JO de Paris 2024 | Breaking : B-Boy Dany Dann : « J'ai fait 8 000 km, ce n'est pas pour perdre au premier tour ! »

Par Guillaume Depasse
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B-Boy Dany Dann competing at WDSF World Championship ©LITTLE SHAO
Photo de Little Shao

Ce vendredi 9 août, les B-Girls ont donné le coup d'envoi de la compétition de breaking, sur la place de la Concorde.

Après le sacre de B-Girl Ami, c'est au tour des B-Boys d'entrer en compétition pour tenter de se frayer un chemin vers le podium historique.

Il y a quelques mois, Olympics.com est parti à la rencontre de B-Boy Dany Dann.

Grand espoir de médaille dans le clan Tricolore, ce Guyanais d'origine, champion de France de sa discipline en 2022, est un compétiteur né, doté d’un sens du rythme qui en a fait sa marque de fabrique. Quatorze ans après son grand départ de Guyane vers la France métropolitaine, il veut désormais tenter d’accrocher un nouveau titre à son palmarès.

Il s'était exprimé à quelques jours de la première compétition de breaking aux Jeux Mondiaux de Birmingham (7-17 juillet 2022) aux États-Unis. À cette occasion, il a raconté son histoire et ses ambitions, au micro d’Olympics.com.

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B-Boy Dany Dann, un envol en métropole et des premiers battles

Quand Dany Civil, son vrai nom, débute le breaking en 2003, il ne s’imagine pas devenir l’un des meilleurs au monde. Toujours en Guyane, sa terre natale, il découvre cette danse urbaine qu’il affectionne instantanément. Avec son cousin, ils regardent des dizaines de vidéos sur Youtube pour en maîtriser les mouvements. Mais quelques années plus tard, l’envie de se confronter à leurs idoles - qu’ils observent jusqu'à présent à travers un écran -, devient trop forte.

« On se disait qu’on pouvait les affronter », se souvient-il. « On a pris nos billets, et on est partis. »

Avant d'emménager à Perpignan, c'est à Reims que Dany Dann pose ses valises. La transition est brusque et avant d'être opposé aux B-Boys métropolitains, il faut faire face au climat. « Huit degrés, la neige…Quand tu es habitué à 33, 34°C, que tu te lèves le matin et qu'il fait déjà chaud… C’est la première chose qu’il fallait gérer. »

Viennent ensuite les premiers battles, et le B-Boy de 20 ans à l’époque progresse très vite. Il monte un groupe de B-Boys nommé 97X, en référence aux premiers numéros des départements d’Outre-Mer, composé uniquement d’Antillais. Il rencontre et affronte les plus grands spécialistes nationaux, dont certains deviennent ses amis, comme B-Boy Lagaet et Tonio, tragiquement décédé en 2020, à qui Dany dédie toutes ses victoires.

Rapidement, il devient une référence avec une volonté inébranlable de gagner.

« J'ai fait 8 000 km, ce n'est pas pour perdre au premier tour ! », explique-t-il.

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Dany Dann : « Paris 2024 ? Ça met des étoiles dans les yeux »

En 2018, maillot de l'équipe de France sur le dos floqué Paul Pogba, Dany remporte le Battle of the Year en solo. Cette compétition référence qui a vu le jour en 1990, faisait office de Championnats du monde avant qu’ils ne soient officiellement créés par la Fédération mondiale de danse sportive (WDSF).

C’est à ce moment que sa préparation entre dans une nouvelle phase, afin de lui permettre de satisfaire ses ambitions.

« Je voyais qu'il y avait une progression dans mes résultats », a raconté Dany Dann. « Les personnes avec qui je m'entraînais étaient surprises de ce que je faisais. »

Aux Mondiaux cette année-là, il a terminé dans le top 8, après un quart de final de folie perdu contre le Kazakh B-Boy Amir.

Une expérience supplémentaire dans sa détermination d’aller encore plus loin, avec notamment la Place de la Concorde en ligne de mire.

« Quand j'étais petit, je regardais les Jeux Olympiques et j'ai toujours été fan de Stéphane Diagana. Je me disais : « est ce que c'est possible ? ». Avec le break, je peux ramener une médaille. Si je peux me placer à côté d'eux, être reconnu mondialement parce que je suis médaillé olympique, c'est grandiose. En plus, chez moi à Paris… Ça met des étoiles dans les yeux, en tous cas. »

« Ce que j'ai vécu à Châtelet en terme de sensations, de ressenti, il n'y a que moi qui l'ait ressenti », explique le membre du Vagabonds Crew. « Le fait d'être à Châtelet, devant mon public français, de réussir à lever la foule... Je me demande ce que ça va être en 2024 ? »

Il aura la réponse à sa question ce samedi. Devant son public, il a rendez-vous avec son histoire à partir de 16h.

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