Jeux Paralympiques de Paris 2024 - Para tennis de table : Le champion belge Laurens Devos veut aussi « réussir chez les valides »

Par Julie Trosic et Thibault Massonneau
4 min|
Laurens Devos of Team Belgium
Photo de Alex Slitz/Getty Images 2024

Après Rio 2016 et Tokyo 2020, les Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Samedi 7 septembre, le Belge Laurens Devos a conservé son titre dans la catégorie MS9 en para tennis de table.

En finale de cette épreuve de simple hommes à l'Arena Paris Sud, le numéro 1 mondial s'est imposé en trois sets (11-9, 11-7, 11-7) face au jeune Français Lucas Didier.

« Il était meilleur que moi dans tous les domaines », avait déclaré son adversaire après sa défaite, au micro d’Olympics.com.

Le désormais triple champion paralympique n'a que 24 ans, et il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Ses ambitions sont à la hauteur de sa domination sur le para tennis de table depuis huit ans et il vise toujours plus haut, notamment grâce à son frère aîné Robin Devos.

« Je pense que j'ai augmenté mon niveau et honnêtement j'ai mon frère aussi derrière moi. Parce que lui a été tout le temps plus fort que moi, il a aussi six ans de plus que moi, il a tout le temps joué chez les valides dans l'équipe nationale. Donc pour moi c'est vraiment magnifique d'avoir quelqu'un comme ça avec qui je peux m'entraîner. Parce que les heures qu'on a fait ensemble dans la salle, tous seuls, tu ne peux pas compter... », a-t-il confié à son tour en zone mixte après sa victoire. « Grâce à lui aussi j'ai le niveau que j'ai aujourd'hui. »

Outre ce bel hommage fraternel sur le plan sportif, Laurens a aussi fait preuve de modestie et d'honnêteté à titre personnel : « Pour lui ça ne doit pas être facile aussi, car je suis quand même un gars pas facile : parfois je m'énerve et tout. Il le sait très bien, mais franchement je respecte qu'il reste cool. Chapeau à lui ! »

Si Robin a atteint la 90e place au classement mondial ITTF en septembre 2019, il a reculé depuis. En décembre 2023, le multi-médaillé paralympique l'a même doublé en étant 392e et son grand frère 394e.

De quoi lui donner des idées pour aller plus loin « chez les valides » après avoir tout gagné dans sa catégorie de para tennis de table.

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À la question de savoir ce qu'il lui manque pour arriver à jouer avec les valides aux Jeux Olympiques, Laurens Devos répond du tac au tac, comme avec sa raquette : « Je pense qu'il me manque des tournois chez les valides ».

Selon lui, il lui en faudrait 15, voire 20 à jouer dans cette catégorie. Or, un tel programme n'est actuellement pas compatible avec son double projet sport-études.

« Quand tu dois jouer quatre tournois chez les valides et quatre chez les moins valides, après ton école c'est un peu trop... Donc j'espère finir l'école l'année prochaine, en juin (2025), comme ça je peux me concentrer [complètement] sur le tennis de table. Et après j'essaie de trouver des sponsors pour payer les tournois chez les valides que je peux jouer. »

Cet étudiant en « finance et assurance » a donc la tête sur les épaules et le bagage pour financer et assurer son avenir aussi bien professionnel que sportif.

« Je vais tout essayer pour réussir. Car si je n'essaie pas, je vais peut-être regretter quand je serai plus vieux. Donc je pense que c'est le moment pour essayer. Si je ne réussis pas, je ne réussis pas, mais j'ai quand même essayé. Et si je réussis ce sera magnifique ! »

Celui qui a été désigné porte-drapeau de la Belgique pour la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques de Paris 2024 avec sa compatriote Léa Bayekula, titrée en para athlétisme sur le 100 m et 400 m femmes T54, pourrait alors viser de nouveaux titres et pourquoi pas une participation aux Jeux Olympiques.