Jeux Paralympiques de Paris 2024 | Cécifoot : La pression est-elle un privilège ? L'équipe de France joue devant son public et l'un des monuments parisiens les plus emblématiques

Par Taylor Mooney (depuis la Tour Eiffel)
4 min|
Blind football
Photo de Franco Arland/Getty Images

Le dimanche 1er septembre, devant l'un des décors les plus emblématiques et les plus beaux offerts par Paris pour les Jeux Paralympiques de cette année, le dernier match de cécifoot de la soirée a réuni des joueurs et des supporters français et chinois devant une Tour Eiffel dorée par un somptueux coucher de soleil parisien.

Le célèbre monument, situé sur le Champ de Mars, est difficile à manquer. Toutefois, si vous ne saviez pas où se déroulait le match, il vous suffisait de suivre les chants « Allez les Bleus » qui résonnaient dans le stade et dans toute la ville.

Les tricolores flottent autour de la foule, séparés par des drapeaux rouges à cinq étoiles de plus en plus petits et serrés les uns contre les autres pour soutenir l'équipe chinoise. Néanmoins, le soutien, petit mais puissant, de l'équipe adverse se répercute sur les joueurs sur le terrain.

Fabrice Morgado, un joueur de l'équipe de France, déclarait à nos micros : « Nous avons eu une énorme séance d'entraînement avant les matchs. Jouer ensemble est le plus important dans ces séances d'entraînement. Il est essentiel pour nous d'apporter cela sur le terrain ».

Photo de Franco Arland/Getty Images

Utilisant leurs voix – et souvent des instruments de percussion – la foule locale n’a pas déçu en apportant la même ambiance aujourd’hui que celle qui a animé les Jeux Olympiques de Paris.

« Nous nous attendions à une grande foule, mais la ferveur présente, avec autant de spectateurs, était vraiment formidable. Pouvoir leur offrir une victoire était le plus important pour nous, et il était également crucial de commencer la compétition par une victoire. D’autant plus contre la Chine, qui est une équipe forte », a-t-il déclaré.

Au milieu des fluctuations des foules bruyantes, une phrase familière résonne. « Allez les bleus » se fait entendre encore et encore d'une voix en particulier. La coupable, une petite fille située dans les gradins supérieurs à droite, tenait un drapeau presque aussi grand qu'elle. Il n'y a pas d'âge pour soutenir son équipe nationale.

« Bien sûr, nous sommes motivés par les foules en liesse, mais en même temps, cela peut être déstabilisant », poursuivait Fabrice Morgado. « Dans ce cas, les spectateurs ont été très respectueux, et entendre les voix de tous nos supporters français était surtout motivant ».

Mais tous les chants, acclamations et cris se sont arrêtés à plusieurs reprises. Par respect pour les joueurs, les spectateurs sont invités à se taire pour les remises en jeu et les pénalités, et ce, jusqu'à ce qu'on leur demande de reprendre.

Ce n'est pas que le bruit soit malvenu, en fait, c'est un élément crucial dans n'importe quel jeu. C'était un soutien des plus appréciés pour l'équipe de France.

« Les spectateurs étaient vraiment respectueux. Bien sûr, nous apprécions les moments de silence lorsque le jeu est en cours, mais l'intensité du bruit nous motive en réalité davantage », ajoutait Morgado.

En particulier, les interprétations du public de « Champs-Élysées » et « Allez les Bleus, les supporters sont là » ont été la bande son qui a conduit l’équipe de France à marquer son premier et unique but du match. Cela a permis aux foules de laisser éclater leur joie.

« Le soutien de nos fans nationaux apporte une pression, mais comme c’est une pression positive, c’est une bonne chose. Heureusement, nous aurons le même soutien pour le prochain match, que nous attendons avec impatience. »

Photo de Franco Arland/Getty Images

L'équipe de France affronte ce soir, le 2 septembre, l'équipe invaincue du Brésil dans la même arène, devant la tour Eiffel. Un lieu très important pour les joueurs.

« C'est très symbolique pour nous. Dès que nous avons su que nous allions jouer sur le Champ-de-Mars, à l'ombre de la tour Eiffel, nous avons immédiatement compris l'importance de jouer ici. »

« Ce sont les Jeux de Paris. Rien que de jouer ici nous procure tellement de fierté et de joie. Nous comprenons la responsabilité qui en découle », a conclu Mergado.