À la ferme de Vaulerand, on se prépare à nourrir le monde aux JO de Paris 2024
Le soleil n’est pas encore présent, les températures ne sont pas celles auxquelles auront le droit les athlètes des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, mais en ce jeudi 18 avril, une immense fierté flotte au-dessus de la ferme de Vaulerand, à Villeron.
Olympics.com a visité cette exploitation de près de 480 hectares en présence de Tony Estanguet, président de Paris 2024, Laura Flessel-Colovic, championne olympique d’escrime et ex-ministre des sports et Alexandre Bompard, président-directeur général du Groupe Carrefour.
Pour nourrir près de 15 000 athlètes venus du monde entier, Paris 2024 et Carrefour vont s’appuyer sur des producteurs locaux tels que Lionel Plasmas, producteur de pommes de terre et propriétaire de la ferme de Vaulerand dans le Val-d’Oise, à quelques kilomètres de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle.
« C’est une occasion unique de participer aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 », estime Plasmas.
« Les pommes de terre pour les JO vont se retrouver dans le champ qui est juste derrière, c’est là-bas qu’on va les planter. Dix-huit tonnes sont prévues pour les Jeux Olympiques », a-t-il déclaré, fier de cette aventure olympique.
Mais comment délivrer près de 40 000 repas par jour de haute qualité ? Éléments de réponse dans ce reportage à la ferme de Vaulerand.
Tony Estanguet : « La gastronomie française va être mise à l'honneur pendant ces Jeux »
Au même titre que le sommeil et la santé mentale, l’alimentation joue un rôle primordial dans la performance d’un athlète.
Face au défi de la restauration lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Carrefour est devenu partenaire premium avec une ambition de livrer près de 600 tonnes de marchandises au village des athlètes.
« Le défi de la restauration pendant les Jeux, c'est un défi immense. On va servir 13 millions de repas pendant ces Jeux de Paris 2024. Au quotidien, c'est 15 000 athlètes qui vont être restaurés », a déclaré Tony Estanguet lors de sa visite à la ferme du Vaulerand.
Un défi qui met également en jeu une certaine réputation mondialement connue : la qualité de la gastronomie française !
« La gastronomie française va être mise à l'honneur pendant ces Jeux. Parce que bien manger en France, c'est important », confirme le président de Paris 2024, tout en continuant la visite de l’exploitation de Lionel Plasmas.
En plus de vouloir une alimentation de haute qualité, Paris 2024 souhaite mettre à l’honneur les producteurs locaux avec des produits frais à 80 % d’origine française et éviter d’être trop éloigné de Paris, pour réduire les émissions de carbone.
« On est fiers que ces athlètes du monde entier, 15 000 athlètes de plus de 200 pays, vont goûter ces produits français et locaux. C'est important pour nous », termine-t-il avant de rappeler que les Jeux Olympiques sont désormais à moins de 100 jours de débuter.
Laura Flessel-Colovic : « Le sportif a besoin de se retrouver dans un cocon »
Laura Flessel-Colovic écoute attentivement la présentation de nouveaux producteurs locaux sur les spécificités de la culture des différents légumes et herbes qui seront présents au village olympique et paralympique tels que les poireaux, le thym et de la coriandre.
La légende de l’escrime française a participé à cinq éditions des Jeux Olympiques, elle est donc très bien renseignée pour parler de l’importance du « self » au sein du village.
« Le sportif a besoin de se retrouver dans un cocon où il va se mettre dans une bulle pour se retrouver et exceller. À l'intérieur du village olympique, c'est un monde fabuleux. Il y a des inconnus, des jeunes champions, des professionnels. Mais en fait, ce qu'ils aiment, c'est se retrouver dans un endroit neutre. L'endroit neutre, c'est le self. »
Médaillée de bronze lors des Jeux Olympiques de Sydney en 2000, Laura Flessel-Colovic se rappelle une anecdote qu’elle a vécue… au self du village olympique en Australie.
« Au self, on se retrouve à avoir Roger Federer qui mange tranquillement, les sœurs Williams et Gustavo Kuerten qui paradaient avec le maillot de la sélection de football du Brésil et ses quatre étoiles. On parle ensemble et je lui dis que je suis Française et que je l'ai vu à Roland-Garros. Puis il me montre les quatre étoiles et je lui ai dit 'moi, je te montre les trois zéro' », confie-t-elle en évoquant la finale de la Coupe du monde de football 1998, remportée par la France après une victoire 3-0 contre le Brésil en finale.
« On est resté 15 à 20 minutes à parler alors qu'on ne se connaissait pas. Ça, c'est le sport. Ça, c'est le village. Et c'était dans le self. »
Mais pour la double championne olympique, l’alimentation ne doit pas être seulement considérée pour la performance mais également pour le bien-être de l’athlète.
« L’alimentation au village olympique, ça rappelle aussi culturellement des moments plaisants qui vont contrebalancer la pression de la performance. »
Quelques chiffres sur l’alimentation au village olympique et paralympique
- 15 000 athlètes à nourrir
- Jusqu’à 40 000 repas par jour
- Plus de 600 tonnes de marchandises livrées par Carrefour
- 80 % de produits d’origine française
- 30 % de produits bio ou en conversion
- 100 % des régions françaises représentées