J-100 avant les JO de Paris 2024 | Kevin Mayer : « Je sais que c'est le rendez-vous de ma vie »

Par Nicolas Kohlhuber

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Photo de 2022 Getty Images

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 débutent dans 100 jours !

Alors que cette échéance approche et que l'excitation monte, les athlètes français se préparent pour une compétition comme aucune autre. C'est notamment le cas de Kevin Mayer.

Record du monde, médaille d'argent aux JO de Rio 2016 et Tokyo 2020, titres mondiaux en 2017 et 2022 : son parcours regorge de concours d'exception. Celui programmé au Stade de France du 2 au 3 août 2024 rentre pourtant dans une autre catégorie, celle qui rassemble les opportunités uniques d'une carrière sportive.

Qu'est-ce qui est plus fort que concourir pour une troisième médaille olympique, du jamais-vu en décathlon, devant son public ? Rien. Et le Français en a conscience.

« Je sais que c'est le rendez-vous de ma vie et c'est là où je pourrais prendre le plus de plaisir. Et je mets un point d'honneur à avoir 100 % de mes capacités physiques à ce moment-là, parce que je sais que cela sera le meilleur moyen d'adorer ce moment », explique-t-il dans une interview exclusive avec Olympics.com.

Le natif d'Argenteuil peut espérer décrocher sa première médaille d'or pour sa quatrième participation aux Jeux Olympiques. Une telle opportunité est embellie parce qu'elle se présente dans son pays.

Mais le seul Français à détenir actuellement un record du monde en athlétisme ne se sent sous pression pour autant. Se concentrer sur les émotions qu'il va pouvoir vivre au Stade de France est sa priorité car c'est un bonheur comme aucun autre qui l'y attend. Et il compte en faire profiter le plus grand nombre.

« J'essaie vraiment de mettre au premier plan la partie plaisir, c'est-à-dire rentrer dans le stade avec 80 000 personnes dont beaucoup, beaucoup de Français et profiter de cette émulation pour me faire plaisir, pour vibrer. Si je vibre assez, les vibrations traverseront le plus de personnes possible dans le stade et à travers leur télé j’espère. »

Pour être à l’heure à ce rendez-vous avec l’histoire, ses supporters et une joie incommensurable, Kevin Mayer sait ce qu’il lui reste à faire : un concours à 8 640 points pour réaliser les minima.

100 jours avant les Jeux Olympiques et du temps pour réaliser les minima

Kevin Mayer n'a pas encore obtenu de quota pour les JO de Paris 2024. Contraint à l'abandon aux Mondiaux 2023 et à l'Aztec Invitational 2024, il n'a pas terminé un décathlon en compétition depuis le début de la période de qualification olympique. Même si réaliser les minima rapidement serait idéal, il en faut plus pour l'inquiéter.

« C'est important pour moi de me qualifier le plus tôt possible pour ne pas avoir un rideau devant les Jeux. J'ai envie de voir les JO plein visage, sans aucune autre pensée. Je ne suis pas encore qualifié, donc forcément je pense plus à ma qualification qu'aux Jeux et ça je veux l'enlever le plus tôt possible en sachant que c'est un confort », confiait-il dans une interview exclusive avec Olympics.com en janvier.

Se qualifier vite est bien, mais se qualifier sans conséquences est mieux. C'est même une nécessité si proche d'un moment qui s'annonce aussi spécial pour lui.

Il reste 100 jours avant les Jeux Olympiques de Paris 2024 et presque autant pour réaliser les minima en athlétisme. Soixante-quatorze pour être exact. Les Tricolores ont jusqu'au 30 juin et la fin des Championnats de France élite pour y parvenir, de quoi avoir du temps alors que seulement 13 décathloniens dans le monde ont réussi les minima à ce jour.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point disait Le Lièvre et la Tortue de Jean de La Fontaine. La méthode du Français y ressemble, mais comme courir est important pour lui, elle s'inspire d'une œuvre bien plus contemporaine...

« J'ai un dicton que j'ai pris de Kung-Fu Panda 1 ‘hier est derrière, demain est un mystère, mais aujourd'hui est un cadeau, c'est pour ça qu'on l'appelle le présent.’ Je prends chaque jour comme un cadeau, et ce cadeau, c'est l'opportunité d'être très fort aux Jeux Olympiques. »

« Ce n'est pas en pensant à être champion olympique qu'on devient un champion olympique »

Kevin Mayer ne veut pas brûler les étapes sur la route des Jeux Olympiques de Paris 2024. Et ce n'est pas parce que le décompte passe sous les 100 jours que son approche va changer.

Le Français de 32 ans est un homme d'action. Faire dix épreuves en deux jours en est la preuve, mais pas autant que le travail qu'il met en place chaque jour à l'entraînement. Une telle discipline au quotidien est un moyen pour lui de rester dans le vrai. Cette implication journalière lui permet d'être concentré sur son entraînement et ne pas perdre d'énergie à trop se projeter afin de l'utiliser le jour-J, pour décrocher la plus belle des médailles et peut-être faire encore mieux.

« Ce n'est pas en pensant à être champion olympique qu'on devient un champion olympique, c’est en s'entraînant pour. Je suis dans le présent, donc je me prépare pour être le meilleur possible et on verra si je suis champion olympique. C'est très important de dire ça, très très important. Il ne faut jamais viser quelque chose, mais toujours faire tout ce qu'il faut parce que quand on fait tout ce qu'il faut, il n'y a plus aucune limite, donc on peut être meilleur que quand on pense juste à être champion olympique et il y a aussi une énorme pression en moins parce que penser à l'action qu'on doit faire est beaucoup moins stressant que penser au podium. »

Alors que tout le monde attend de le voir triompher au soir du 3 août, ce résultat n'est pas une obsession pour lui. L'essentiel sera « d'y être déjà » et au top de sa forme pour « vibrer et que ces vibrations se répercutent le plus loin possible et à travers tous les spectateurs. »

Si lui ne veut pas encore trop y penser, cela donne déjà envie d'être aux JO de Paris 2024. Cela tombe bien, demain, il ne restera plus que 99 jours à attendre...