JO de Paris 2024 : Dans les coulisses de la transformation du Château de Versailles en un site olympique époustouflant

Par Céline Penicaud
6 min|
Château de Versailles
Photo de Château de Versailles / T. Garnier

C’est un lieu majestueux et emblématique qui se transforme en site olympique pour les JO de Paris 2024.

Le Château de Versailles servira de décor pour les épreuves de sports équestres (saut d’obstacles, dressage et concours complet) et le pentathlon moderne du 27 juillet au 11 août, puis les épreuves de para-équitation du 3 au 7 septembre.

« Je pense que Versailles sera une vitrine qui va allier la culture, le patrimoine, l’accueil, le chic à la française », exprime Anne Murac, responsable du cluster Ile-de-France pour Paris 2024. « Nous espérons que les spectateurs auront une expérience pour comprendre et découvrir l’ADN de la France. »

Avant ce moment qui s'annonce unique dans l'histoire des JO, découvrez les coulisses de l’aménagement du site olympique dans ce haut lieu du patrimoine mondial, inscrit à l’UNESCO depuis 1979.

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Des travaux exigeants de deux ans dans un site protégé

Site exceptionnel de plus de 800 hectares, le domaine de Versailles fait la part belle à la nature avec ses grands jardins, son parc boisé et ses plus de 350 000 arbres.

Il s'impose comme un haut lieu du patrimoine français et mondial. De telles caractéristiques obligent les prestataires des travaux à respecter de nombreuses règles, afin d’assurer la protection et l’intégrité du site, d'un point de vue autant architectural que végétal et environnemental.

« Avant de faire quoi que ce soit, comme nous sommes dans un site protégé, nous répondons à des études et des instructions obligatoires car nous ne pouvons pas faire n’importe quoi dans ce site historique », explique Anne Murac.

« Donc nous avons suivi l’ensemble des phases obligatoires, notamment architecturales, pyrotechniques, archéologiques, pour s’assurer qu’il n’y avait pas quelque chose d’extraordinaire sous nos pieds que nous pourrions détériorer », précise-t-elle.

Débutés au début de l'année 2022, les travaux du site olympique prévoient des aménagements temporaires, qui seront démontés à l'issue des Jeux Olympiques et Paralympiques, pour que le site soit restitué dans son état historique.

Les infrastructures comprennent notamment une carrière avec des tribunes d'une capacité de 16 000 places sur le site de l’Étoile royale, ainsi que des obstacles et des pistes sportives pour le cross-country aux abords du Grand Canal.

Malgré une météo capricieuse cet hiver, qui a un temps retardé l'avancement des travaux, la construction du site olympique devrait s'achever le 1er juillet. « Nous sommes dans les temps pour livrer le site au bon moment », assure Anne Murac.

Projection du site de l'Etoile royale pour les épreuves équestres des JO.

Photo de Paris 2024

Des tribunes pour accueillir plus de 16 000 spectateurs à l’Étoile royale

C'est sûrement l'installation qui fera le plus rêver les spectateurs. Au bout du domaine, face au Grand Canal et avec le Château de Versailles en arrière-plan, une carrière regroupant trois tribunes prend peu à peu forme au niveau du site de l’Étoile royale.

C'est ici que se dérouleront les épreuves de saut d'obstacles, de dressage et le concours complet, ainsi que le pentathlon moderne. En tout, plus de 250 chevaux, 200 cavaliers, et 144 pentathlètes (72 femmes et 72 hommes) pourront évoluer sur ce terrain d'exception devant 16 300 spectateurs.

Une installation qui nécessite de nombreux travaux, comme l'explique Anne Murac. « Nous avons travaillé d'abord les sols, parce qu'ils n'étaient pas plats, et qu'il faut que les équidés puissent sauter sur une carrière plane », précise-t-elle. « Nous avons fait un gros travail de remise à niveau des sols pour nous permettre ensuite d'installer les systèmes de drainage, car cette carrière va réceptionner l'eau de pluie et s'auto-régénérer ».

« Il fallait parfaitement intégrer ces gradins au paysage sans que ce ne soit trop moche », poursuit la responsable du site pour Paris 2024. « Par exemple, les gradins sont un peu en escaliers parce qu'on voulait respecter la hauteur des arbres et que la perspective soit garantie depuis le Château ».

Redonner un coup de projecteur à cette partie éloignée du domaine de Versailles permet également de faire un clin d'œil à l'Histoire. L’Étoile royale a été dessinée par André Le Nôtre à l'époque de Louis XIV et c'est elle qui a inspiré la mondialement connue Place de l'Étoile en plein cœur de Paris, au niveau de l'Arc de Triomphe. Cette dernière reprend exactement les mêmes dimensions que celle de Versailles.

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La piste d'entraînement du Chateau de Versailles pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Photo de Céline Penicaud

Le cross-country aux abords du Grand Canal

À mi-distance entre l’Étoile royale et le Château de Versailles, nous arrivons à la Ménagerie, qui est elle aussi toujours en travaux. Le cross-country, épreuve du concours complet, s'y déroulera le 28 juillet dans une ambiance qui s'annonce aussi exceptionnelle que le lieu.

Pas moins de 40 000 spectateurs sont attendus sur l'ensemble du parcours, qui s'étend sur 5,3 km. Au niveau de la Ménagerie, les chevaux vont traverser la fontaine qui sera mise en eau.

Cette fontaine déjà existante est donc progressivement transformée en « gué », c'est-à-dire que les chevaux vont sauter dedans, passer les obstacles qui s'y trouveront, puis en ressortir, et continuer leur parcours. « Ça s'annonce exceptionnel et spectaculaire », se réjouit par avance Anne Murac.

Au-delà de l'aspect purement sportif, le réaménagement de la Ménagerie et l'accueil des Jeux Olympiques permet au Château de Versailles de se renouveler.

« Le Château de Versailles a aussi profité des Jeux pour accélérer la rénovation de certains espaces, comme la Ménagerie. Ils en ont profité pour rénover la grille de l’Etoile royale », détaille Lorick Joseph, event manager du site du Château de Versailles pour Paris 2024.

« On a donné un second souffle à cette partie du parc, qui était moins visitée que les jardins ou le début du parc, ça c’est l’héritage », poursuit-il.

La Ménagerie en construction avant l'accueil des épreuves olympiques au Château de Versailles.

Photo de Céline Penicaud

Des espaces d'entraînement, des écuries et une clinique vétérinaire en construction

Enfin, à quelques mètres de la Ménagerie se trouve la dernière partie en rénovation du domaine. Sur une longue allée bordée d'arbres se prépare notamment la zone d'entraînement.

Les chevaux pourront cavaler à l'abri du soleil, bien protégés par les arbres, pour se préparer à la compétition.

« Pendant les Jeux, ce lieu sera le cœur du réacteur avec tous les espaces de sport », dépeint Lorick Joseph. « Donc on a cette magnifique piste de galop, et à côté on va venir installer l'ensemble des écuries, les boxes anti-dopage et la clinique vétérinaire. Ce sera une zone confidentielle et privilégiée pour accueillir l'ensemble des chevaux et des cavaliers ».

En tout, ce seront 220 boxes qui seront installés dans les écuries sur 600 m de long. « Les athlètes auront aussi des endroits comme des douches et des espaces de repos », ajoute Anne Murac.

Rendez-vous dès le 27 juillet et le début des épreuves de sports équestres pour découvrir le site olympique du Château de Versailles sous un nouveau jour.

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