JO de Paris 2024 - Volleyball : L’équipe de France et Earvin Ngapeth ne sont pas rassasiés

Par Fabrice Deschamps
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Gold medalist Earvin Ngapeth of Team France volleyball celebrates with his medal alongside teammate Barthelemy Chinenyeze
Photo de 2024 Getty Images

L’euphorie est palpable à l’Arena Paris Sud ce samedi 10 août dans la zone où les joueurs passent devant les journalistes. L’équipe de France de volley est très consciente de l’exploit inimaginable qu’elle a réussi : remporter les Jeux Olympiques deux fois de suite, ce que seuls l’URSS (1964 et 1968) et les Etats-Unis (1984et 1988) avaient réussi jusqu’alors.

« Avant le match on se disait déjà que peu importe le résultat, on allait entrer dans l’histoire du volley français. Mais maintenant qu’on a gagné la finale, on entre dans l’histoire du volley mondial… Personne ne nous oubliera. Ca fait des décennies qu’une équipe n'était pas parvenue à gagner les JO deux fois de suite. Chacun de nos noms est désormais gravé dans les livres de l’histoire du volley mondial », s’extasie le central Barthélémy Chinenyeze, aux anges.

Andrea Giani, l’entraîneur, n’en revient pas non plus. Il multiplie les qualificatifs mi-français mi-italiens. « C’est incroyable. Gagner les Jeux Olympiques c’est très difficile. Les gagner deux fois c’est encore plus dur. Et ces JO, c’était les plus difficiles de l’histoire du volley. Le niveau de l’équipe cette année a été extraordinaire. »

Même avec la victoire en VNL en Pologne en juin, rien ne pouvait en effet laisser penser un tel triomphe des Bleus. Les Polonais dominent le volley mondial depuis plusieurs années, les Italiens sont champions du monde en titre, la Slovénie est en progression constante, la France venait sans doute après dans les pronostics. Mais voilà…

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Ngapteth : « On était en mission »

« On était un peu en mission pendant ces Jeux. On nous a tellement répété que c’était presque impossible de gagner les JO deux fois de suite que ça nous est un peu rentré dans la tête. Et puis quand on a vu la ferveur de cette salle, qui nous a apporté beaucoup, on s’est dit qu’on ne pouvait pas ne pas donner notre maximum, mentalement et physiquement. On a vraiment fait deux matchs parfaits », rappelle Earvin Ngapeth.

Tous sans exception relèvent en effet l’importance de ce public de la Porte de Versailles, qui a envoyé une energie hors du commun à l’équipe. Le pointu Jean Patry résumait le mieux le sentiment général, considérant que « le public nous a porté, il nous a relevé dans les moments difficiles, il nous a aidé à aller chercher cette médaille. Avec un tel public, les points comptent double. Il y a tellement de bruit, cette clameur à chaque fois qu’on marque un point, pour l’adversaire c’est double peine. Au-delà des résultats, on s’est régalé à jouer ici et je pense que le public aussi. »

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Andrea Giani a fait progresser l’équipe

Celui qui savait, peut-être au fond de lui, que le doublé était possible, c’est Andrea Giani, le coach. Car avec son staff, il avait identifié les axes de travail, nombreux, et s’y est attelé. Et il est vrai que la progression a été très notable entre la VNL et les Jeux, notamment au service et au block.

« Il faut comprendre que nous avons changé beaucoup de choses dans notre jeu. Nous avions la meilleure défense du monde, la meilleure organisation. Mais pour gagner à ce niveau, nous avions besoin d’être bons au service, à l’attaque et au block. Nous avons travaillé toute la saison pour nous améliorer au service, pour avoir une attitude différente au block et pour prendre nos responsabilités en attaque », détaillait le technicien italien.

L’équipe de France de volley est donc au sommet de son Everest, pour la deuxième fois consécutive. Elle est aussi et surtout au sommet de son art et la communion entre joueurs est visible. « C’est une histoire de potes, de famille, » confirme Jean Patry. « Ce n’est pas si commun dans un sport collectif, une telle cohésion, une telle entente. Mais je pense que ça se voit sur le terrain. On est comme des frères, il n’y pas grand-chose de plus à dire, les résultats parlent d’eux-mêmes. »

Ngapeth, des étoiles dans les yeux, en deviendrait presque philosophe : « On a un groupe vraiment très spécial. On est capable de tout, du pire comme du meilleur mais quand on est comme aujourd’hui, on sait qu’on est très durs à battre. Parce qu’il y a beaucoup de joie de jouer ensemble avant tout. Ca dépasse même la finale des Jeux, pour nous c’est d’abord le plaisir de vivre ce moment ensemble. »

Les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 (déjà) en ligne de mire

Un tel plaisir ne se boude pas. Et se perpétue. Car si une partie de l’équipe est « plus proche de la fin que du début de sa carrière », selon la formule consacrée, de telles victoires donnent faim. Ngapeth, 33 ans, n’a visiblement pas du tout envie de s’arrêter avec les Bleus.

« On a un peu discuté avec l’équipe, pour l’instant on… », hésite-t-il d’abord. Avant de reprendre, tout en certitudes. « On vit bien ensemble, tout le monde est en forme physiquement. On nous a dit que gagner les Jeux deux fois de suite était difficile, nous on a envie de le faire une troisième fois. Avant cela, l’été prochain on à un Championnat du monde, la seule compétition qu’on n’a pas encore gagnée. On est très motivé pour le faire. Ce groupe vit tellement bien qu’on n’a pas envie de se quitter, on a envie de repartir à l’aventure. »

Ça nous va très bien, rendez-vous à Los Angeles !

Programme et résultats de l'équipe de France de volleyball hommes aux JO de Paris 2024

Tour préliminaire - Groupe A

Quarts de finale

Demi-finale

Finale

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