Cheick Cissé : « On peut développer un pays par le sport » 

Premier champion olympique de l’histoire de la Côte d’Ivoire, le taekwondoïste Cheick Cissé a pour ambition de conserver son titre à Tokyo 2020, afin d'inspirer les jeunes et promouvoir les talents africains.

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(2016 Getty Images / Dean Mouhtaropoulos)

« À Tokyo, je vais tout donner ». Le message est fort. En remportant la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Rio 2016 en taekwondo (-80 kg), Cheick Cissé est devenu le premier champion olympique de son pays, la Côte d’Ivoire.

Actuellement classé au troisième rang mondial, l’athlète de 27 ans espère conserver son titre à Tokyo pour faire rayonner son pays et son continent. Une interview source d’espoir et d’inspiration, qui montre à quel point les Jeux Olympiques dépassent le cadre du sport.

Après votre titre olympique, vous avez inspiré toute une génération. Qu’est-ce que cela vous fait d’être un héros en Afrique ?

Je suis très fier de moi. J’ai commencé le taekwondo sans pression et maintenant, des enfants veulent aussi être des champions, comme moi. C'est une source d’inspiration de voir ces jeunes qui rêvent d’être comme moi, mais aussi de suivre des exemples comme Didier Drogba ou Ruth Gbagbi (ndlr: taekwondoïste ivoirienne, médaillée de bronze à Rio 2016 chez les femmes en –67 kg).

Qu’est-ce qui vous motive encore à vous entraîner ?

Ma source de motivation est de pouvoir parler de l’Afrique différemment. Je veux montrer que l’Afrique a des talents, de la richesse. On peut développer un pays par le sport, c’est ce qui me motive aujourd’hui.

Qu’est-ce que représente le taekwondo pour vous ?

C’est ma vie, mon éducation, ma famille.

On peut développer un pays par le sport,
c’est ma motivation aujourd’hui.

Après Rio, vous avez changé de cadre de vie pour Majorque. Comment le changement s’est-il fait ?

Avec Ruth Gbagbi, notre objectif après Rio était d’aller à Tokyo. On ne voulait pas être distrait, pour pouvoir maintenir notre niveau. À Majorque, il y a un très beau cadre, un très bon coach, de très bons sparring-partners. C’est une nouvelle famille, cela se passe très bien.

Vous avez récemment connu des blessures, comment avez-vous su vous relever ?

Dans le sport de haut niveau, il y a des hauts et des bas. Il n’y a pas uniquement l’entraînement. Il y a un encadrement physique, psychologique, technique, ces personnes qui sont là pour nous motiver quand on est découragé ou blessé. Par exemple, le coach Ramos est toujours là pour nous. Il est comme un père. Je ne fais pas attention aux éléments négatifs. Mon objectif principal est d’aller à Tokyo et représenter une fois de plus mon pays et l’Afrique. Même s’il y a des blessures, je ne baisse pas les bras tant que je ne suis pas arrivé à mon objectif, Tokyo. Avec un tel objectif, tu te relèves après une blessure. C’est ce qui fait le sport. On continue d’écrire l’histoire.

Comment vous sentez-vous face au racisme dans le sport ?

Le sport peut apporter tellement de choses, je trouve ça désolant que le racisme y existe. Le sport, ça réunit. Quand on voit ce que le sport peut procurer dans la vie des gens, c’est triste d'y voir des actes racistes. J’aimerais que les gens comprennent ça.

Comment réagirez-vous si vous faites face à ce genre d’actes ?

Si tu prêtes attention à ce genre de choses, tu te frustres. Et la frustration te fait sur-réagir. Donc je ne réagirais pas dans une telle situation. On est en compétition, on est là pour faire notre travail.

Cheick Cissé entrera en lice ce lundi 26 juillet face au Marocain Achraf Mahboubi.

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Par Olympic Channel.

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