Cristian Ribera incarne l’espoir d’une première médaille brésilienne aux Jeux Paralympiques d’hiver
Le para fondeur Cristian Ribera a remporté une médaille d’argent aux Championnats du monde en janvier dernier. Maintenant, il espère écrire une nouvelle page de l’histoire du sport brésilien aux Jeux Paralympiques d’hiver de Beijing 2022. Son plus grand atout ? La résilience de sa famille.
Puissance émergente aux Jeux Paralympiques, le Brésil va tenter de connaître le même succès lors à Beijing 2022.
Même si gagner une médaille dans les sports d’hiver semble compliqué pour un pays sud-américain, les chances brésiliennes sont plus élevées que jamais grâce au paralympien Cristian Westemaier Ribera.
Le para fondeur a remporté une médaille d’argent dans l’épreuve de sprint aux Championnats du monde handisport de sports de neige à Lillehammer en janvier 2022. C’était la première fois qu’un athlète brésilien terminait dans le top 3 d’un Championnat du monde dans un sport d’hiver.
« J’espérais me qualifier pour la finale, mais je n’imaginais pas terminer à la deuxième place. Le niveau était tellement élevé », a avoué Ribera à Olympics.com. Le Brésilien avait dominé la course de qualification.
Avant de gagner la médaille d’argent, Cristian Ribera a analysé des vidéos des précédentes courses durant lesquelles il a terminé dans le top 8 à Lillehammer.
« J’ai pu voir que j’étais vraiment rapide et ça m’a donné beaucoup de confiance pour le sprint » a expliqué Ribera. Le para fondeur avait déjà gagné une course en Coupe d’Europe cette saison et avait terminé à la sixième place du 15 km à PyeongChang 2018.
Depuis les Championnats du monde, Cristian Ribera s’entraîne en Italie avec le reste de l’équipe brésilienne.
« Nous arrivons à Pékin avec des ambitions élevées. Je ne sais pas si on peut parler de médaille car la concurrence sera rude, comme aux Championnats du monde, mais n'importe quelle médaille sera une réussite. »
« Avez-vous la foi ? »
Cristian Ribera et sa famille sont originaires de Rondônia, un état du nord du Brésil à la frontière avec la Bolivie qui fait partie de l’Amazonie. Mais c’est à l’autre bout du pays que son destin l’attendait.
« Dès ma naissance, les médecins ont découvert que je souffrais d’une maladie qui s’appelle l'arthrogrypose congénitale multiple. Ils ont dit à ma mère : "Vous avez la foi ? Parce que vous allez devoir commencer à prier, votre enfant a maximum deux heures à vivre." C’était un choc pour elle. »
Cristian Ribera a survécu, mais sa vie était toujours en danger sans les soins appropriés qui n’étaient possibles qu’à São Paulo, dans le sud-est du Brésil.
Sa mère, Solange Ribera, a pris la décision difficile de laisser ses autres enfants et son mari pour emmener son bébé de trois mois dans un voyage de 3 000 km. La distance entre Rondônia et São Paulo est équivalente à celle entre Lisbonne et Budapest.
Ils se sont installés dans la maison des parents à Jundiai, une ville à une heure de route de São Paulo. « On a fait le trajet entre les deux villes presque tous les jours parce que j’avais besoin de subir des opérations chirurgicales et suivre un traitement qui était là-bas. C’était très difficile », s’est rappelé Ribera. Quelques années plus tard, le reste de la famille a été en mesure de les rejoindre.
À ce jour, Ribera a été opéré à 21 reprises.
Une famille unie par la neige
Grâce à ces soins, Ribera a pu découvrir le sport. Plusieurs sports même comme l’athlétisme, la natation, le tennis fauteuil, la boccia et même la capoeira, un art martial brésilien.
Cristian Ribera voulait déjà devenir un athlète à 13 ans quand la Fédération brésilienne des sports de neige a fait une présentation du roller ski à Jundiai en 2015.
« Personne ne connaissait ce sport. Je suis quelqu’un de curieux alors je suis allé à cette présentation et j’ai vraiment aimé », a-t-il expliqué au sujet de cette discipline utilisée par les fondeurs pour s’entraîner durant l’été.
Dès la fin de l’année suivante, le Brésilien a vu la neige pour la première fois de sa vie. C’était en 2016 en Suède et il a commencé à rêver d’une participation aux Jeux Paralympiques d’hiver pour y représenter son pays. Deux ans plus tard, il était un des six meilleurs skieurs dans sa catégorie sur le 15 km à PyeongChang 2018.
Cristian n’est pas le seul membre de sa famille à être tombé amoureux du ski de fond. Sa petite sœur Eduarda, 17 ans, a participé aux Jeux Olympiques d’hiver de Beijing 2022 en sprint individuel, 10 km classique et sprint par équipes.
Quand Olympics.com a interviewé Ribera à la fin du mois de janvier, il ne savait pas encore que celle qu’il surnomme Duda allait remplacer Bruna Moura qui a été victime d’un accident de la route quelques jours avant la cérémonie d’ouverture de Beijing 2022.
« Elle a presque réussi à se qualifier et la prochaine fois, c’est une certitude qu’elle sera là », disait à ce moment-là son grand frère. Quelques jours plus tard, la famille apprenais qu’Eduarda partait pour Pékin.
Sur Instagram juste après ses débuts, Cristian a apporté son soutien à sa sœur. « Te voir grandir et évoluer est et sera toujours une de mes plus grandes joies. »
Cristian Ribera participe à trois épreuves dans la catégorie assis aux Jeux Paralympiques d’hiver de Beijing 2022. S'il a terminé 14e sur le 18 km, il vise le podium en 10 km et dans le sprint. La délégation brésilienne est composée de six athlètes à Pékin, cinq en para ski de fond et un en para snowboard.