Alexandre Bonacorsi, entraîneur de Kevin Mayer : « Il est plus serein que les années précédentes », avant de tenter les minima de décathlon à San Diego

Par Nicolas Kohlhuber et Marion Theissen
4 min|
Kevin Mayer of France
Photo de 2023 Getty Images

Kevin Mayer est de retour à la compétition.

Le détenteur du record du monde de décathlon n'a pas encore réalisé les minima pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Il tentera d'atteindre cet objectif lors de l'Aztec Invitational, à San Diego (États-Unis) du 21 au 22 mars 2024.

Son entraîneur, Alexandre Bonacorsi est revenu sur la préparation du Français pour Olympics.com lors d'une conférence de presse à laquelle Olympics.com a assisté.

LIRE AUSSI

Comment Kevin Mayer s’est-il préparé pour ce décathlon de San Diego et quel est son état d’esprit à quelques jours du début de la compétition ?

Alexandre Bonacorsi : Enchaîner plusieurs mois d’entraînements sans frein, sans pépin physique, c’est vraiment appréciable. On a senti une progression constante sur ces trois, quatre derniers mois, depuis notre stage à Brisbane en fait. Et son état d’esprit est bon : il faut se qualifier pour les Jeux Olympiques. Devoir faire un décathlon pour obtenir sa qualification n'est pas la chose qu'il aime le plus, mais il faut le faire. C’est un passage obligatoire. Il l’a déjà fait par le passé, en 2020, en 2016… Il sait ce que c’est, il n’a pas le choix. Donc, il va y aller !

Y a-t-il des appréhensions sur certaines épreuves ?

AB : On a eu le temps de travailler sur l'ensemble des dix épreuves du décathlon. Ça va faire trois ou quatre mois que l’on s’entraîne de manière régulière, on a vraiment eu le temps de faire des gros cycles de travail sur l’ensemble des épreuves. Il y en a quelques-unes que j’attends impatiemment, mais je ne dirais pas lesquelles !

Les minimas sont à 83% de son record du monde. Faut-il s’attendre à ce qu’il s’économise ou qu’il donne tout ?

AB : Kevin est concentré dans sa compétition. On ne peut pas calculer comme le 100 mètres [première épreuve] déjà, il va s’engager concrètement dans les premières épreuves et s’il doit y avoir des calculs, ce sera plus tard. Si par exemple un premier saut en longueur [deuxième épreuve] est très convenable, il n'y aura pas de deuxième et troisième saut. Et si un premier jet au poids [troisième épreuve] est très convenable, il n’y en aura pas de deuxième et troisième. Au moment du saut à la perche [huitième épreuve], on décidera s’il saute sur six, huit, dix ou douze foulées, en fonction de l’avancée des opérations.

Quels seront les options, si jamais ça se passe mal à San Diego ?

AB : Il y aura des plans B, C, D, E, F et ils existent déjà. De toute façon, il a jusqu’au 30 juin pour se qualifier. Dans l’idéal, il faudrait l’être avant, parce que ça ne laisserait que quatre semaines avant les JO. Mais dans la tête de Kévin, s’il faut se qualifier aux Championnats de France (28-30 juin) pour être serein avec son corps et pour ne prendre aucun risque avant les Jeux, il sera capable de le faire. Ce n’est clairement pas le plan. Pour ce qui est du décathlon de San Diego, il n’y aura pas de gros risques qui seront pris. On analysera la situation à chaque fois, entre chaque épreuve, et on avancera comme on l’a toujours fait ces dernières années.

Comment vit-il l’approche des JO de Paris 2024 ?

AB : C’est quand même l’objectif d’une vie ! Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, je le trouve beaucoup plus serein que les années précédentes. Je trouve qu’il a vraiment du recul. Il est très calme, très serein, j’ai l'impression qu'il sait où il va alors qu'on pourrait penser que ça va être le contraire. Une sorte de pression panique. Je trouve qu'il est bien, qu'il gère bien les choses, la situation et qu'il a une bonne approche en tout cas.

Présentation et programme du décathlon de San Diego 2024