Championnats du monde de relais 2024 : Après une médaille mondiale, le 4x400 m hommes français lance sa quête olympique
Une bande de potes français s'est retrouvée en Floride en ce mois d'avril.
Pas de vacances au soleil prévues pour eux, mais un stage de préparation pour les Championnats du monde de relais 2024. Téo Andant, Gilles Biron, David Sombé et Loïc Prevot sont attendus aux Bahamas du 4 au 5 mai pour tenter d'obtenir un quota* pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Ce rendez-vous capital sur la route des JO va leur permettre de recourir ensemble, un peu plus de huit mois après être devenus vice-champions du monde du 4x400 m hommes en compagnie de Ludvy Vaillant.
Même si du temps est passé et que des meetings ont été courus depuis, le 27 août 2023 reste une date particulière pour eux.
« Quand je regarde la vidéo, j’ai toujours autant de frissons », avoue Téo Andant dans une interview exclusive avec Olympics.com. Le Niçois avait été le dernier relayeur de cette finale qui a permis à la France de gagner sa seule médaille des Championnats du monde d'athlétisme 2023.
Ses coéquipiers ont aussi revu la course. L'émotion a beau être présente, personne ne veut se reposer sur cette performance. Le 4x400 m hommes français pensait déjà aux JO de Paris 2024 dans les coursives du Centre national d'athlétisme de Budapest l'été dernier et c'est encore plus vrai à moins de 100 jours de l'échéance olympique.
« Regarder la course est peu particulier parce qu’on se replonge dans le truc mais personnellement je me dis que c'était beau, dans 20 ans on pourra la re-regarder en ayant des émotions, mais je pense que là, il faut faire abstraction de tout ça parce que ce qui arrive dans trois mois à la maison peut être 1 000 fois mieux. Il ne faut pas prendre ça pour un acquis, il faut juste espérer vivre quelque chose d’encore mieux cet été », détaille David Sombé.
*Les Comités Olympiques Nationaux (CNO) étant les seules autorités habilitées à déterminer qui représentera leur pays aux Jeux Olympiques, la participation de chaque athlète français aux Jeux de Paris 2024 sera de fait du ressort de la Commission consultative des sélections olympiques (CCSO) du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), qui sélectionnera sa délégation nationale à Paris.
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Téo Andant, Gilles Biron, David Sombé et Loïc Prevot sont déjà tournés vers Paris 2024
Les relayeurs français ne banalisent pas leur performance mondiale, ils savent juste qu'elle ne doit pas les changer. Vice-champions du monde ou pas, leur quotidien est toujours rythmé par des séances d'entraînement pour progresser et gagner des courses.
« Je n'ai pas l'impression d'avoir changé, je suis toujours la même personne », explique Gilles Biron avant que Loïc Prevot n’enchaîne. « Ma vie n'a pas changé, on reste toujours motivés. »
Leur statut a tout de même évolué avec cette première médaille planétaire et c'est pour cette raison que les Bleus doivent être particulièrement vigilants. Ils se savent attendus sur la piste et doivent redoubler d'efforts pour répondre présents. Pour assumer ce changement de dimension, ils peuvent notamment compter sur la confiance emmagasinée l'été dernier.
David Sombé ne le cache pas, les Mondiaux d'athlétisme 2023 étaient une étape avant les JO de Paris 2024. Les temps de passage au rendez-vous planétaire permettent maintenant de voir encore plus haut au moment d'entamer l'ascension de l'Olympe avec la quête d'un quota pour commencer.
« Quand on regardait ce qu'on valait chacun et qu'on voyait la cohésion et tous nos passages, on savait qu'on pouvait le faire. Maintenant, c'est bien de le savoir, mais il faut le faire. Donc là, c'est une première étape mondiale. On a franchi le pas. On sait qu'on peut faire une médaille aux Jeux Olympiques. Maintenant, c’est toujours pareil, il va falloir le faire. On est tous déterminés dans cette optique », assène David Sombé au micro d'Olympics.com.
Cette ambition est légitimée par leurs performances récentes. Plus aucune marche du podium ne semble trop haute pour les Bleus et c'est donc presque logique d'entendre Gilles Biron rappeler que les champions du monde américains ne sont pas intouchables. Le collectif a la conviction qu'il peut remplir ses objectifs, un état d'esprit qui n'est pas sans rappeler celui de l'an passé.
« On sait qu'on est capables de faire quelque chose de grand au Stade de France. On y pense depuis plusieurs années, ce moment va arriver et on sera tous là à vouloir décrocher le meilleur résultat possible », clame Téo Andant qui pense l'équipe être capable de passer sous les 2 min 58 s.
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Une amitié et une concurrence saine pour repousser les limites
Un tel chrono serait synonyme de record de France. Une fois de plus !
Pour monter sur le podium mondial, Téo Andant, Gilles Biron, David Sombé et Ludvy Vaillant avaient déjà eu besoin de le battre en finale. Ils avaient bouclé leurs quatre tours de piste en 2 min 58 s 45, effaçant ainsi des tablettes Leslie Djhone, Naman Keita, Stéphane Diagana et Marc Raquil dont la marque tenait depuis 20 ans.
Rentrer dans l'histoire de l'athlétisme français a forcément eu un impact sur ces coéquipiers qui s'apprécient réellement. Et pas uniquement lorsque le moment de fêter leur accomplissement était venu.
« On a créé des souvenirs collectifs et on a vécu des émotions ensemble, ça rapproche. Je pense que ça renforce les liens entre nous et on s'en souviendra toute notre vie. Ça crée aussi une émulation car la concurrence est saine », souligne Téo Andant.
Leur bonne entente existait déjà avant. Cette relation privilégiée entre les relayeurs est même travaillée, le staff mettant l'accent sur la dynamique de groupe au cours des nombreux rassemblements. Les athlètes prennent plaisir à se retrouver et à se surpasser ensemble pour se tirer vers le haut. Quand un membre du clan tricolore performe, c'est toute l'équipe qui ressent une joie sincère.
Téo Andant a conscience qu'une telle ambiance est une force. Pour lui, c'est même un atout à opposer aux chronos parfois meilleurs des autres nations.
« On n'a pas forcément les meilleurs records sur le papier comparé aux Jamaïcains, aux Botswanais..., mais je pense qu'on a quelque chose de différent : cette cohésion de groupe, cette dynamique qui fait qu'on va tous vers un même objectif et qui fait qu'on se fait confiance les uns les autres en poussant vers ce qu'on veut aller chercher. »
Preuve qu'ils sont sur la même longueur d'ondes, c'est en chœur que les relayeurs tricolores ont précisé ce qu'ils cherchent en cette année olympique : un quota, un nouveau record de France et une médaille aux JO.
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