Coupe du monde d’escalade de Chamonix : Capucine Viglione, grimper vite pour garder le cap

Par Nicolas Kohlhuber
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Capucine Viglione avait terminé au pied du podiums des World Games 2022
Photo de Daniel Gajda/IFSC

Capucine Viglione se présente avec le statut de championne de France d’escalade de vitesse à la Coupe du monde de Chamonix. Grimpeuse depuis toujours, elle a découvert cette spécialité par hasard après un déménagement et cela lui a permis de surmonter le mal du pays.

Capucine Viglione pointe au 11e rang du classement mondial avant la Coupe du monde d'escalade de vitesse de Chamonix, du 7 au 9 juillet.

Si elle n'a que 20 ans, la voir aussi haut dans la hiérarchie planétaire n'a plus rien d'une surprise. Depuis presque cinq ans, elle est sortie des qualifications à chacune de ses apparitions sur la scène internationale.

Un doublé Championnats d'Europe jeunes - Championnats du monde jeunes en 2021, les demi-finales des World Games ou une victoire à la Coupe d'Europe de Laval en 2022 sont venus sublimer cette régularité.

Et ce n'était que le début. Le printemps 2023 a prouvé que la Française était prête à entrer dans une nouvelle dimension quand elle est devenue championne de France pour la première fois de sa carrière. Certains peuvent y voir un aboutissement mais pour elle, il s'agit plutôt d'une étape.

« Je suis très contente d’avoir commencé la saison 2023 avec un titre de championne de France. Je l’avais gagné trois fois en jeunes mais jamais en seniors, ça fait plaisir de commencer une saison comme ça même si ce n’est pas l’objectif. Je me concentre sur la suite : gagner ma sélection pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 », a-t-elle expliqué fin mars dans une interview exclusive avec Olympics.com.

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Capucine Viglione a découvert l'escalade de vitesse par hasard

Un quota pour les Jeux de Paris 2024 peut offrir à Capucine Viglione l'opportunité d'entrer dans l'histoire car désormais, l'escalade de vitesse sera une épreuve à part entières lors des prochains JO. À Tokyo 2020, elle faisait partie d'une épreuve combinée (difficulté, vitesse et bloc).

Et dire que si cette opportunité inédite se présente à elle, c'est une conséquence d'un heureux hasard...

À ses débuts, la grimpeuse originaire de Marseille ne connaissait pas la vitesse. Elle a commencé l'escalade très jeune pour faire comme son grand frère.

Le bloc, la difficulté et les falaises des calanques étaient ses premiers terrains de jeu jusqu'en 2015. Tout a changé cette année-là avec un déménagement en région parisienne qui a bouleversé sa vie et fait évoluer sa pratique de l'escalade.

« Avant je ne connaissais rien à la vitesse, je ne savais pas comment ça fonctionnait. J’ai cherché un nouveau club et sur leur site il y avait un onglet “groupe vitesse compétition”. Je me suis retrouvée dans ce groupe sans savoir ce que c’était, j’ai découvert ça par hasard et maintenant c’est l’amour fou. »

Elle a immédiatement apprécié cette nouvelle discipline, même si son niveau n'a d'abord pas été suffisant pour le groupe compétition. 

« J’ai passé plusieurs mois à m’entraîner seule pour progresser et intégrer le groupe compétition. Je trouve ça génial de vouloir toujours aller plus vite, se battre contre le chronomètre et contre soi-même », se rappelle celle qui analysait alors la méthode des meilleurs grimpeurs en vidéo.

Ses progrès ont été aussi rapides que ses ascensions du mur de 15 m. Dès sa première année jeunes, elle a intégré l'équipe de France et goûté à l'ambiance particulière de ses premières compétitions internationales.

« C’est la première fois que je me sentais aussi bien avec des gens que je connaissais aussi peu. »

Une ambiance si chaleureuse, c'est exactement ce dont elle avait besoin...

« Une bouffée d’air dans ce nouvel environnement »

Quitter la côte méditerranéenne pour la capitale à 13 ans a été compliquée pour Capucine Viglione. Ce déménagement a été synonyme de nouvelle vie dans un nouveau cadre mais heureusement pour elle, son sport a toujours été le même.

La pratique de l'escalade lui a été d'une grande aide en faisant le lien entre son enfance et son adolescence, entre Marseille et la région parisienne.

« Le déménagement n’a pas été facile. J’étais jeune, je laissais tous les copains. Je me suis beaucoup raccrochée à l’escalade dans ce changement de vie. Ça a été une bouffée d’air dans ce nouvel environnement que je ne connaissais pas. Pratiquer mon sport à haut niveau m’a fait du bien », explique celle qui vivait un véritable tournant de sa vie avec ses premières compétitions nationales.

Le sport lui a offert le collectif dont elle avait besoin pour s'épanouir et considère aujourd'hui l'équipe de France comme une famille.

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