Frissons et collaboration sur la route des sommets

L’escalade poursuit son ascension : les participants s’apprêtent à souffler les spectateurs de Buenos Aires 2018 par leur rapidité, leur puissance et leur générosité.

Frissons et collaboration sur la route des sommets
(IOC)

L’Autrichienne Sandra Lettner, championne du monde junior 2017, l’affirme : l’une des caractéristiques de l’escalade risque d'étonner le public des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018. 

« Nous ne sommes pas des rivaux au sens traditionnel du terme : nous nous entraidons beaucoup. Nous inspectons le mur avant la finale et nous essayons différentes solutions ensemble. Nous n’hésitons pas à échanger entre nous, explique Lettner (17 ans) lorsqu’on l’interroge sur la période d’observation dont bénéficie les athlètes. C’est plutôt sympa. »

La nouvelle a de quoi surprendre, mais elle est pourtant vraie. Les hommes et les femmes qui vont s’affronter pour la médaille d’or n’hésitent pas à collaborer. 

« Je veux battre [Lettner], assure l’Italienne Laura Rogora, considérée comme la numéro un mondiale chez les juniors. Mais je ferai tout mon possible pour l’aider à arriver au sommet. »

Cet état d’esprit particulier n’est que l’un des ingrédients du succès de l’escalade. Accessible et riche en émotions, la discipline offre les mêmes chances aux hommes et aux femmes. La Fédération internationale d’escalade (IFSC) a organisé sa première compétition il y a onze ans. Aujourd’hui, la discipline fait ses débuts aux JOJ, avant d’intégrer le programme olympique à Tokyo, en 2020. 

En tout, 42 athlètes représentant 26 Comités Nationaux Olympiques (CNO) s’affronteront à Buenos Aires dans trois disciplines entre ce dimanche et le mercredi 10 octobre.

Les concurrents commenceront par se mesurer dans l’épreuve de vitesse. Deux par deux, les athlètes devront escalader un mur vertical de 15 mètres, côte à côte. Le vainqueur parcourra vraisemblablement la distance en moins de neuf secondes. Les performances évoquent souvent les exploits de Spider-Man, pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de voir ces champions en action.  « Dans cette épreuve, l’aspect technique est un peu moins important », confie Rogora (17 ans). 

Les visiteurs qui se rendront à l’Urban Park pourront notamment admirer les sœurs Kalucka (Pologne), Natalia et Aleksandra, qui comptent déjà parmi les meilleures spécialistes de la discipline. Aleksandra (16 ans) a terminé quatrième de la vitesse aux Championnats du Monde seniors d’Innsbruck (Autriche), en mai dernier. 

Il sera temps ensuite de passer au mur d’escalade. Rogora et les autres devront terminer quatre parcours sur un mur de 4,5m. L’athlète qui réalise le plus grand nombre de parcours en effectuant le moins d’essai sera déclaré vainqueur. 

« Le mur d’escalade fait davantage appel à l’explosivité et à la coordination », poursuit Rogora. Selon elle, le champion du monde junior 2018 et champion d’Europe Sam Avezou (17 ans) est l’un des grands spécialistes de l’épreuve. 

En qualifications comme en finale, la compétition s’achève sur le l’escalade de difficulté. Les concurrents ont six minutes pour monter le plus haut possible sur un mur de 15m. 

« C’est une métaphore de la vie, note la championne du monde 2014 et Athlète Modèle de Buenos Aires 2018 Charlotte Durif (FRA). Quand on se trouve confronté à une difficulté, il faut trouver le moyen d’avancer. Parfois, on est seul face au mur. » 

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