Bonnie Blair se souvient de la douceur de ses débuts olympiques

La patineuse de vitesse Bonnie Blair, qui compte parmi les plus brillantes athlètes olympiques américaines de tous les temps, se remémore avec émotion ses premiers Jeux à Sarajevo en 1984 dans ce nouvel épisode de notre série vidéo « paroles d’olympiens ». 

Bonnie Blair se souvient de la douceur de ses débuts olympiques

Bonnie Blair s’est fait une place à part au panthéon du sport olympique américain. Elle fut longtemps la plus couronnée des athlètes hivernaux dans son pays avec six médailles dont cinq en or remportées en trois éditions des Jeux, et reste à ce jour la seule à s’être imposée à trois reprises dans la même épreuve : le 500m. Pourtant, lorsqu’on lui demande quels sont ses plus beaux souvenirs, elle évoque les Jeux de Sarajevo en 1984, ses tout premiers disputés à l’âge de 19 ans, et où elle avait considéré son unique résultat, la 8e place sur 500m, comme une véritable victoire.

« C’était un peu se retrouver comme un môme dans un magasin de friandises. Vous ne réalisez pas que vous êtes là, c’est tellement incroyable, une pure excitation, des sensations fortes avec tous les aspects qui vont avec les Jeux à partir de la cérémonie d’ouverture. En marchant dans le stade, j’avais pu apercevoir ma maman et mes deux soeurs qui étaient dans les gradins, et j’en avais pleuré, écrasée par les sentiments en pensant : OK, le monde entier regarde ça ! ».  Le 10 février 1984 à Sarajevo, la jeune Bonnie réalise un temps de 42.53 qui lui vaut la 8e place du 500m sur l’anneau de glace de Zetra lors d’une épreuve marquée par un doublé des patineuses est-allemandes, Christa Luding (41.02) devant Karin Enke (41.28). « Si vous m’aviez vu franchir la ligne d’arrivée, vous auriez probablement pensé que j’avais gagné, car j’étais tellement ravie de ce résultat qui était bien au delà de mes attentes ! ».

Changement de décor quatre ans plus tard dans l’Alberta sur l’ovale olympique de Calgary. Devenue une des meilleures patineuses mondiales, Bonnie Blair remporte le 500m en signant un nouveau record du monde en 39.10, détrônant Christa Luding qui prend l’argent à 2/100e de seconde.  « j’étais avertie de ce que représentaient les Jeux, j’étais capable de de me concentrer plus sérieusement sur mes épreuves et sur ce que je devais faire. Ce n’est pas que je ne m’étais pas concentrée en 1984, mais c’était tellement fort de participer à mes premiers Jeux ! Là, c’était super de revenir en sachant ce qui m’attendait, j’étais devenue un espoir de médaille, l’approche était légèrement différente »…

A Calgary, Bonnie Blair prend également le bronze sur 1000m. Avec toujours plus d’expérience, l’enfant de Cornwall dans l’Etat de New York réalise le doublé 500m-1000m lors des Jeux d’Albertville en 1992. Comme de nombreux athlètes, elle bénéficie ensuite de l’exceptionnel délai de deux ans séparant les Jeux dans la vallée française de la Tarentaise de ceux disputés dans l’Oppland norvégien en 1994 à Lillehammer, au moment où les éditions hivernales et estivales sont décalées.  Sur l’anneau de vitesse de Hamar, les 19 et 23 février, Blair conserve largement ses deux titres du 500m et du 1000m ! Elle devient la première athlète américaine cinq fois championne olympique, et à l’époque, la seule à compter six médailles aux Jeux d’hiver.

Bonnie Blair, onze fois première du classement général de la Coupe du monde de patinage de vitesse, réalise un dernier exploit avant de prendre sa retraite sportive : le 2 février 1995 à Calgary elle établit un nouveau record du monde du 500m en étant la première patineuse à descendre sous les 39 secondes (38.99).  Aujourd’hui, elle peut admirer à loisir ses médailles d’or, encastrées sous le verre d’une table dans son salon. « Mes enfants mangent leurs céréales dessus »  dit-elle dans un grand sourire.

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