Apprendre la natation et le vélo au plus grand nombre : l'un des principaux objectifs de l'héritage de Paris 2024
Il est 14h, ce lundi 18 juin à Dugny en Seine-Saint-Denis, quand un groupe d’élèves de l’école élémentaire Jean-Jaurès effectue un cours de sport un peu particulier.
Ils parcourent un circuit semé d’obstacles, les uns derrière les autres, sur leur vélo. Panneaux, piétons, plots, policiers… Tout est mis en place pour qu’ils soient mis dans les conditions du réel.
L’école est la première de France à bénéficier du dispositif « Savoir Rouler à Vélo », mis en place conjointement par Paris 2024 et l’État. L’objectif est de permettre aux élèves d’acquérir les compétences afin de pouvoir se déplacer à vélo en toute autonomie à l’entrée au collège, et ainsi d’ancrer les réflexes d’aller vers une mobilité décarbonée dès le plus jeune âge.
En effectuant quelques pas de plus, on se retrouve face à une grande plateforme qui domine la cour de l’école. Il faut monter une dizaine de marches pour voir ce que cache cette structure : une piscine. Et plus précisément, l’unique piscine de la ville de Dugny.
« On est une ville qui ne peut pas se permettre de construire sa piscine, car ça coûte trop cher. Derrière, pour le fonctionnement, ce sont des charges qui seraient trop lourdes pour une ville de 10000 habitants », dépeint le maire de la ville, Quentin Gesell. « Donc avoir ce type de bassin provisoire nous permet une alternative qui rattrape le retard qu’on a en natation. »
En organisant les Jeux Olympiques et Paralympiques, Paris 2024 a décidé de voir plus loin que le simple événement sportif d’envergure mondiale. Un plan « héritage et durabilité » a été mis en place avec la volonté de produire un impact local réel, bien au-delà de 2024, partout sur le territoire. Et de développer la pratique du sport dès le plus jeune âge en France.
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Un impact matériel et immatériel pour Paris 2024
Aujourd’hui, ce sont les élèves de CP de l’école qui suivent une leçon de natation au beau milieu de leur cour de récréation. « J’aime trop nager ! », s’exclame un petit garçon de 6 ans en doublant un camarade au bord de la piscine.
C’est la troisième année consécutive que Dugny bénéficie du dispositif « 1, 2, 3, Nagez ! ». Dans cette commune, 78 % des enfants ne savent pas nager à l’âge de 11 ans. Et ce sont d’ores-et-déjà 1 000 enfants qui apprennent à nager grâce à ce programme. « On voit, sans avoir fixé un objectif chiffré, qu’il y a un vrai impact, un vrai levier », se réjouit Marie Barsacq, directrice exécutive Impact et Héritage à Paris 2024.
« Depuis le début, Paris 2024 cherche à créer un héritage à la fois matériel et immatériel pour générer un impact social positif pour les habitants du territoire », poursuit-elle. « On s’est dit naturellement que c’était intéressant d’apprendre à nager aux enfants dans un territoire – puisqu’il manque de piscines – qui savent moins nager que les autres ailleurs en France. Donc on a lancé ce programme d’apprentissage de la natation au départ ici, en Seine-Saint-Denis, en 2021. »
Depuis, le programme a été élargi aux villes de Paris et Marseille, et commence à être déployé dans les territoires d’outre-mer. Il ambitionne de perdurer et de se développer dans d’autres quartiers populaires aux quatre coins de la France, et bien après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Pour ce qui est de Dugny, la piscine temporaire de l’école Jean-Jaurès restera en place jusqu’à la fin du mois de juillet, permettant au centre de loisirs mais également aux adultes d’y avoir accès. Les JO laisseront 18 bassins en héritage en Seine-Saint-Denis. Les piscines des compétitions de natation à La Défense Arena seront par exemple installées dans ce département.
« En réalité, à Dugny, les Jeux Olympiques ont commencé il y a 3 ans. L’héritage de ces Jeux a été fait avant même l’héritage matériel du village des médias à l’entrée de la ville et des équipements qui vont s’en suivre », souligne Quentin Gesell.
En développant les programmes « 1, 2, 3, Nagez ! », « Savoir rouler à vélo » ainsi que « 30 minutes de Sport par jour », Paris 2024 espère laisser son empreinte sur le territoire français de manière pérenne, en permettant aux communes de bénéficier d’une aide pour ancrer la pratique sportive dès le plus jeune âge.
Et ainsi développer la confiance en soi et l’émancipation des enfants français.