Quelques-uns des moments les plus mémorables des Jeux Paralympiques de Paris 2024

Par Jo Gunston
7 min|
Zakia Khudadadi looks to the camera with arms raised in celebration after winning the Women's Taekwondo K44 -47kg Repechage contest before going on to claim a first ever medal for the Refugee Paralympic Team with bronze
Photo de Steph Chambers/Getty Images

Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont été marqués par de nombreuses premières historiques, à commencer par la capitale française, qui a pour la première fois accueilli la compétition.

Et quelle compétition !

Zakia Khudadadi a remporté la toute première médaille de l’équipe paralympique des réfugiés avec le bronze en para taekwondo chez les -47kg femmes K44, tandis que Guillaume Junior Atangana est devenu le premier athlète réfugié masculin à décrocher une médaille aux Jeux Olympiques ou Paralympiques avec celle de bronze sur le 400 m masculin T11 trois jours plus tard.

« Je veux offrir cette médaille au monde entier », a déclaré Khudadadi, qui avait connu ses débuts paralympiques à Tokyo 2020, quelques jours seulement après avoir fui son pays d’origine, l’Afghanistan.

« J’espère qu’un jour, il y aura la liberté dans mon pays, dans le monde entier, pour toutes les filles, pour toutes les femmes, pour tous les réfugiés du monde. »

En outre, un certain nombre de nations ont été représentées pour la première fois, comme l’Érythrée, avec Sibhatu Kesete Weldemariam, ou sont montées pour la première fois sur le podium. C’est le cas de Palesha Goverdhan, auréolée du bronze en para taekwondo chez les -57 kg femmes K44, pour ce qui restera la toute première médaille paralympique ou olympique du Népal.

Dans un autre registre, la para archère Jodie Grinham est devenue la première athlète enceinte à monter sur un podium paralympique. La Britannique, dont le deuxième enfant doit naître deux mois après la fin des Jeux, a remporté le bronze en arc à poulies individuel féminin, puis l’or en équipe mixte aux côtés de Nathan Macqueen. Et pourtant, elle a été contrainte à faire des pauses à plusieurs reprises en raison des coups de pied donnés par son bébé.

Si les Britanniques Iona Winnifrith (13 ans) et Bly Twomey (14 ans) ont été parmi les plus jeunes athlètes, et médaillés, de Paris 2024, d’autres athlètes se sont fait remarquer par leur longévité.

Thomas Wandschneider, qui a passé six ans à vivre dans sa voiture alors qu’il poursuivait son rêve paralympique, et qui dirige aujourd’hui une entreprise de location de maisons de vacances en Espagne, a décroché le bronze en para badminton à 60 ans.

Le Japonais Ito Tomoya, qui a découvert le para athlétisme après avoir commandé par hasard un fauteuil roulant de course et l’avoir essayé, est reparti avec le bronze du 400 m masculin T52 à 61 ans.

Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 en photos

Les superstars paralympiques Vio, Rehm et Masters, à la hauteur de leur réputation, et pas seulement en termes de médailles

Ces trois athlètes internationaux, qui par ailleurs ont eu l’honneur de porter la flamme paralympique lors de la cérémonie d’ouverture du 28 août, se sont montrés à la hauteur de leur réputation.

L’Allemand Markus Rehm s’est assuré une cinquième médaille d’or paralympique, la quatrième sur le saut en longueur T64, tandis qu’Oksana Masters et ses 17 médailles paralympiques dans quatre para sports, estivaux et hivernaux, avant Paris, en a ajouté deux nouvelles en or à son palmarès.

L’Américaine a réussi à conserver son titre du contre-la-montre H4-5 acquis à Tokyo 2020, le tout en vivant un moment inattendu sur la ligne d’arrivée : « Je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais lorsque j’ai franchi la ligne. Et tout d’un coup, dans la confusion, j’ai entendu ‘l’or pour les États-Unis’. Je me suis demandé s’ils venaient de dire ‘or’, je n’arrivais pas à y croire ».

Dans le même temps, Beatrice ‘Bebe’ Vio Grandis nous a rappelé que la victoire n’est pas seule à compter, même si tout le monde attendait cela de la superstar de l’escrime fauteuil. Après avoir été battue par l'athlète de République populaire de Chine Xiao Rong en demi-finale du fleuret féminin catégorie B, la quadruple amputée a réagi avec la classe qui la caractérise : « Xiao était meilleure que moi, elle était mieux préparée physiquement et mentalement. »

Vio repart tout de même de Paris avec deux médailles en bronze, en individuel et par équipe, qui rejoignent ses deux médailles d’or en individuel remportées à Rio 2016 et Tokyo 2020.

Pour ses neuvièmes Jeux Paralympiques, la Britannique Sarah Storey a également enrichi son palmarès avec une 19e médaille d’or, en natation au début de sa carrière, en cyclisme sur route depuis, pour faire grimper son total à 29 médailles.

C’est deux titres paralympiques de plus que l’Américaine Jessica Long, qui a une nouvelle fois brillé et tout donné à Paris, remportant notamment le 400 m nage libre féminin S8, synonyme de 17e de ses 18 médailles d’or.

« J’ai juste essayé de me canaliser et de baisser la tête. Je me disais : ‘Vous savez quoi ? Ces 50 derniers mètres peuvent faire mal, mais ne pas les faire à fond peut faire encore plus mal. »

L’Espagnole Teresa Perales fait également se targuer de faire partie de cet illustre groupe. Sa médaille de bronze sur 50 m dos féminin S2 lui a permis de monter sur le podium de ses septièmes Jeux Paralympiques, durant lesquels elle s’est forgée un palmarès de 28 médailles.

Autres athlètes remarquables, l’Australienne Melissa Tapper et la Brésilienne Bruna Alexandre, qui ont toutes deux pris part au tournoi de tennis de table des Jeux Olympiques et des Jeux Paralympiques de Paris 2024. Alexandre a fait ses débuts olympiques en France, tandis que Tapper enchaîne une troisième participation.

L'Américain Matt Stutzman, autoproclamé 'archer sans bras', décoche une flèche avec son pied lors de la compétition masculine individuelle d'arc à poulies

Photo de Alex Davidson/Getty Images

La magie opère à nouveau dans la ville de l'amour

À l’instar de leurs homologues olympiques, les athlètes paralympiques ont su profiter de leur présence dans la ville de l’amour pour faire leur demande en mariage dans des lieux emblématiques, tels que la Tour Eiffel mais aussi les sites de compétition.

Le sprinteur italien Alessandro Ossola a manqué d’un rien la qualification pour la finale du 100 m T63 au Stade de France, mais il avait plus important à faire.

Ossola a pris la direction des tribunes où se trouvait sa petite amie Arianna Mandaradoni, qu’il a demandé en mariage.

Un moment suspendu accompagné par les applaudissements et les félicitations des spectateurs, même si beaucoup d’entre eux ne connaissaient probablement pas le pourquoi de cette ovation.

En 2015, un accident de moto a coûté la vie à la première compagne d’Ossola, qui a dû être amputé de la majeure partie de sa jambe gauche.

« Le sport m’a permis d’agir et de sortir d’une période très sombre », a déclaré Ossola, qui avait fait ses débuts paralympiques à Tokyo 2020. « Après mon accident, j’ai beaucoup perdu, presque tout sauf mon sourire. Mais le sport m’a poussé à sourire de plus en plus. »

Nul doute que tous les participants des Jeux Paralympiques de Paris 2024 ne pourront que confirmer, Alessandro.

Un autre moment inoubliable de ces Jeux Paralympiques a été vécu par le couple star de Team USA, les Woodhall.

L’athlète paralympique Hunter Woodhall a remporté l’or en finale du 400 m masculin T62 le 6 septembre et le bronze du relais 4x100 m, quelques semaines seulement après que sa femme, Tara Davis-Woodhall, ait remporté l’or olympique du saut en longueur féminin.

Leurs succès sur les scènes olympique et paralympique ont conquis le cœur des dans du monde entier, chacun des deux venant célébrer le succès de l’autre.

« C’était un rêve pour nous de gagner tous les deux l’or et nous l’avons fait. Nous porterons ces médailles d’or pour le reste de notre vie », a assuré le champion paralympique.

Les Sud-Africains Lucas Sithole et Donald Ramphadi lèvent les bras en signe de célébration sur le mythique court en terre battue de Roland-Garros après avoir remporté le bronze du double masculin en tennis fauteuil

Photo de Alex Davidson/Getty Images