En Corse, les joyaux naturels et la passion du sport sublimés

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Photo de Paris 2024 / Fanny Hamard / SIPA

En 1992, la Flamme Olympique avait déjà foulé le sol corse dans le cadre des Jeux Olympiques d’hiver à Albertville. Trente-deux ans plus tard, elle était de retour ce mardi, mettant en lumière les beautés naturelles de l’île. La Flamme Olympique a également valorisé l’attrait des Corses pour la pratique du sport et notamment du ballon rond, à l’image du relais collectif organisé par la Fédération française de football à Bastia. Au total, près de 120 porteurs de la Flamme se sont relayés dont la judokate Priscilla Gneto qui a allumé le chaudron dans la soirée.

Décidément, pour le début de son parcours, la Flamme Olympique cultive une proximité forte avec la Méditerranée. Après l’avoir traversée depuis la Grèce à bord du Belem puis longé la côte à Marseille, dans le Var, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône puis à Sète et Montpellier, elle a retrouvé ce mardi les rivages de l’île de beauté.

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Les sites naturels iconiques de la Corse mis en lumière

L’occasion était belle pour offrir des images à couper le souffle. Au gré du Relais et au fil de la journée, le parcours a été l’occasion de sublimer les paysages iconiques de la Haute-Corse et de la Corse du Sud. Premier des sites traversés en début de matinée, la Pointe de la Parata, espace naturel d’exception tourné vers la mer. La Flamme a aussi pris la route de Bavella, emprunté un sentier du GR20 puis a découvert quelques-unes des plus belles plages de l’Ile-Rousse.

Elle s’est faufilée dans les artères de Corte et dans quelques-uns des plus beaux villages de l’île dont Campana, Piedicroce ou encore la station balnéaire de Porto-Vecchio, connue pour ses eaux cristallines. Afin de contribuer à ce qu’un maximum de personnes parviennent à approcher la Flamme Olympique, trois convois ont été organisés et répartis sur l’ensemble du territoire.

La passion corse du football mis à l’honneur

Un moment d’émotion et de recueillement a marqué le passage de la Flamme olympique au Stade Armand-Cesari, lieu de résidence du Sporting Club de Bastia. C’est dans cette enceinte que 19 personnes avaient trouvé la mort le 5 mai 1992, tandis que 2 300 autres avaient été blessées lors de l’effondrement de la tribune sud, un drame qui a marqué l’histoire du club.

Le Relais de la Flamme a souhaité rendre hommage aux victimes, Josepha Guidicelli, présidente du collectif des victimes de la catastrophe de Furiani, était la première à porter la Flamme dans le Stade, avant un moment de recueillement devant le mémorial qui rend hommage aux victimes.

La séquence a été suivie par un Relais Collectif de football, organisé par la Fédération Française de Football il était composé de 24 passionnés emmenés par Charles Orlanducci, ancien capitaine emblématique du Sporting Club de Bastia et ancien international français. Toutes les pratiques de la discipline étaient représentées par des joueurs et joueuses de foot qui ont défilé devant plusieurs centaines d'enfants réunis à l'intérieur du stade.

Les quelques 120 Porteurs de Flamme individuels comptaient de nombreuses personnes impliquées au quotidien dans le développement du sport sur l’Île. Parmi eux, l’entraîneuse de natation artistique Lena Bardiot-Patroni dont la grand-mère a participé aux Jeux de Grenoble (1968) et la mère avait allumé la vasque à Corte à l'occasion du Relais organisé pour les Jeux d’Albertville (1992).

Il y avait aussi Nicole Filippi qui s’investit à 81 ans pour encourager la pratique de l’athlétisme, Olivier Oggiano qui contribue au sport pour tous, ou encore le triathlète Nicolas Wallon. Comme ce dernier, un autre passionné de nature, Joseph Acquaviva, berger comblé, faisait partie des relayeurs.

Chez les porteurs de Flamme, à noter la présence remarquée de Patrick Fiori, originaire de l’Île qui a chanté Mama Corsica lors de l’Eurovision de 1993. Mathieu Lehanneur, designer de la Torche et des chaudrons des Jeux Olympiques de Paris 2024, a également participer à l’étape Corse. Un honneur pour celui qui a imaginé les lignes de la Torche, de participer au convoi du feu sacré d’Olympie.

A Bastia, la Flamme a rendu hommage à Philousports, personnalité bien connue du monde sportif pour ses commentaires sur les réseaux sociaux. Ce natif de l’île, amoureux du sport, est décédé en 2021, des suites de sa myopathie. Porter la Flamme était un de ses rêves, il s’était fait tatouer les agitos sur l’avant-bras. C'est sa nièce entourée de sa famille de cœur qui a porté la Flamme.

Priscilla Gneto a enflammé le chaudron

En parallèle, de nombreuses animations ont été proposées tout au long de la journée. Des Olympiades sportives étaient ainsi organisées toute la matinée à Porto-Vecchio, un boulodrome, des ateliers de BMX et de tennis de table étaient organisées à Bastia. C’est d’ailleurs là qu'était installé le site de célébrations situé en cœur de ville sur la place Saint-Nicolas. Des ateliers dédiés au roller, au break dance et aux sports de combat étaient proposés et ouverts à tous.

À l’issue des festivités et du spectacle qui s’y sont tenus, le public a alors découvert la judokate Priscilla Gneto, dernière relayeuse. Elle qui a grandi à Porto-Vecchio évolue au plus haut niveau depuis plus de dix ans, à l’image de sa médaille de bronze obtenue aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. En enflammant le chaudron, Priscilla a conclu cette journée en beauté.

Demain, la Flamme Olympique retrouvera la métropole pour se rendre dans les Pyrénées- Orientales. Du Pic de Canigou aux rivages de Collioure, de Prades à Perpignan, elle poursuivra ainsi son voyage au plus grand bonheur du public sur les bords de route.