Jeux Paralympiques de Paris 2024 | Para judo - Jason Grandry : « Cette médaille représente beaucoup de remises en question, de blessures »

Par Léo-Pol Platet (depuis l'Arena Champ de Mars)
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Photo de Andy Lyons/Getty Images

Un Ippon pour une médaille de bronze. Jason Grandry a offert à la délégation française sa troisième médaille en Para judo, après avoir battu le Turc Onur Tastan. Une belle entrée en matière pour ses premiers Jeux Paralympiques et la récompense d'un parcours pas toujours linéaire.

Il aura passé plus de temps avec les journalistes qu'avec son adversaire, en finale pour cette médaille de bronze. Expéditif sur le tatami, Jason Grandry a pris le temps de revenir sur sa victoire, samedi 7 septembre. Il a tenu à souligner son parcours, et les leçons du passé, qui lui permettent aussi de remporter sa toute première médaille paralympique.

  • Jason vous participez à vos premiers Jeux et vous remportez déjà une médaille, de bronze. L’histoire est belle ?

Je voulais l’or mais cela reste magnifique. Devant tout ce monde, devant les amis, la famille, les profs... c’est magnifique. J’entendais le bruit mais j’essayais de ne pas en faire cas, cela faisait un gros brouhaha, je savais que c’était pour moi. J'évitais de trop me focaliser dessus pour ne pas que ça produise l'effet inverse, et que ça me transcende dans le mauvais sens. Mon coach m'a dit qu'il fallait que je reste focus sur le combat et qu'il y avait un adversaire à battre.

  • Racontez-nous ce combat, particulièrement expéditif puisqu'il a duré moins de 30 secondes...

Il y a eu un petit moment de sursis sur le deuxième coup, il (son adversaire, Onur Tastan) a voulu faire un petit décalage sur le bras, ça m'a alerté et je me suis dit qu'il ne fallait pas tarder. En face, ce n'était pas un débutant, c'était un client, il fallait faire attention.

Photo de Andy Lyons/Getty Images
  • Qu’est-ce que représente cette médaille pour vous ?

Elle représente tout un travail. Beaucoup de remises en question, de blessures, de moments où l’on n’est pas chez soi, où l’on ne voit pas ses enfants grandir (il semble ému, puis s'arrête).

  • Vous avez d’ailleurs failli arrêter votre carrière en 2022...

Oui j’ai été blessé, je m’étais fait les croisés. En décembre je me suis pété le menisque, donc je reviens aussi de blessure. Cela fait deux semaines qu’on s’entraine et j’ai le genou en vrac. Tous les jours j’avais des soins avec le kiné. Il y a deux jours, j’ai fait des IRM. J’avais mal au genou, mais ça a tenu.

  • Espèrez-vous que cette médaille puisse changer dans votre quotidien d'athlète ?

Cela me récompense pour tout ce que j’ai fait depuis huit ans. Pour mes profs et tous mes amis qui étaient là aujourd’hui, la médaille ne va changer grand chose. Au fur et à mesure cela va peut-être changer des choses pour moi mais j’ai le temps de voir venir.