Les scénaristes prirent en effet quelque liberté avec la réalité mais ce que ce Britannique démontra indéniablement c’est qu’il était bien le sprinteur le plus rapide des Jeux Olympiques de 1924 à Paris.
Sa réputation de sauteur en longueur et de sprinteur était depuis longtemps établie, mais son échec à se qualifier dans les dernières séries du 100 m aux Jeux à Anvers quatre ans plus tôt fut l’étincelle à l’origine de son succès à ceux de Paris.
Harold Abrahams et l’Écossais Eric Liddell étaient déjà censés rapporter un doublé en or à la Grande-Bretagne mais ce dernier se concentra sur le 400 m sachant que l’une des premières éliminatoires du 100 m devait se dérouler un dimanche.
La confrontation avec la puissance des Américains conduite par « California Flash » Charlie Paddock, champion en titre et son coéquipier Jackson Scholz, « The New York Thunderbolt », reposa donc sur le seul Abrahams.
Sur la suggestion de Liddell, Abrahams avait engagé un entraîneur professionnel et la décision de travailler avec Sam Mussabini ne devait pas manquer de lui rapporter de riches dividendes.
Ce dernier tint compte de l’allure naturelle d’Abrahams et, après sa déception d’Anvers, il l’incita à se concentrer sur le 100 et le 200 m. Ses temps s’améliorèrent et, bien qu’à l’approche des Jeux il établît un record britannique en saut en longueur, il opta pour les sprints.
Après un record olympique de 10,6 secondes en quart de finale, il reproduisit cet exploit de manière surprenante en demi-finale, alors même que, croyant à un faux départ, il avait fait une pause et laissé s’échapper ses adversaires.
Les images de la finale montrent la routine élaborée des athlètes qui se servaient alors de petites truelles pour creuser leurs cale-pieds en vue du départ crucial.
À mi-parcours, un rien séparait Abrahams de Paddock et de Scholz mais le Britannique dans un effort décisif passa la ligne avec 60 cm d’avance, réalisant ce faisant le même temps record de 10,6 secondes.
Il devait terminer dernier du 200 m cependant et Liddell fut un surprenant troisième. À peine un an plus tard, sa carrière d’athlète actif prenait fin sur une jambe cassée en compétition de saut en longueur.
Abrahams incarna la notion même du sursaut crucial au moment opportun et Hollywood contribua à ce que son nom demeure dans l’histoire comme l’un des vainqueurs du ruban bleu des épreuves olympiques.
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