Athlétisme | Kevin Mayer avant de tenter les minima pour Paris 2024 à San Diego : « Important de me qualifier le plus tôt possible »
La route des Jeux Olympiques de Paris 2024 passera par San Diego pour Kevin Mayer.
Le Français participera à l'Aztec Invitational, du 21 au 22 mars prochain pour essayer d'atteindre les minima pour les prochains JO.
« C'est le décathlon le plus tôt dans la saison qu'on a pu trouver avec de très bonnes conditions là-bas à chaque fois. On essaie vraiment de trouver un décathlon où il fait bon, où il n'y a pas trop de vent et où c'est très bien organisé. Là-bas, il y a toutes les conditions », a-t-il expliqué dans une interview exclusive avec Olympics.com.
Si le double champion du monde doit faire un détour par la Californie, c'est parce qu'il a été contraint à l'abandon lors des Mondiaux 2023 à Budapest. Il était blessé au tendon d'Achille gauche et n'avait pas pu aller plus loin que le 100 m et le saut en longueur. Désormais, ce contre-temps est derrière lui comme il l'expliquait en janvier dernier.
« Ça fait quatre mois que je n'ai aucune douleur à mes deux tendons d'Achille et ça ne m'était pas arrivé depuis quatre ans. C'est une très grosse libération de se réveiller le matin en arrivant à marcher sans aucune douleur », savoure celui qui s’entraîne actuellement avec moins de volume mais plus d’intensité pour chercher à toujours faire le geste juste et éviter la blessure.
« Là tous les voyants sont au vert, tout va plutôt bien, il n'y a pas de signe qui nous alerte gravement », a confirmé Alexandre Bonacorsi, son entraîneur, lors d’un point presse à deux jours de l’échéance qualificative.
Une telle forme doit désormais lui permettre de rattraper le retard pris en 2023. Il n'a pas encore réussi à terminer un décathlon depuis le début de la période de qualification olympique et doit y parvenir d'ici au 30 juin 2024 pour se qualifier aux prochains JO. Mais il n'a pas l'intention d'attendre aussi longtemps même si « des plans B, C, D, E et F » ont déjà été pensés ...
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Kevin Mayer veut arrêter de penser à la qualification pour se concentrer sur les JO de Paris 2024
Il n'y a pas d'urgence pour Kevin Mayer.
Il a le temps et de nombreuses possibilités de réussir les minima d'ici à la fin de la période de qualification olympique. Mais ce n'est pas son état d'esprit !
Le décathlonien de 32 ans est habitué à sauter haut, lancer loin, courir vite et se qualifier pour les grandes échéances rapidement. En temps normal, sa performance dans un grand championnat assure sa participation à celui de l'année suivante, mais cette fois ce n'est pas le cas.
Il a décidé d'aller à l'autre bout du monde pour tenter d'y remédier en passant la barre des 8 460 points dans les plus brefs délais. Plus tôt, le vice-champion olympique en titre aura assuré sa présence au Stade de France les 2 et 3 août prochains, meilleure sera sa préparation pour « le rendez-vous de sa vie ».
« C'est important pour moi de me qualifier le plus tôt possible pour ne pas avoir un rideau devant les Jeux. J'ai envie de voir les JO plein visage, sans aucune autre pensée. Je ne suis pas encore qualifié, donc forcément que je pense plus à ma qualification qu'aux Jeux et ça je veux l'enlever le plus tôt possible en sachant que c'est un confort. Si à San Diego il y a quelque chose qui se passe mal, c'est-à-dire qu'en décathlon ça arrive, les zéros…, j’aurai d'autres opportunités dans la saison pour refaire un décathlon, mais le plus tôt sera le mieux. »
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Kevin Mayer donnera le maximum pour valider les minima
Pour remplir son objectif dès ce mois de mars, Kevin Mayer devra marquer au moins 8 460 points sur les installations de l'Université de San Diego State. Un tel score représente environ 85 % de son record du monde établi à Talence en 2018. Cela lui laisse de la marge, mais le compétiteur qu'il est préfère ne pas raisonner de cette manière.
Même faire plusieurs décathlons sur une même saison ne l'incite pas à l'économie. Le Français compte bien tout donner dans ce meeting de la saison universitaire américaine.
« Je n'arrive pas à faire un décathlon à 85 %. Je suis trop passionné, je m'en demande trop pour arriver sur un décathlon et me dire ‘fais le tranquille, tu veux faire les minima’. Donc je n'arriverais pas à le faire à moitié et puis je ne prends pas de plaisir quand je le fais à moitié donc clairement, je vais le faire à fond. J’ai du mal à m’imaginer faire quelque chose à un certain pourcentage si ce n’est 100% », insiste Kevin Mayer qui vibre pour ce défi et les autres qui l'attendent.
Et comment pourrait-il en être autrement ?
Derrière la possible satisfaction de réaliser les minima à l'Aztec Invitational ou la fierté de réaliser une nouvelle performance de pointe sous le soleil californien se cache la joie de voir les Jeux Olympiques de Paris 2024.
« C’est là où je pourrais prendre le plus de plaisir », sait déjà Kevin Mayer.
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