Francisco Fernandez Ochoa, le seul espagnol médaillé d’or aux Jeux d’hiver

Le 13 février 1972 sur le mont Teine à Sapporo, Francisco Fernandez Ochoa crée une belle surprise en remportant le slalom et devient le premier champion olympique espagnol aux Jeux d’hiver - et le seul à ce jour !

Francisco Fernandez Ochoa, le seul espagnol médaillé d’or aux Jeux d’hiver
(IOC)

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Francisco « Paquito » Fernandez Ochoa naît à Madrid le 25 février 1950, mais il grandit à Cercedilla dans la Sierra de Guadamarra (centre de la péninsule espagnole) au pied des pentes de la petite station de ski de Navacerrada. Il est l’aîné de huit enfants. Son père tient une auberge, puis dirige l’école de ski espagnole locale. C’est là qu’il fait ses gammes avec ses frères et sœurs, notamment Blanca, de treize ans sa cadette. Paquito s’essaie à toutes les disciplines du ski alpin, puis se spécialise en slalom. Il dispute ses premiers Jeux à 17 ans à Grenoble en 1968, participant à la descente, au géant et au slalom, et débute sur la Coupe du monde FIS l’année suivante. 

Une première manche canon à Sapporo

Lorsqu’il se présente au départ du slalom, au dernier jour des Jeux de Sapporo le 13 février 1972, Francisco Fernandez Ochoa ne compte encore aucune victoire sur le circuit international. Il n'est pas listé parmi les favoris de la course, mais il a déjà enregistré plusieurs « Top 10 » et fait partie de la première série. En haut du mont Teine pour la première manche, il porte le dossard n°2. Il se faufile avec agilité, précision, énergie et autorité entre les piquets serrés et créé une première surprise en signant le meilleur temps, reléguant le Français Jean-Noël Augert (champion du monde en titre) à 41 centièmes de seconde. L’Italien Gustavo Thöni, vainqueur du géant trois jours plus tôt, est 8e à 1.33, plus loin que son cousin Roland Thöni, 5e à 78 centièmes. 

La victoire historique

Gustavo Thöni, le meilleur skieur du moment (en 1972, il est déjà double vainqueur du classement général de la Coupe du monde) réagit en 2e manche. Sur ce second tracé, il se montre intouchable, postant un chrono de 53.59 qui l’installe en tête du classement. Il semble imbattable, et on ne donne pas cher des chances du skieur espagnol de 21 ans. Pourtant, Paquito réalise un deuxième parcours sans faute, ne concède que 32 centièmes au champion Italien, et l’emporte avec une marge conséquente de 1.1 secondes sous les clameurs du public, alors que Roland Thöni vient arracher le bronze à 1.3. Quelle victoire ! Paquito se sent comme El Cordobés, le fameux torero espagnol, et lance « c’est comme si un Japonais devenait roi des arènes ! » 

Tout l’or de l’Espagne aux Jeux d’hiver

En 1972, Francisco Fernandez Ochoa est le premier champion olympique espagnol depuis les Jeux d’été d’Amsterdam 1928, il ouvre le palmarès de son pays aux Jeux d’hiver, et en reste le seul médaillé d’or à ce jour. Il est le seul olympien à avoir été deux fois porte-drapeau la même année, lors de la cérémonie d’ouverture à Sapporo, puis quelque mois plus tard à Munich. Il se classe 9e du slalom des Jeux d’Innsbruck 1976 et continue la compétition jusqu’à ceux de Lake Placid 1980 où il prend la 5e place du combiné, enregistrant au total quatre podiums en Coupe du monde (dont une victoire à Zakopane en 1974) et 30 arrivées dans le « Top 10 ».

À partir du milieu des années 1980, la petite sœur de Paquito est une des meilleures slalomeuses du monde. En février 1992 aux Ménuires, lors des Jeux d’Albertville, Blanca Fernandez Ochoa remporte la médaille de bronze du slalom pour compléter le palmarès espagnol aux Jeux d’hiver. Il n’a pas évolué depuis lors. Héros national, Francisco Fernandez Ochoa s’éteint à 56 ans des suites d’une longue maladie, le 6 novembre 2006, deux semaines seulement après qu’une statue en bronze le représentant bras levés à Sapporo a été inaugurée dans sa ville de Cercedilla. 

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