Challenge réussi pour la Paris La Défense Arena, salle de spectacle et de rugby devenue piscine olympique en quelques semaines

Par Florian Burgaud
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Photo de Aurélien Meunier/Getty Images

Tout au long des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Paris La Défense Arena, située à Nanterre, va vibrer au rythme d'exploits aquatique. Recevant les épreuves de natation course (27 juillet-4 août) puis de water-polo (5-11 août) en période olympique puis de Para natation (29 août-7 septembre) chez les paralympiques, elle a dû se transformer très rapidement.

Faire de la Paris La Défense Arena de Nanterre un site olympique n'a pas été de tout repos. D'abord destiné à accueillir les épreuves de gymnastique, le stade couvert inauguré en octobre 2017 recevra finalement les meilleurs nageurs de la planète lors des Jeux de Paris 2024. « Au moment de la candidature, il y avait le projet de construire une piscine ad hoc en Seine-Saint-Denis, indique Denis Navizet, Event Manager de la Paris La Défense Arena. Plusieurs raisons ont guidé à un changement de cap : les piscines olympiques avec une jauge à 15 000 places sont souvent devenues par le passé des éléphants blancs parce qu'elles sont trop grosses. Il y a eu une réflexion, ensuite, sur la construction d'une piscine avec une partie démontable, mais c'était trop coûteux. »

Le choix de Paris 2024 s'est ainsi porté, presque naturellement, sur la Paris La Défense Arena, salle capable de recevoir 15 000 personnes sur chacune des sessions de natation course (27 juillet-4 août), water-polo (5-11 août) et Para natation (29 août-7 septembre) du programme. « C'était le choix le plus raisonnable et le plus performant, la gymnastique bougeant à l'Arena Bercy », complète le patron des lieux.

Photo de Aurélien Meunier/Getty Images

Stade de rugby - le Racing 92 est son club résident - et salle de concert dans sa vie de tous les jours, l'infrastructure nanterrienne a cependant dû largement se transformer afin d'accueillir en son sein deux bassins remplis de 2,5 millions de litres d'eau chacun. « Il y a une modularité et une polyvalence qui est indéniable et qui permet de faire plein de choses, remarque Denis Navizet. Malgré cela, il a fallu faire de gros aménagements comme percer des trous dans les murs du bâtiment pour faire entrer nos câbles télé et énergie, mais aussi réaménager un local technique en local piscine, ce qui n'était pas une mince affaire. »

60 jours pour changer la Paris La Défense Arena

Malgré tout, à la suite de la livraison des clés de la salle à Paris 2024 le 15 mai après les concerts événements donnés par la superstar américaine Taylor Swift, les équipes techniques sont parvenus à remporter leur challenge. « En tout et pour tout, nous avons eu 60 jours pour construire cette arène de natation, hyper attractive, reprend Denis Navizet. Le pari est réussi de livrer le site en temps et en heure. Cela a été une vraie prouesse technique et architecturale. »

Pour cela, plusieurs étapes ont été nécessaires : fixer au toit du bâtiment de nombreux équipements comme les caméras et les lumières puis poser au sol les empreintes des piscines, faire les fondations, bâtir les bassins et construire la tribune réservée aux médias. Celle-ci vient séparer en son milieu la salle, et donc les deux bassins (celui d'entraînement et de compétition).

« Il a fallu près de 20 kilomètres d'échafaudages pour la construire, elle fait 22 mètres de haut et hébergera 1 000 médias, ce qui est colossal, indique Denis Navizet. Le défi le plus sensible a été la coactivité entre les différents corps de métier. Ils ont appris à évoluer ensemble parce qu'on ne pouvait pas travailler en consécutif. » La sécurité des travailleurs a ainsi été au cœur des préoccupations.

Photo de Raphaë Lafargue / www.raphaellafargue.com

Des bassins réutilisés en Seine-Saint-Denis après les Jeux de Paris 2024

Pour revenir sur les bassins, ils sont temporaires, en acier inoxydable et en kits. C'est en 36 jours que les équipes de Myrtha Pools sont parvenus à les installer. Pour l'anecdote, faisant 2,30 mètres de profondeur, ils ont entraîné une surélévation du sol de l'Arena par rapport à la pelouse du terrain de rugby.

Après les Jeux de Paris 2024, les piscines deviendront pérennes puisqu'une sera installée à Sevran et un demi-bassin à Bagnolet. Un réemploi qui s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire, mais aussi d’héritage sportif, pour permettre aux habitants du territoire de bénéficier de nouveaux équipements pour apprendre et pratiquer la natation.

Photo de Raphaël Lafargue / www.raphaellafargue.com

Enfin, dans la nuit du 4 au 5 août, le staff de Denis Navizet disposera de 9 heures chrono pour faire passer la Paris La Défense Arena - qui va recevoir plus de 700 000 spectateurs lors de la compétition - d'une configuration natation course à une configuration water polo. « On a déjà tout planifié », assure ce dernier, visiblement pas inquiet par ce nouveau défi qui l'attend.

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