Meeting de Paris : Avec Gabriel Tual, Alice Finot et Agathe Guillemot, le demi-fond français peut rêver grand avant les JO de Paris 2024

Par Nicolas Kohlhuber
6 min|
Tual Finot
Photo de Getty Images

Et un, et deux, et trois records de France !

Le meeting de Paris 2024 a été marqué par les incroyables performances des athlètes français. Alors que Sasha Zhoya s'est imposé sur 110 m haies, le demi-fond tricolore a fait sensation avec trois nouveaux records nationaux. C'était un véritable feu d'artifice sur la piste du Stade Charléty avant celui tiré depuis la pelouse pour célébrer les sélectionnés olympiques.

Gabriel Tual, Alice Finot et Agathe Guillemot ont impressionné dans l'après-midi parisienne ce dimanche 7 juillet en Diamond League avec un scénario qui rappelait une soirée romaine de juin aux Championnats d'Europe.

Et les Bleus y ont pensé avant de courir des chronos encore jamais vu dans l'histoire de l'athlétisme français sur 800 m hommes, 3 000 m steeple femmes et 1 500 m femmes.

« Quand Gabriel bat le record de France, Agathe et moi on est dans l’attente et on s’est dit que c’est le même schéma qu’aux Championnats d’Europe. On a fait tous les trois une médaille et je lui ai dit : “Ce soir on va tous les trois faire un record de France”. Et là quand je vois qu’Agathe fait le record de France, bah voilà, c’est monstrueux pour le demi-fond français, on confirme la dynamique montrée début juin », a réagi Alice Finot qui a sprinté sur la piste pour féliciter sa compatriote à la fin de sa course.

Des trois, elle est la seule qui avait déjà le record de France en début de journée, mais il lui en fallait plus.

Elle a retranché plus d'une seconde à ses 9 min 06 s 15 réalisés en finale des Championnats du monde d'athlétisme 2023 pour finir deuxième en 9 min 05 s 01. Une telle performance à moins de trois semaines des Jeux Olympiques de Paris 2024 lui donne forcément confiance, surtout avec un scénario où « plus de courage » aurait pu lui permettre de disputer la victoire à Winfried Mutile Yavi.

« Ça vient juste valider les ambitions parce qu'on s'était dit qu'il fallait courir entre 9 min 03 et 9 min 05 s. Je suis dans la fourchette haute et pour les Jeux, là il va falloir chercher 9 min 00. C'est dans nos cordes, mais il fallait valider un peu des choses en compétition, pour repasser un cap à l'entraînement sur les trois semaines qui restent et lâcher les chevaux dans quatre semaines. »

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Agathe Guillemot, un record de France et une marge de progression pour faire encore mieux

Agathe Guillemot sait aussi qu'elle peut faire encore mieux que son nouveau record de France. Huitième du 1 500 m, loin derrière Faith Kipyegon et son nouveau record du monde en 3 min 49 s 04, elle se battait contre le chrono plus que contre ses adversaires dans le dernier tour. Son abnégation a été récompensée par un chrono de 3 min 58 s 05. La médaillée de bronze des derniers Championnats d'Europe prend la place d'Hind Dehiba Chahyd dans les livres d'Histoire, cette dernière détenant le record de France de la distance depuis 2010 et un chrono de 3 min 59 s 76.

Agathe Guillemot est passée pour la première fois de sa carrière sous les quatre minutes et pense pouvoir rapidement franchir un nouveau cap.

« C'est juste énorme et je pense que je peux encore aller plus vite parce que là, je fais des courses académiques, je contrôle on va dire, parce que j'ai besoin de ça. Je n'ai pas encore assez d'expérience pour pouvoir vraiment me libérer et connaître un peu les allures. Là je regarde toujours les chronos, mais au fur et à mesure, je pense que viser moins de 3 min 55, ce n'est pas une folie », explique celle qui répondait à la presse sans même connaître son chrono exact.

Elle a admis que les performances de ses compatriotes avaient joué un rôle dans sa performance, la dynamique lancée par Gabriel Tual l'ayant « portée » vers une course d'exception.

Gabriel Tual : « Je me disais déjà que je pouvais être champion olympique et c'est encore plus présent là »

Gabriel Tual a été un lièvre d'exception pour ses compatriotes au meeting de Paris. Il ne s'est jamais relevé pour réussir une performance hors-norme et devenir le cinquième meilleur performeur de l'histoire du 800 m.

En plus de Djamel Sedjati et Emmanuel Wanyonyi qui l'ont respectivement devancé pour 0,05 s et 0,02 s à Charléty, seuls David Rudisha et Wilson Kipketer ont déjà bouclé le double tour de piste plus vite que lui dans l'histoire.

Son ascension dans les bilans a été rendue possible par un bond incroyable dans sa progression et « une course parfaite ».

Une semaine après un nouveau record personnel en 1 min 43 s 99 aux Championnats de France 2024, il a été plus de deux secondes plus rapide pour battre le record de France de Pierre-Ambroise Bosse qui tenait depuis dix ans. En 1 min 41 s 61, l'athlète de 26 ans a fait presque une seconde de mieux que le champion du monde 2017. Un tel chrono lui confirme qu'un autre titre est possible pour lui, celui qui sera décerné dans quelques semaines au Stade de France.

« Je me disais déjà que je pouvais être champion olympique et c'est encore plus présent là. Il ne manque pas grand chose, rien du tout alors que je suis avec les deux meilleurs du monde. J'ai vraiment ma carte à jouer, il ne faut pas que je m'écroule sous la pression mais c'est carrément faisable. Il faut le reconfirmer mais je pense que j'en suis capable. Aujourd'hui je vaux 1 min 41 s, je sais les faire du coup je saurais les reproduire à Paris », a-t-il clamé plein d'ambition en mettant du temps à réaliser l'ampleur de sa performance.

Quand il l'aura digérée, elle pourra lui donner encore plus de confiance et le porter encore plus vite jusqu'à la ligne d'arrivée et peut-être même jusqu'au podium olympique.

Avec ses compatriotes ?

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