Elle a 22 ans, et son dada, c’est le ski acrobatique, et surtout les bosses. Mais saviez-vous que la skieuse originaire de l’Ariège avait déjà de nombreux titres mondiaux au compteur ? Qu’elle est surnommée « Pépette » depuis qu’elle est toute petite ? Qu'elle est aussi réalisatrice et qu'elle est fan de sports automobiles ?
Olympics.com vous présente Perrine Laffont.
Seulement 22 ans et déjà deux JO au compteur
Elle n’a que 15 ans la première fois qu’elle s’envole pour les Jeux Olympiques d’hiver. Elle est la benjamine de l’équipe de France en Russie, pour Sotchi 2014. Ses concurrentes ont 20 et 22 ans comme les sœurs canadiennes Justine et Chloé Dufour-Lapointe qui finiront en or et en argent, ou même 28 ans comme Hannah Kearney, la championne olympique 2010 en titre, qui terminera en bronze.
En Russie, toutefois, Pépette crée la surprise en se hissant en première phase de la finale, mais finit 14e pour sa première participation aux JO alors que seules les 12 premières sont qualifiées pour la deuxième phase de la finale.
« Il y a un an encore, ça me paraissait inaccessible », déclarait-elle au Midi Libre à l’époque. « Je visais plutôt l’échéance 2018. » Et c’était bien visé.
Et une médaille d’or olympique !
En effet, Perrine Laffont a atteint son objectif 2018 en décrochant… l’or ! Devant la championne olympique en titre, la Canadienne Justine Dufour-Lapointe. Elle a réussi une course splendide et vu ses concurrentes commettre des erreurs qui les ont reléguées derrière la Française.
Un an plus tôt en 2017, elle était devenue vice-championne du monde en single et championne du monde en parallèle (une épreuve non olympique). Avant les Jeux de PyeongChang, elle déclarait à L’Équipe : « Mon rêve, c’est la médaille olympique, mais il me manque aussi ce fameux titre de championne du monde en single, et le globe de cristal. Ça fait déjà trois trucs que je n’ai pas encore et que je veux absolument. »
Depuis, Perrine a remporté ces trois « trucs » : la médaille olympique en 2018, le gros globe de cristal dans la foulée (elle en compte désormais quatre d’affilée, de 2018 à 2021) et enfin le titre de championne du monde en single à Almaty en mars 2021. De bon augure pour Beijing 2022.
Une enfance pyrénéenne passée sur les skis
« Originaire de l'Ariège, je monte pour la première fois sur des skis à l'âge de deux ans. Avec un père moniteur de ski et une mère présidente du Boss Club des Monts d'Olmes, je suis naturellement plongée dans cet univers... »
Voilà comment Perrine se présente sur son site Internet. Difficile, en effet, de passer à côté du ski pour la Pyrénéenne, baignée dans cette discipline depuis toute petite. En revanche, la discipline qu’elle a choisie, les bosses, ne se pratique pas forcément dans sa région.
« Quand on vient des Pyrénées, ce sport n’est pas facile parce que tout se passe dans les Alpes », expliquait Perrine à L’Équipe avant PyeongChang. « Moi, je suis fière de faire parler des Pyrénées grâce à mes résultats. Cela prouve aussi que tout est réalisable, mais si tu veux vraiment progresser, tu es obligée de passer par les Alpes pour affronter les meilleurs. »
Elle est aujourd’hui basée à Annecy. Dans les Alpes.
Sur les traces de Luc Alphand… sur les routes ?
En 2019, grâce à un sponsor, Perrine a eu l’occasion d’arpenter les routes de Savoie avec le grand pilote de rallye automobile Sébastien Loeb. Et cette expérience de co-pilote est loin d’avoir déplu à la championne de ski.
« Je kiffe trop cette adrénaline », déclarait-elle au Figaro. « On a le souffle coupé dès la première accélération. C'est sensationnel. Ça va être dur d'enlever le mode sport et remettre le mode éco de ma voiture maintenant. Je vais déposer mon CV chez Hyundai Motorsports. On ne sait jamais, s'ils ont besoin d'une copilote. »
Et elle ne serait pas la première à passer du ski aux courses automobiles.
Un court métrage sur son parcours
Le parcours de la championne de ski a faire l’objet d’un court métrage qui a été diffusé à l’occasion du festival High Five d’Annecy, le 2 octobre.
Ce film de 6 minutes co-réalisé par Benoît Canal et elle-même transmet sa passion pour le ski et présente aussi des images d’archive de son titre olympique. Mais pas seulement : « Alors que les médias n'en n'ont jamais véritablement parlé, Perrine Laffont a eu une période compliquée et un gros passage à vide dans la compétition », c’est ainsi que le court métrage est décrit le site du Festival. « Petit à petit elle a dû apprendre à retrouver le plaisir de skier, de s'entraîner et de revenir encore plus forte dans la compétition. Aujourd'hui, plus que jamais elle est en route pour les prochains Jeux Olympiques. »