Escalade sportive : pourquoi l’équipe de France est si performante ?
L’équipe de France peut avoir des ambitions élevées sur la route des JO de Paris 2024. Avec des jeunes talents comme Mejdi Schalck ou Oriane Bertone qui tirent le collectif tricolore vers le haut, rien ne semble lui résister.
Les grimpeurs français ont été omniprésents sur les podiums internationaux en 2023.
En Coupe du monde ou aux Championnats du monde à Berne, ils ont multiplié les exploits pour collectionner les médailles
Les Bleus ont pu compter sur Oriane Bertone ou Mejdi Schalck pour briller, mais réduire l’équipe de France à ses deux prodiges serait une grave erreur car sa véritable force réside dans son collectif. Une demi-douzaine d'autres grimpeurs tricolores sont montés sur un podium au plus haut niveau et c’est tout sauf un hasard.
« On a beaucoup d'athlètes très très forts et donc on se tire tous vers le haut, c'est génial », explique Oriane Bertone à Olympics.com.
Au moment d’expliquer les bons résultats des grimpeurs français sur la scène internationale, l’émulation est un mot qui revient souvent dans les explications des principaux intéressés. La présence de locomotives entraîne tout le reste de l’équipe dans son sillage. Lors des regroupements au Pôle France à Voiron ou en compétition, il s’agit d’un véritable atout comme l’explique Romain Desgranges, entraîneur national.
« À l’entraînement, on sait qu’on a les meilleurs mondiaux dans notre équipe donc ça donne des références et le bon tempo au reste de l’équipe. »
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En équipe de France d’escalade sportive, les succès des uns font le bonheur des autres
Avoir des bons éléments ne suffit pourtant pas à obtenir des résultats. Il faut savoir les faire cohabiter. Cela n’est visiblement pas un problème vu l’ambiance qui règne dans le groupe France. La joie de se retrouver et de se challenger animait le stage du début de saison à Voiron.
Les athlètes s’amusaient et se lançaient des défis dans la salle d’échauffement avant de s’attaquer avec sérieux au bloc dans une simulation de compétition. Dès qu’une prise spectaculaire était réussie par l’un d’entre eux, ses coéquipiers étaient aussi impressionnés qu’inspirés et tentaient de l’imiter dans la bonne humeur. Des blagues fusaient entre deux conseils, à moins que cela soit l’inverse. Qu’importe, l’essentiel était de prendre du plaisir tout en trouvant une voie jusqu’au sommet du mur.
Plusieurs générations étaient représentées ce jour-là. Elles cohabitent au quotidien avec la création de liens forts entre les athlètes. Fanny Gibert gagnait déjà des médailles en Coupe du monde quand certains de ses coéquipiers n’avaient pas encore dix ans. Désormais, le plaisir est toujours là quand elle les voit monter sur les podiums où elle avait pris ses habitudes, il y a presque une décennie.
« Le mélange de générations se fait assez naturellement. On a plein de choses à s'apprendre les uns les autres qui n'ont rien à voir avec l'âge. C'est de la fierté de voir des coéquipiers monter sur les podiums. On est content pour eux parce qu'on est proche d’eux à l’entraînement, on voit ce qu'ils traversent, les coups durs, ce qu'ils arrivent à mettre en place et c'est vraiment cool », explique celle qui fait partie des Tricolores les plus expérimentés.
Preuve que le groupe vit bien, elle avait mis la déception de sa non-qualification aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 de côté pour encourager ses compatriotes qui étaient du voyage au Japon.
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« Les Français sont très forts très techniquement »
L’ambiance est plus studieuse mais tout aussi bonne du côté de l’équipe de France de vitesse. Championne de France en titre, Capucine Viglione a trouvé une véritable famille chez les Bleus.
« L'ambiance qu'il y avait à mes débuts en équipe de France était géniale. C'était la première fois que je me sentais aussi bien avec des gens que je connaissais aussi peu et cette ambiance n'a pas changé. C'est un peu comme une famille, ça fait plaisir de partir en compétition avec des gens comme ça. »
Comme les épreuves, les groupes vitesse et combiné sont indépendants avec des compétitions qui ne sont parfois pas les mêmes. Les athlètes se côtoient logiquement moins, mais cela ne les empêche pas de nouer des liens entre eux. Lors des regroupements nationaux, les échauffements sont communs avant que chacun ne retrouve son mur. La spécialité n’est pas la même, mais l’état d’esprit et la passion pour leur sport sont identiques.
D’un point de vue technique, la grimpe française a aussi ses spécificités. Si c’est moins le cas en vitesse où les méthodes sont plutôt individualisées, les spécialistes de bloc partagent des aptitudes communes selon Oriane Bertone.
« On a vu sur plusieurs compétitions que les Français sont très forts très techniquement. On a des capacités techniques plus développées que certains pays, notamment pour gérer les dalles (murs penchés vers l'avant). Sur nos structures, on en a beaucoup et ça fait vraiment la spécificité du grimpeur français selon moi. »
D'ici aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l’équipe de France va pouvoir poursuivre sa montée en puissance et continuer d'impressionner.
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