Coupe du monde de BMX Racing à Bogota : Pourquoi l’équipe de France est-elle si forte ?
L’équipe de France aborde la deuxième moitié de la Coupe du monde de BMX Racing avec des ambitions élevées. À la mi-saison, trois des quatre premiers du classement hommes sont Français. Sylvain André a notamment terminé les trois premières courses de l’année sur le podium et peut espérer un deuxième sacre dans cette épreuve. Découvrez pourquoi le collectif tricolore est si fort.
En 2022, l’équipe de France de BMX Racing hommes est inarrêtable.
Les Bleus ont remporté trois des quatre premières étapes de Coupe du monde, avec notamment Sylvain André et Jérémy Rencurel qui ont réalisé deux doublés. Ils occupent les deux premières places du classement de la compétition à la mi-saison. Derrière eux, Romain Mayet (4e), Romain Mahieu (8e), Arthur Pillard (11e) et Eddy Clerte (14e) sont installés dans le top 15 planétaire. Aucun autre pays n’est aussi bien représenté dans le haut du classement de la Coupe du monde de BMX Racing.
Cette densité en dit long sur les qualités d’un collectif tricolore où les places valent cher.
« Aujourd'hui, rien que pour rentrer en équipe de France, il faut être de manière régulière en finale de Coupe du monde. C'est un seuil minimum très élevé et dur à atteindre. Celui qui gagne sa place, il n'y a pas de débat à avoir, c'est qu'il a performé et c'est cool », a expliqué Sylvain André à Olympics.com.
Le champion du monde 2018 n’a pas tort. Pour la reprise à Bogota ce samedi 24 septembre, où les points compteront pour le classement olympique, qualificatif pour les Jeux de Paris 2024, le seul Français sélectionné qui n’a pas encore fait une finale en Coupe du monde cette saison est Joris Daudet. Il avait fait l’impasse sur le début de saison et reste sur une médaille de bronze aux Championnats du monde.
Joris Daudet et Sylvain André totalisent huit médailles lors des six derniers championnats du monde dont deux en or. Et ce ne sont pas les seules à avoir brillé dans les grands championnats. Trois Français étaient en finale des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021, quatre aux Championnats du monde 2022, et même cinq aux Championnats d’Europe 2022.
Cette omniprésence est un vrai atout pour le collectif tricolore à en croire Sylvain André.
« On s'entraîne avec des pointures, on juge notre niveau quand même d'une très bonne façon. Ça, c'est vraiment le gros point positif. On a besoin de personne pour s'entraîner finalement. Quand on fait un stage en équipe de France, si on est huit sur la grille, chacun a déjà fait quasiment une finale Coupe du monde, voire un podium. C'est quand même assez fou. »
Julien Sastre, le coach principal de l'équipe de France de BMX Racing, confirme que cette densité est un véritable atout pour atteindre les sommets et y rester.
« Se tirer la bourre régulièrement avec des top pilotes mondiaux à l’entraînement fait progresser tout le monde. C’est un cercle vertueux. »
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Les Français visent les sommets en Coupe du monde, mais ils s’entendent bien
Les Bleus se battent pour les mêmes places et ont le même objectif : la victoire. Malgré cette concurrence, le collectif s’entend bien. Pour Sylvain André, c’est l'une des raisons de la réussite tricolore.
« L'ambiance est bonne dans le groupe. C'est un groupe qui a de l'âge, il a rarement évolué parce qu'on a tous performé. Le groupe vit bien et c'est une des clés du succès. Quand on part en équipe de France, on est content. Le climat dans lequel on est joue sur la performance », a expliqué celui qui a déjà passé plus d’une décennie au sein de l’équipe nationale.
Malgré son expérience, il refuse le statut de leader. Pour lui, il n’y en a pas, l’équipe de France est « un groupe où chacun a son mot à dire. »
Celui qui avait été réserviste aux Jeux Olympiques de Londres 2012 et Rio 2016 a quand même le vécu suffisant pour donner un début d’explication à la domination française. S’il salue le développement des jeunes au Pôle France et sur la piste de Saint-Quentin en Yvelines, Sylvain André reconnaît l’importance de certains pionniers.
« Je pense que des individualités ont performé et ont progressé pour installer un cercle vertueux. Maintenant, les très bonnes performances ne paraissent plus aussi irréalisables qu'avant. À mon avis, il y en avait très peu qui atteignaient ce niveau-là, donc ça nous parlait un peu moins. C'est peut-être quelque chose qui aide. »
Pour Julien Sastre, ces résultats sont la récompense d'une stratégie qui tire le meilleur d'un vivier plus important qu'ailleurs.
« Déjà, à la base, il y a tout un travail au niveau de la fédération et des clubs qui font qu’il y a un nombre de licenciés en France qui est un des plus élevés, si ce n’est le plus élevé au monde. Ensuite, il y a tout le travail réalisé en équipe de France, notamment avec le programme olympique, avec un accompagnement très individualisé et très singulier de chaque pilote, mais aussi un travail sur le groupe. »
Cette stratégie permet la multiplication des performances françaises. Et alors que l’équipe de France n’a pas encore gagné un titre aux Jeux Olympiques en BMX Racing, Paris 2024 pourrait être l’occasion d’y arriver.
Les Bleus sont de plus en plus nombreux à y prétendre. Et la relève semble déjà assurée tant l’équipe de France domine la Coupe du monde U23. Au total, 10 des 12 médailles décernées dans cette compétition depuis le début de la saison sont revenues aux Tricolores.
Comme une preuve que la seule équipe qui performe mieux que la France en Coupe du monde de BMX Racing et l’équipe de France U23.
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