JO de Paris 2024 : Un héritage écologique avec des méthodes innovantes

Par Nicolas Kohlhuber
4 min|
Paris 2024 fans
Photo de 2024 Getty Images

Le comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a fait le bilan de son impact environnemental. Non seulement ses objectifs ont été atteints, mais de nouvelles méthodes ont été laissées en héritage pour permettre à d'autres évènements sportifs d'en faire de même.

Les premières notes de L'Hymne à l'amour interprétée par Céline Dion depuis la Tour Eiffel résonnent et voici que la vasque olympique, allumée par Marie-José Pérec et Teddy Riner, quitte le sol du Jardin des Tuileries pour s'élever dans le ciel parisien. Comme chaque soir des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Ce fameux chaudron est un symbole de l'Olympisme, un symbole de Paris 2024 mais aussi un symbole d'innovation et de décarbonation pour Georgina Grenon, directrice excellence environnementale de Paris 2024.

« Nous avons poussé cette démarche responsable jusqu'à un symbole de l'olympisme en proposant une flamme qui brûle sans combustible », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse dédiée à l'impact environnemental des Jeux, mercredi 11 décembre. « Elle a montré qu'il était possible de réinventer quelque chose et de le faire de manière plus responsable, mais aussi de façon spectaculaire. Si la flamme n'avait pas été décarbonée, elle n'aurait pas pu voler. Cette seule image symbolise tous les efforts réalisés par Paris 2024. »

Le travail de Paris 2024 se traduit également par des chiffres concrets.

Avec -54,6% d’émission de gaz à effet de serre par rapport à la moyenne des éditions de Londres 2012 et Rio 2016, les résultats sont là. Un tel bilan permet à Paris 2024 de remplir les objectifs fixés en termes d'impact écologique.

Si cela a été possible, c'est notamment grâce à des méthodes innovantes qui pourraient être réutilisées dans l'avenir.

Un modèle d’organisation en rupture qui casse un certain nombres de codes

Paris 2024 a assumé un modèle d’organisation en rupture qui a convaincu.

Comme les records du monde d'Armand Duplantis en saut à la perche et de Lim Sihyeon en tir à l'arc, certains efforts pour l'environnement n'avaient jamais été vus auparavant dans un évènement de cette ampleur.

L’utilisation de 95% de sites existants ou de structures temporaires a été capitale, mais elle n’a pas tout fait. De nombreux autres secteurs ont eu un poids considérable, comme l'énergie, les transports, la restauration et l'héritage.

Paris 2024 a réalisé une véritable prouesse en utilisant le réseau électrique pour 98,4% de ses besoins en énergie.

Alors que l’utilisation de groupes électrogènes diesel est encore la norme pour la majorité des grands évènements, les Jeux de Paris 2024 ont reposé quasi exclusivement sur une électricité renouvelable produite en France. Une petite révolution !

Le comité d'organisation s'est également employé pour obtenir des résultats majeurs au niveau de l'alimentation. Avec 40% de repas végétariens consommés par le grand public, les Jeux ont fait deux fois mieux qu'un événement classique. Les transports ont aussi joué un rôle considérable avec 100% des sites desservis par les transports en commun. Mais un effort inédit pour assurer la seconde vie des actifs de Paris 2024 a été réalisé. Le taux de circularité s'élève à 90 %, une véritable performance.

« Pour la première fois, nous avons fait la liste de tous ce qui allait être nécessaire pour livrer les Jeux. Cette conscience nous a challengé pour réduire la quantité déjà, mais ça nous a surtout permis de travailler pour sécuriser la seconde vie de 90 % des objets en amont des Jeux. Quatre dispositifs ont été mis en place pour les 10% restants : le leg au mouvement sportif, les Grandes Braderies, des dons à des partenaires et une plateforme à disposition des professionnels et des associations », liste Georgina Grenon.

Une seconde vie pour les outils, guides et méthodes de Paris 2024

Paris 2024 veille à la réutilisation de ses objets, et de ses idées.

L'héritage des Jeux ne concernera donc pas uniquement les terrains de basketball 3x3 de La Concorde ou l'avenir du Centre aquatique.

Des guides et des outils ont été mis à la disposition des organisateurs qui veulent eux aussi réduire l’impact de leurs évènements. Des supports de communication aux infrastructures temporaires éco-responsables, les méthodes qui ont permis aux Jeux de Paris 2024 d'atteindre leurs objectifs peuvent s'inscrire dans la durée. Elles sont une véritable inspiration pour les futures organisations d'évènements sportifs.

Alors que des festivals ont déjà prévu d'opter pour un raccordement au réseau d'électricité à l'avenir, Milano Cortina 2026, Los Angeles 2028, Brisbane 2032 et même Salt Lake City-Utah 2034 se sont déjà renseignés sur les moyens mis en place par Paris 2024 pour atteindre ses objectifs.

La flamme olympique ne se rallumera peut-être qu'à la prochaine cérémonie d'ouverture des JO, mais les efforts pour l'environnement ne s'arrêtent jamais !