Jeux Paralympiques de Paris 2024 | Cécifoot : Frédéric Villeroux, un capitaine très expérimenté pour porter l’équipe de France 

Par Céline Penicaud
5 min|
Frédéric Villeroux
Photo de AFP or licensors

Il est le capitaine emblématique de l’équipe de France de cécifoot.

Frédéric Villeroux va disputer ses quatrièmes Jeux Paralympiques à Paris 2024, avant de tirer sa révérence après 25 ans au plus haut niveau.

Ambitieux et conquérant, il espère mener ses coéquipiers à la victoire sur le terrain du magnifique Stade Tour Eiffel, du 1er au 7 septembre.

« C’est une joie d’être là, on a l’envie de pratiquer, d’être sur le terrain et de porter haut les couleurs de la France », affirme-t-il au micro de Olympics.com.

Placés dans un groupe relevé, avec notamment la République de Chine vice-championne du monde et le Brésil quintuple champion paralympique, les Bleus auront fort à faire dès leur entrée en lice.

« Notre premier match est contre la Chine, on a hâte de les rencontrer. On est dans la grosse poule, ça nous permettra de peut-être déjà gagner contre une grosse équipe », s’impatiente-t-il.

Homme altruiste, joueur complet et capitaine expérimenté, découvrez le portrait de Frédéric Villeroux.

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Le partage au centre de la vie de Frédéric Villeroux

Malvoyant, Frédéric Villeroux découvre le cécifoot en 1999 alors qu’il n’a que 16 ans, quelques mois après le sacre de l’équipe de France de football à la Coupe du monde 1998. Un sport en accord avec ses principes, qui le séduit rapidement.

« Être avec des copains, jouer en équipe, l’effort pour l’autre, se dépasser pour l’autre, jouer ensemble et réaliser des résultats ensemble… C’est ça qui m’a attiré dans le cécifoot », explique-t-il à notre micro.

Consciencieux, il apprend rapidement la technique et la tactique grâce à son entraîneur de l’époque, qui le fait jouer en catégorie B1 deux ans après ses débuts. « C’est le cécifoot qu’on voit à la TV, avec un masque et un ballon sonore », précise-t-il dans un entretien avec la Fédération Française de Football.

Sa technique irréprochable, sa vision du jeu intelligente et sa capacité à galvaniser ses coéquipiers lui permettent de gravir les échelons, au niveau national puis international.

« Je représente l’équipe de France depuis 2003, et j’ai été nommé capitaine en 2006. C’est un honneur déjà d’être capitaine d’une équipe, et encore plus de l’équipe de France de cécifoot », s’émeut-il au micro de BeIN Sports.

Généreux sur le terrain mais également en dehors, sa carrière non-sportive met également en valeur son esprit d’équipe et son leadership.

« Je suis éducateur sportif. C’était pour moi une normalité dans mon chemin de vie, parce que je pratiquais du sport en général, ce n’était que du bonus, et ça m’intéressait d’être en équipe. Maintenant c’est vraiment quelque chose qui me réjouit », détaille-t-il pour Olympics.com.

Une dernière danse à Paris, après 25 ans de carrière

Il l’a annoncé, ces Jeux Paralympiques de Paris 2024 seront ses derniers. Âgé de 41 ans, le natif de Montpellier jouit d’une carrière sportive de 25 années dont 21 en équipe de France pleines d’émotions.

« J’ai déjà fait 3 Jeux Paralympiques, Athènes 2004, Londres 2012 et Tokyo 2020. L'édition 2024 c’est un moment final pour ma carrière d’international. Paris sera ma dernière », déclare-t-il à la FFF.

« J’espère la finir avec aucun regret. En tout cas avec mes coéquipiers on va donner tout ce qu’on peut. Et c’est une grande joie d’être chez soi, de pouvoir jouer devant notre public, nos amis, notre famille. Je pense que ça va être un moment inoubliable », ajoute-t-il.

Et les émotions des Jeux Paralympiques, Frédéric Villeroux les connait bien. Il découvre la compétition lors d’Athènes 2004. « Ça a été un moment d’émotions. L’entrée dans le stade olympique pour l’ouverture des Jeux a été un moment inoubliable, d’émotion, où les frissons, l’envie de pleurer et la joie d’être là se sont mélangés. Pour moi ça a été le plus grand moment », explique-t-il à la FFF.

À Londres 2012, il vit sa plus grande réussite sportive jusqu’à ce jour, en permettant à l’équipe de France de cécifoot de remporter la première médaille d’argent de son histoire. Malgré un tacle agressif qui fragilise son pied lors des phases de poules, Frédéric Villeroux parvient à jouer jusqu’en finale, et inscrit même un doublé en demi-finale contre l’Espagne, preuve de sa résilience. Les Bleus s’inclinent finalement contre le Brésil en finale.

« On est un peu moins techniques que d’autres pays, mais l’esprit d’équipe nous permet de compenser, le physique aussi. Si on avait été plus forts techniquement mais moins unis, je pense qu’on n’aurait pas fait cette médaille », analyse-t-il pour la FFF.

Tokyo 2020 ne se passe pas aussi bien que prévu, les Français s’inclinent lors de leurs trois matchs de poules et terminent à la dernière place de la compétition. Cette déconvenue oubliée, les coéquipiers de Frédéric Villeroux se focalisent sur Paris 2024, dans l’espoir de marquer les esprits à domicile.

Et pour pouvoir décrocher une nouvelle médaille historique, le capitaine de l’équipe compte sur le public pour les soutenir.

« J’aimerais que les gens s’amusent, se régalent, face ‘wahou’, du bruit, comme au foot classique. Que les gens viennent regarder des sportifs avant de venir voir des athlètes paralympiques, qu’ils aient un regard de sportif et non de bienveillance », indique-t-il au micro de la FFF.

Rendez-vous dès le 1er septembre au Stade Tour Eiffel pour donner de la voix pour les Bleus.