JO de Paris 2024 : “la France a tué le game” s’enthousiasme Teddy Riner dans un Parc des Champions en ébullition
Après quelques jours de pause, dus notamment aux épreuves de cyclisme, le Parc des Champions a rouvert ses portes, lundi 5 août. Une centaine de médaillés internationaux sont venus communier avec le public. Parmi eux, Novak Djokovic, les cyclistes Valentin Madouas et Christophe Laporte et surtout l’équipe de France de judo, tout juste médaillée d’or. On vous raconte leur célébration.
Tout le monde les connaît. Ces quelques énergumènes qui ne veulent jamais quitter les soirées. Ceux qui restent jusqu’à la fin, même quand le DJ commence à remballer ses affaires. «Une dernière» promettent-ils, avant d’enchaîner dix autres chansons.
Des judokas inarrêtables
Il y avait un peu cela, avec Clarisse Agbegnenou, Romane Dicko, Teddy Riner et consorts, sur la scène du Parc des Champions, ce lundi 5 août. Tour Eiffel en toile de fond, public chauffé à blanc et tribunes pleines à craquer, l’équipe de France mixte sacrée championne olympique savoure chaque instant partagé. Ces poignées de minutes qui paraissent des secondes. Joan Benjamin Gaba est le premier à prendre le micro pour remercier la foule. La clameur est trop forte, et l'oblige à hausser le ton. Mais sa voix ne suit pas, «désolé j’ai trop crié» rigole-t-il, avant de se reprendre et de remercier un public «incroyable».
Comme la veille au Club France et probablement comme pour bon nombre de ses prochaines sorties, le public entonne une chanson à sa gloire. «Est-ce que vous connaissez tous la chanson ?» questionne son coéquipier Maxime-Gaël Ngayap Hambou. Il se lance, s'embrouille dans les paroles, mais le public fait le reste : «Benjamin Gaba je n’crois pas qu’vous connaissez ? Il sort de nulle part. Un Kata d’bâtard. On a Benjamin Gaba ».
Novak Djokovic avait préparé le terrain
Quelques minutes auparavant, le passage de Novak Djokovic, drapeau serbe sur les épaules, avait servi d'entrainement au public. Celui qui a désormais tout gagné sur le circuit du tennis international, a même fait sortir de ses gongs des pères de famille aux allures de force tranquille. «The King!» s'exclame l'un d'entre eux, faisant se retourner une rangée d'enfants surpris par une telle puissance vocale. L'homme sourit et ne lâche pas du regard Djokovic.
Emu de voir son idole. Emu comme son idole, qui souligne avoir vécu « la plus belle émotion de sa carrière» en remportant la médaille d'or. Dernière ligne d'un CV interminable. Vous êtes le meilleur public, depuis le premier jour insiste-t-il, lui qui n'a pas toujours été verni par le public parisien de Roland Garros. La victoire adoucit les moeurs. La musique aussi. Et nos judokas français n'ont pas encore fini de danser...
"Je leur avais dit que c'était un truc de dingue"
Déjà présente la semaine dernière pour présenter les premières médailles au public, Amandine Buchard savoure à nouveau. Elle nous raconte: «Je leur avais dit que c’était un truc de dingue le Parc des Champions. Pour beaucoup, on avait connu Tokyo comme premiers Jeux Olympiques et je leur avais dit v"ous allez voir qu’à Paris ils vont mettre le feu, on a un public de dingue". Entre le dire et le vivre y a une grosse différence, et là on a kiffé de dingue».
Toujours sur scène, l’équipe continue à «kiffer de dingue » enchaînant les danses. Quelques pas pour commencer, puis une chorégraphie géante entre la chenille et la macarena. Difficile à débriefer. Par chance, Teddy Riner s'empare du micro. Ces JO sont extraordinaires, clame le vainqueur du combat décisif, tel jour. Le message qu’envoie la France c’est... qu’on a tué le game!
Le trio sacré du BMX
Les tueurs sont là, et ont bien entendu le message. Ils crient de plus belle. Paris est une fête depuis plus d'une semaine. Toute la capitale s'est prise aux Jeux, sur tous les sites de compétition et jusqu'à Montmartre, où sont passés Valentin Madouas et Christophe Laporte, les cyclistes médaillés, samedi. C'est justement ici, sur le parvis du Trocadéro qu'ils ont terminé leur course, derrière l'intouchable Remco Evenepoel. Ensemble, les deux médaillés posent pour la postérité, au pied de la Tour Eiffel.
Plus tard dans la soirée, Joan Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu, les héros d'un triplé historique en BMX race font de même, avec le BMX du premier nommé. Des souvenirs pour la vie. Et pas que pour les sportifs.
« Pour tout le monde, ces moments seront de magnifiques souvenirs, nous assure Teddy Riner. Pour le futur, pour les enfants, pour le peuple de France. Cela en dit long pour cette nouvelle génération qui a envie de se bouger et de faire des grandes choses».
La fête n'est pas finie
Une promesse pour l'avenir. Mais l'avenir immédiat pour tous ces champions et leur public, c'est Amandine Buchard qui le résume le mieux. «On va continuer de fêter ça avec tout le monde qui nous a supporté (...) La prépa physique sert à tout, à assumer toutes les obligations qu'on a et à faire la fête avec tous ceux qui veulent faire la fête avec nous. On a une bonne condition physique donc on en profite».
Et en voyant les athlètes néerlandais, britanniques, canadiens et irlandais festoyer ensemble sur cette scène posée au milieu de la foule, on comprend mieux ce que représente une médaille olympique. Et pourquoi il est si important de la fêter.