
Dans le domaine du sport, le gouvernement français a également fait des efforts pour déstigmatiser les communautés marginales. Ils ont travaillé en étroite collaboration avec la fondation Fier qui attribue un label récompensant toutes les organisations sportives, clubs et associations qui luttent contre la discrimination, notamment contre les sportifs LGBTQIA+.
La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, était présente à l’inauguration de la nouvelle Pride House sur les rives de la Seine, et elle aussi a noté le rôle joué par la cérémonie d’ouverture dans le changement du récit concernant les communautés minoritaires.
« Moi, comme nous tous, j’ai été extrêmement fière de cette cérémonie d’ouverture vendredi soir, je pense que cette Ville Lumière — City of Light — cette ville de l’amour — city of love — elle s’est exprimée dans le respect. Elle s’est exprimée dans un mélange de tradition et de modernité qui honore notre pays, et qui lui a permis vendredi soir de montrer ce dont il était capable, et que quand il se réconcilie avec lui même, en accueillant toutes les dimensions de sa grandeur, et tous ces publics, tous ces citoyens, sans discrimination, il est le plus beau pays du monde », a-t-elle indiqué.
« Connecter et Unir. Notre Fierté pour l’Avenir »
Fumino Sugiyama, membre de l’équipe féminine d’escrime Japonaise avant de commencer sa transition, sait plus que quiconque ce que ces espaces sûrs signifient pour les athlètes transgenres.
En tant que membre de la délégation japonaise présente au lancement, il tenait à perpétuer la tradition des Pride Houses. « Le concept de la Pride House a vu le jour en 2010 à Vancouver. Et après cela, chaque ville hôte a passé le relais à la ville hôte suivante — sauf Sotchi. Nous avons reçu notre relais de PyeongChang en Corée, nous sommes donc très fiers d’être ici pour passer notre relais, et pour transmettre notre amour, aux membres de la Paris Pride House aujourd’hui », a-t-il déclaré, visiblement ému par l’occasion.
Caractéristiquement, la délégation japonaise n’avait pas pris le terme « baton » trop littéralement, choisissant plutôt de présenter à l’équipe de la Pride House Paris 2024 une magnifique tapisserie arborant un design arc-en-ciel entrelacé, et portant l’inscription « Connect & Unite. Our Pride for the Future (Connecter & Unir. Notre Fierté pour l’Avenir). »
Qui peut argumenter contre cela ?
Une fois le relais passé, et le ruban arc-en-ciel dûment coupé et partagé, les bénévoles, la ministre, et la délégation japonaise ont quitté la scène pour faire place à une invitée d’honneur bien plus flamboyante encore. Aucune inauguration de Pride House ne serait complète sans une performance après tout.
En fin de compte, ces Pride Houses appartiennent aux membres de la communauté LGBTQIA+ — ce sont des lieux où ils et elles peuvent s’exprimer sans crainte ni doute. En montant sur scène brandissant un drapeau arc-en-ciel, il ne fait aucun doute que l’artiste mexicaine, chanteuse, auteure-compositrice, performeuse, actrice et philanthrope, Jaydena, se sentait chez elle sur la scène de la Pride House Paris.