Isabell Werth s’est constitué le plus beau palmarès du dressage et de l’équitation olympique, à travers ses cinq participations aux Jeux dont elle est à chaque fois revenue avec de l’or autour du cou. A Rio, la cavalière allemande, titrée par équipes et médaillée d’argent en individuel a atteint un record historique de dix médailles.
Originaire de Sevelen en Rhénanie, Isabell Werth mène de brillantes études qui la conduisent dans un cabinet d’avocats au début des années 2000. Mais les chevaux sont sa véritable passion, le dressage son centre d'intérêt principal depuis sa plus tendre enfance. Elle est âgée de 17 ans quand le docteur Uwe Schulten-Baumer, propriétaire-entraîneur de renom, la prend son son aile. C’est le début d’une collaboration couronnée de succès sans équivalents dans l’histoire de la discipline, et notamment avec un bel hongre alezan du nom de Gigolo.
En selle sur Gigolo de 1992 à 2000, Isabell Werth remporte quatre médailles d’or olympiques (dressage par équipes à Barcelone en 1992, individuel et par équipes à Atlanta en 1996, par équipes à Sydney en 2000) et deux médailles d’argent (individuel 1992 et 1996) ainsi que quatre titres mondiaux (individuel et par équipes 1994 et 1998) et cinq couronnes européennes. Ces résultats font du cheval et de sa cavalière le couple le plus couronné de l’histoire du dressage. Ils élèvent la discipline au rang d’art, fait de précision et de charme, de talent et d’endurance.
En 2001, Isabell Werth ne travaille que brièvement comme avocate, puis responsable du département marketing d’une compagnie allemande avant de passer définitivement professionnelle. Elle met également fin à sa collaboration avec le docteur Schulten-Bauer pour voler de ses propres ailes en créant ses écuries chez elle à Rheinberg. Avec son nouveau piquet de chevaux, la championne allemande continue à briller aux quatre coins de la planète : double championne du monde en 2006, de nouveau médaillée d’or par équipes et d’argent en individuel à Beijing en 2008. Elle totalise à ce point huit médailles olympiques (dont 5 en or), 6 titres mondiaux et sept couronnes européennes.
Isabell Werth ne participe pas aux Jeux de Londres 2012, son cheval principal Don Johnson s’étant blessé, son autre monture El Santo n’étant pas prête au moment de jouer la qualification. « Je souhaite à l’équipe d’Allemagne beaucoup de chance à Londres » dit-elle alors. A Greenwich Park, ce sont ses compatriotes Helen Langehanenberg, Dorothee Schneider et Kristina Spree qui remportent une médaille d’argent en dressage par équipes derrière la Grande-Bretagne.
Ayant développé sa propre marque d'accessoires équestres (habits, selles, etc..), Isabelle Werth n’est pas pour autant proche d’arrêter la compétition « Mon but est de continuer aussi longtemps que possible, 10 ans ou plus. De toutes façons, je suis certaine que les chevaux feront toujours partie de ma vie », dit-elle, prête à embellir encore un palmarès déjà exceptionnel.
Ainsi, à 47 ans, elle monte aux Jeux Olympiques de Rio un bel hongre noir de 11 ans, Weihegold OLD, et le 12 août 2016 à Deodoro, la démonstration de force qu’elle offre au public brésilien en compagnie de Kristina Bröring-Sprehe, Dorothee Schneider et Sonke Rothenberger avec un score moyen e 81,936 %, et trois reprises au-delà de 80%, apporte l’or à l’équipe d’Allemagne, très loin devant la Grande-Bretagne de Charlotte Dujardin (78,602 %). Le cinquième titre d’Isabell dans la compétition par équipes, sa sixième médaille d’or, son neuvième podium au total. « J’adore les chevaux, et j’adore m’entrainer. Gagner l’or avec trois chevaux différents ça vaut plus que tout ! » note la championne de Sevelen, qui montait Gigolo à Barcelone 1992, Atlanta 1996 et Sydney 2000, puis Satchmo à Beijing en 2008.
Trois jours plus tard à Deodoro, Charlotte Dujardin conserve brillamment son titre individuel du dressage, grâce à une reprise libre créditée de 93.857%. Elle devance Isabell Werth, qui prend la médaille d’argent avec 89.071%. Avec ce nouveau podium, Werth totalise dix médailles olympiques (six en or, quatre en argent) sur une période de 24 ans, plus que tout autre cavalier ou cavalière, toutes disciplines de l’équitation confondues depuis les deuxièmes Jeux de l’ère moderne en 1900. Série en cours ? Quand on demande à Isabell Werth si elle compte disputer les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, elle répond : « Qui sait ? On va travailler pour ça !»
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