Athlétisme - Meeting de Paris 2024 : Gémima Joseph a une barrière à franchir sur la route des Jeux Olympiques de Paris 2024

Par Nicolas Kohlhuber
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Gémima Joseph
Photo de 2023 Getty Images

« J'ai envie de le faire tomber le plus vite possible, donc dès demain, je vais courir avec cet objectif en tête. »

À la veille du Meeting de Paris, Gémima Joseph ne cache pas sa volonté d’entrer dans une nouvelle dimension à l'occasion d'une interview exclusive avec Olympics.com.

La championne du France du 100 m se présente au Stade Charléty en espérant passer sous la barre des 11 secondes pour la première fois de sa carrière. Cette marque semble logique après ses 11,01 s en finale des Championnats de France 2024, mais elle est hautement symbolique.

« Toutes les filles qui font du 100 m ont cet objectif » précise même la sprinteuse de 22 ans.

Elles en rêvent toutes, mais peu y arrivent : seulement 23 dans le monde cette année et uniquement Christine Aaron (10,73 s), Marie-José Pérec (10,96 s) et Muriel Hurtis (10,96 s) dans l'histoire de l'athlétisme français.

Rentrer dans ce cercle très fermé motive Gémima Joseph, mais ne lui ajoute pas de pression. Elle sait qu’elle a les capacités pour y arriver et se laisse le temps d’affoler les chronomètres, en Diamond League ou aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

« J'ai été assez régulière sous 11,1 s donc je sais que je les ai dans les jambes et j'ai hâte que ça arrive. Je ne me prends pas la tête parce que je pense que ça va arriver tôt ou tard, mais si je peux le faire avant les JO, ça serait pas trop mal », explique celle qui aura une autre chance d’y parvenir à la Diamond League de Monaco.

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Gémima Joseph a affiché ses objectifs chronométriques à son miroir

La quatrième Française la plus rapide de l'histoire a couru six fois entre 11,00 s et 11,09 s ces dernières semaines. Son record personnel est passé de 11,35 s au début de saison à 11,01 s après les Championnats de France 2024, mais elle ne s'en contente pas. Et 10,99 s ne lui suffira pas !

La licenciée à Rou Kou en veut toujours plus et a trouvé un moyen de se le rappeler quotidiennement depuis l'an passé : en affichant ses objectifs chronométriques sur son miroir.

« Ils ne sont pas encore atteints, ni sur 100 m, ni sur 200 m, parce que j'espère beaucoup plus bas que ce que j'ai fait jusqu'à présent. Je me lève le matin et chaque jour je sais que je vais tout donner à l'entraînement, c'est une motivation personnelle pour atteindre ces objectifs. L'avoir sous les yeux me le rappelle et me donne un boost », explique-t-elle sans vouloir révéler les temps inscrits.

Gémima Joseph n'a jamais perdu de vue son ambition de courir la ligne droite en moins de onze secondes. Il y a encore quelques semaines pourtant, cet objectif semblait hors de portée. Ce n'est qu'en avril, qu'elle a commencé à y croire avec ses 11,04 s aux Jeux de Guyane pour réaliser les minima olympiques.

« Là, je me suis dit “ah oui, je ne suis pas loin, c'est possible”. L'année dernière, je n’aurais même pas pensé m'en approcher. Maintenant que je n'en suis pas loin, ça me donne une envie supplémentaire. Je sais que je peux le faire alors j'ai la hargne », explique celle qui avoue son caractère insatiable dans un grand éclat de rire.

Sa progression est tellement spectaculaire que l'intégralité de son top 10 en carrière sur 100 m a eu lieu cette saison. Une telle régularité a été rendue possible par des changements majeurs dans son quotidien au cours des derniers mois.

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Études en suspens et séances avec l’entraîneur d’Usain Bolt

Pour viser un chrono qui commence par 10, Gémima Joseph a fait une croix sur les 10/10.

La jeune sprinteuse a mis ses études de comptabilité en suspens pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Ce choix lui permet de se concentrer à 100% sur l'athlétisme et l'impact a été immédiat sur ses résultats. En augmentant la cadence de ses entraînements, souvent deux séances par jour dorénavant, la Française a élevé son rythme sur la piste.

« Je pense que ça a vraiment été le point pour que je puisse m'améliorer et plus me concentrer sur tout ce qui est technique. Ça a forcément engendré des performances », détaille-t-elle.

Ce temps supplémentaire dédié au sport de haut-niveau est aussi symbolisé par un stage réalisé en Jamaïque au printemps. Elle a passé quelques jours au royaume des sprinteurs, travaillant même avec Glen Mills, l'ancien coach d'Usain Bolt.

« Il m'a apporté, ce stage en général m'a apporté pas mal de choses et je suis contente d'avoir pu aller là-bas », admet-elle.

Depuis, Gémima Joseph a notamment opté pour des nouveaux réglages sur ses blocks et ainsi améliorer son départ.

Le genre de détails qui permet de franchir un nouveau cap et qui pourrait l'aider à faire tomber des barrières sur la route du Stade de France.

À commencer par celle des 11 secondes dès ce dimanche 7 juillet ?

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