JO de Paris 2024 : leçon d'escrime, pique-nique et Léon Marchand, on vous raconte une soirée passée au Club France 

Par Léo-Pol Platet
4 min|
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Photo de CNOSF / KMSP

Niché dans le parc de la Villette, le Club France est la plus grande plus maison du Parc des Nations. À partir de 10h, le public s'y presse pour venir encourager les sportifs tricolores. Puis, en fin de journée, l'ambiance monte d'un cran pour assister aux finales. Illustration d'une soirée couronnée d'une médaille d'argent et de deux démonstrations d'un certain Léon Marchand.

Carottes, chips, olives, mais surtout brumisateurs et éventails. Le pique-nique du soir a des allures de réunion de parents d'élèves branchés. D'ailleurs, sur la pelouse du Club France, ce mardi 30 juillet, les yeux de ce petit groupe se plongent plus volontiers sur les victuailles que sur l'écran géant. Quelques coups d'œil uniquement, lorsque le bruit se fait pressant. Comme pour accueillir les buts de l'équipe de France de football masculine face à la Nouvelle-Zélande (3-0, score final). Aux alentours de 20h20, à la 71e minute de jeu, Désiré Doué rappelle à tout le monde qu'un match de football se joue. Nos Bleus sont déjà qualifiés et le spectacle n'invite pas forcément à autre chose qu'un seul œil, ou une seule oreille attentive. D'ailleurs, le jardin du Club France n'affiche pas encore complet.

Photo de Elsa / Getty Images

Beaucoup de convivialité au Club France, un peu de sport

Et pour cause, en pénétrant dans ce club France, certains visiteurs sont rappelés aux bons souvenirs de leur enfance. Les activités sont nombreuses, après s'être acquitté d'une entrée à 5 euros. Ici, on peut se comparer à Sasha Zhoya. Là, les cuisses chauffent sur des vélos de course. Derrière, un atelier de précision avec des ballons de handball en mousse. Surtout, les stands de glaces ne désemplissent pas.

Mais l'activité la plus plébiscitée reste une spécialité française, l'apéritif entre amis. Il est 20h30, les choses sérieuses peuvent commencer. C'est l'heure de basculer sur la finale d'escrime féminine par équipe. Et pour l'occasion, une animatrice sortie de nulle part s'époumone et exhorte le public à « foutre le bordel ».

Léon Marchand, fouteur de bordel en chef

Mais le fouteur de bordel en chef n'est pas à la Villette, il est plutôt du côté de Nanterre. Alors que la finale d'escrime a débuté depuis quelques minutes, Léon Marchand entre en piste. La tornade toulousaine de 22 ans, électrise le public en terminant premier de sa demi-finale du 200 mètres papillon. Moins de deux petites minutes et puis s'en va. Il décroche sa place pour la finale du lendemain.

L'escrime reprend de plus belle. Et une question nous taraude. Y a-t-il vraiment autant de personnes qui connaissent les règles de ce sport ?

Photo de CNOSF / KMSP

La finale d'escrime par équipe en fil rouge

Les attitudes trahissent certaines réponses. Voyant une Française offensive, se jetant sur l'adversaire, un jeune homme savoure : «Ouais ! » Le point est finalement accordé à l'Italienne. Notre supporter se fait discret, enfonçant ses coudes dans la pelouse rappeuse. Comme lui, nombreux sont ceux qui découvrent que l'épreuve d'épée par équipe dure plus d'une heure. Les discussions repartent alors de plus belle, le projet immobilier d'une jeune cadre dynamique, les premières émotions d'un bébé grand comme un sabre, la chaleur des boissons en cette soirée particulièrement chaude...

Mais à chaque fois, un cri retient l'attention et tout ce petit monde se replonge immédiatement dans cette finale. C'est quand même une finale olympique ! Françaises et Italiennes ne se lâchent pas. Les dernières minutes sont stressantes. Les breuvages et autres discussions sont délaissés. Prudent, le public attend quelques secondes avant de célébrer la touche d'Auriane Mallo-Breton, à vingt et une seconde du terme. L'Italie égalise. Tout va donc se jouer à la mort subite. « Tout le monde debout », lance l'animatrice.

Photo de Adam Pretty/Getty Images

Le lieu de célébration des médailles tricolores

Trois minutes plus tard, tout le monde s'est donc rassis. Les Italiennes décrochent l'or, la délégation française signe sa 18e médaille, la cinquième en escrime. « C'est déjà énorme », tente de nous rassurer l'animatrice. Mais la défaite est loin d'avoir gâché la soirée, ici. Une bonne partie de l'assemblée reste installée, à même le sol, bien décidée à profiter de la fin de soirée. Le lieu ferme à minuit, largement le temps d'aller faire un tour à l'intérieur de la grande halle pour suivre l'autre demi-finale de Léon Marchand, celle du 200 mètres brasse. C'est ici, aussi, que la soirée battra son plein, en mode discothèque.

Pour l'instant, sous la verrière, la chaleur est harassante, malgré l'heure avancée de la nuit. Heureusement que le nouveau chouchou du public français règle son affaire en 2'08''11, son meilleur chrono de la saison. Le lendemain, Léon disputera deux nouvelles finales. Deux nouvelles chances de médailles qui ne manqueront pas d'être fêtées au Club France.

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